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dimanche, 14 juin 2015

Les trois menaces mortelles contre la civilisation européenne

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Les trois menaces mortelles contre la civilisation européenne

La première menace est démographique et migratoire et elle a l’Afrique comme visage principal et notre dénatalité comme toile de fond. La seconde menace est l’islam, comme au VIIe siècle mais pis encore. La troisième menace, cause des deux premières,  provient de l’oligarchie polico-médiatique qui infecte l’esprit public et paralyse toute résistance. 

La démographie est la seule science humaine exacte. La vigueur démographique d’un peuple conditionne ses capacités de prospérité et d’immigration hors de son territoire. La faiblesse démographique d’un peuple provoque une immigration de peuplement chez lui, ainsi que son déclin global de puissance, de rayonnement et de prospérité. Et à terme, sa disparition.

Le risque majeur qui pèse sur l’Europe ne provient pas d’une soumission aux Etats-Unis, dont on peut toujours se libérer, mais de la conjonction de deux facteurs : une pression migratoire gigantesque en provenance majoritaire d’Afrique (Afrique du Nord et Afrique noire) corrélée à une dénatalité et à un vieillissement démographique considérables de l’Europe. Et, avec en prime, l’islamisation des sociétés européennes, conduite à marche forcée.

La bombe démographique africaine

L’Afrique dans son ensemble comptait  200 millions d’habitants en 1950 ; le milliard a été dépassé en 2010 et l’on va vers 2 milliards en 2050 et 4 milliards en 2100. Il y a quatre siècles, l’Afrique représentait 17% de la population mondiale et seulement 7% en 1900, à cause de l’expansion démographique de l’Europe et de l’Asie et de sa stagnation. Puis, à cause de la colonisation (de ”civilisation ” et non pas de peuplement) par les Européens, l’Afrique a connu une irrésistible poussée démographique, du fait de la baisse considérable de sa mortalité infantile et juvénile provoquée par l’hygiène, la médecine et l’amélioration alimentaire dues à la colonisation. Ce point est soigneusement caché par l’idéologie dominante repentante qui fustige le ”colonialisme”. C’est cet affreux colonialisme qui a donc permis à l’Afrique toute entière de décoller démographiquement – ce qui provoque la menace migratoire actuelle. Et, après les indépendances (années 60), l’Afrique a continué à bénéficier massivement d’assistances médicales et alimentaires de la part des pays occidentaux. Ce qui a permis la continuation de son boom démographique.

En 2014, l’Afrique représentait 16% de la population mondiale (1,138 milliards d’habitants sur 7,243 milliards) en augmentation constante. L’indice de fécondité, le nombre moyen d’enfants nés par femme, y est de 4,7, le taux le plus fort au monde. La moyenne mondiale est de 2,5. En Europe, il est inférieur à 1,5, le seuil de simple renouvellement des générations étant de 2,1. Le continent africain contient non seulement la population la plus prolifique, mais la plus jeune de la planète : 41% ont  moins de 15 ans et l’âge médian est de 20 ans. Donc la natalité est exponentielle, en progression géométrique ; l’Ouganda et le Niger sont les pays les plus jeunes du monde : 49% de moins de 15 ans.

Mais l’espérance de vie est aussi la plus faible au monde : 57 ans contre 69 ans de moyenne mondiale. Cela n’obère pas la reproduction et garantit l’absence de vieillards à charge. En 1960, deux villes d’Afrique seulement dépassaient le million d’habitants, 25 en 2004, 57 aujourd’hui ! C’est dire  l’ampleur choc démographique. L’Afrique est donc une bombe démographique, plus exactement un énorme réservoir percé qui commence à se déverser sur l’Europe. Sans que cette dernière ne fasse rien.

Dépopulation,  vieillissement  et invasion migratoire de l’Europe

En Europe, la situation est exactement l’inverse : dénatalité et vieillissement. En incluant la Russie mais pas la Turquie, l’Europe comptait 742 millions d’habitants en 2013, dont 505,7 millions dans l’Union européenne – immigrés extra-européens compris. La très faible croissance démographique de l’Europe n’est due qu’à l’immigration et à la natalité supérieure des immigrés, mais le nombre d’Européens de souche ne cesse de diminuer. L’Europe représente 10,3% de la population mondiale, contre 25% en 1900, date de l’apogée absolue de l’Europe dans tous les domaines sur le reste du monde. Cette suprématie fut cassée par les deux guerres mondiales. En 1960, l’Europe représentait encore 20% de la population mondiale, mais la chute de la natalité débuta dans les années 70, en même temps que le démarrage des flux migratoires en provenance d’Afrique et d’Orient. La table était mise.

La moyenne d’âge est aujourd’hui de 38 ans en Europe et sera – si rien ne change– de 52, 3 ans en 2050 ( étude de la Brookings Institution). Le taux de fécondité s’est effondré en dessous du seuil de renouvellement des générations (2,1). En France, il est de 2, le plus fort d’Europe, mais uniquement grâce à la natalité immigrée, notre pays étant celui qui héberge et reçoit le plus d’allogènes. En Grande-Bretagne, le taux de fécondité est de 1,94, second au classement, tout simplement parce que ce pays ”bénéficie” de la natalité immigrée, juste derrière la France.

En Allemagne, le taux de fécondité s’est affaissé à 1,38 enfants par femme ; les projections indiquent que l’Allemagne, pays le plus peuplé d’Europe (81,8 millions d’habitants), en vieillissement continu, ne comptera plus en 2050 que 75 millions d’habitants, dont une proportion croissante d’extra-Européens. L’Italie connaît une situation préoccupante : c’est là où l’infécondité et le vieillissement sont les plus forts.  C’est en Ligurie (Nord-Ouest) que le rapport population âgée/population jeune est le plus fort au monde, et Gênes est la ville qui se dépeuple le plus parmi les métropoles européennes : la mortalité – par vieillesse –y est de 13,7 pour 1000, contre une natalité de 7,7 pour 1000. 

Parlons de la Russie. La Fédération a connu son pic de population à 148, 689 millions d’habitants en 1990 et a baissé à 143 millions en 2005, la Banque mondiale estimant  qu’en 2050, le pays ne compterait plus que 111 millions d’habitants (– 22%). Situation catastrophique. L’explication : un indice de fécondité très faible et une surmortalité chez les hommes de la population active. Mais, surprise : en 2012, la Russie a connu un accroissement net de sa population pour la première fois depuis 1992, et pas du tout à cause de l’immigration. Grâce à qui ? À M. Poutine et à sa politique nataliste.   

Risque de déclassement et de paupérisation économiques

Mais, s’il se poursuit, ce déclin démographique de l’Europe sera synonyme de déclassement économique, de paupérisation, de perte d’influence et de puissance. En 2005, la population active européenne représentait 11,9% de la population active mondiale. Si rien ne change démographiquement, elle ne sera  plus que de 6,4% en en 2050. C’est le recul et le déficit de dynamisme économiques assurés. Le rapport actifs/ retraités, qui approche les 1/1 aujourd’hui ne sera plus, selon le FMI, que de O,54/1 en 2050, soit deux retraités pour un actif. Équation insoluble.

Selon l’OCDE, 39% seulement des Européens de 55-65 ans travaillent, encore moins en France. Le nombre et la proportion des Européens qui produisent ne cesse de baisser, par rapport au reste du monde. D’après le démographe et économiste William H. Frey, la production économique de l’Europe devrait radicalement diminuer dans les 40 ans à venir. En 2010, la tranche d’âge des  55–64 ans dépassait déjà celle des  15–24 ans. Selon un rapport du Comité de politique économique de l’Union européenne, la population active de l’UE diminuera de 48 millions de personnes (–16%) et la population âgée inactive et à charge augmentera de 58 millions (+77%) d’ici 2050. Explosif.      

En 2030, la population active de l’UE sera de 14% inférieure au niveau de 2002. Il est trop tard pour corriger, même en cas de reprise démographique miraculeuse dans les prochaines années. Les économistes crétins disent que cela va au moins faire refluer le chômage : non, cela va augmenter le nombre de pauvres, du fait de la diminution de l’activité productrice (PIB). En effet, en 2030, la capacité de consommation des Européens (revenu disponible) sera de 7% inférieure à celle d’aujourd’hui, à cause du vieillissement. Pour répondre à ce défi économique, les institutions européennes et internationales, comme les milieux politiques européens, en appellent à l’immigration. Nous verrons plus bas que cette solution est un remède pire que le mal.

Extension du domaine de l’islam

En 2007, le Zentralinstitut Islam Archiv Deutschland estimait à 16 millions le nombre de musulmans dans l’UE (7% de la population) donc 5,5 millions en France, 3,5 millions en Allemagne, 1,5 en Grande Bretagne et un million en Italie comme aux Pays-Bas. Du fait des flux migratoires incontrôlés et en accélération depuis cette date, composés en grande majorité de musulmans qui, en outre, ont une natalité bien supérieure à celle des Européens, ces chiffres doivent être multipliés au moins par deux ; d’autant plus que le nombre de musulmans est systématiquement sous-estimé par les autorités qui truquent les statistiques pour ne pas donner raison aux partis ”populistes” honnis. Le nombre de musulmans dans l’Union européenne dépasse très probablement les 30 millions – environ 15% de la population– et l’islam est la seconde religion après le christianisme. Le premier progresse très rapidement, le second décline.

De plus, les musulmans, en accroissement constant, ont une structure démographique nettement plus jeune et prolifique. Et il ne s’agit pas d’un islam tiède, ”sociologique”, mais de plus en plus radical, conquérant, offensif. Le risque d’attentats djihadistes, en hausse continue et qui vont évidemment se multiplier, sans que cela n’incite le moins du monde les gouvernements européens décérébrés à stopper les flux migratoires invasifs, n’est pas pourtant le plus grave. Le plus grave, c’est l’islamisation à grande vitesse des pays européens, la France en premier lieu, ce qui constitue une modification inouïe du soubassement ethno-culturel de l’Europe, surgie avec une rapidité prodigieuse en à peine deux générations et qui continue irrésistiblement dans l’indifférence des oligarchies.

Ce bouleversement est beaucoup plus inquiétant que la foudroyante conquête arabo-musulmane des VIIe et VIIIe siècle, du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’une partie de l’Europe méditerranéenne,  essentiellement militaire. Car, à l’époque, les Européens avaient de la vigueur et une capacité démographique, qui a permis de limiter puis de repousser l’invasion. Aujourd’hui, il s’agit de la pire des invasions : apparemment pacifique, par le bas, reposant sur le déversement démographique migratoire.

Mais elle n’est pas si pacifique que cela. Bien que les masses de migrants clandestins, jamais contrés ni expulsés, aient d’abord des motivations économiques ou le désir de fuir l’enfer de leur propre pays (pour l’importer chez nous), ils sont instrumentalisés par des djihadistes qui n’ont qu’un seul objectif : la conquête de l’Europe et sa colonisation par l’islam, réponse cinglante au colonialisme européen  des XIXe et XXe siècle.

Les plus lucides sont, comme bien souvent, les Arabes eux-mêmes. Mashala S. Agoub Saïd, ministre du Pétrole du gouvernement non reconnu de Tripoli (Libye) déclarait au Figaro (02/06/2015), à propos des foules de migrants clandestins  qui traversent la Méditerranée : «  le trafic est entretenu par les islamistes qui font venir les migrants de toute l’Afrique et du Moyen Orient.[…] Daech enrôle les jeunes, leur enseigne le maniement des armes, en échange de quoi l’État islamique promet à leur famille de faciliter leur passage de la Méditerranée pour entrer en Europe. » Il y a donc bel et bien une volonté d’invasion de l’Europe, parfaitement corrélée au djihad mené en Syrie et en Irak, et au recrutement de musulmans d’Europe. Le but est de porter la guerre ici même. En s’appuyant sur des masses de manœuvre toujours plus nombreuses installées en UE.

La possibilité du djihad en Europe

Il faut s’attendre, si rien ne change, à ce que, au cours de ce siècle, une partie de l’Europe occidentale ressemble à ce qu’est le Moyen Orient aujourd’hui : le chaos, une mosaïque ethnique instable et ingérable, le ”domaine de la guerre” (Dar-al-Suhr) voulu par l’islam, sur fond de disparition (de fonte, comme un glacier) de la civilisation européenne ; et bien entendu, de paupérisation économique généralisée.

Un signe avant-coureur de la future et possible soumission des Européens à l’islam et de leur déculturation (infiniment plus grave que l’”américanisation culturelle”) est le nombre croissants de convertis. Exactement comme dans les Balkans du temps de la domination des Ottomans : la conversion à l’islam relève du ”syndrome de Stockholm”, d’un désir de soumission et de protection. Selon l’Ined et l’Insee (chiffres, comme toujours, sous-estimés) il y aurait déjà en France entre 110.000 et 150.000 converti(e)s au rythme de 4.000 par an. 

Le converti fait allégeance à ses nouveaux maîtres et, pour prouver son ardeur de néophyte, se montre le plus fanatique. Presque 20% des recrutés pour l’équipée barbare de l’État islamique (Daech) sont, en Europe, des convertis. Ils sont issus des classes moyennes d’ancienne culture chrétienne– jamais juive. On remarque exactement le même symptôme – de nature schizophrène et masochiste– que dans les années 60 et 70 où les gauchistes trotskystes ou staliniens provenaient de la petite bourgeoisie. Il faut ajouter que les jeunes filles autochtones qui se convertissent à l’islam, dans les banlieues, le font par peur, pour ne plus être harcelées. Summum de l’aliénation.

Un sondage de l’institut britannique ICM Research de juillet 2014 fait froid dans le dos. Il révèle que l’État islamique (Daech), dont la barbarie atteint des sommets, serait soutenu par 15% des Français (habitants de la France, pour être plus précis) et 27% chez les 18-24 ans ! Qu’enseignent ces chiffres ? D’abord qu’une majorité des musulmans présents en France ne sont pas du tout des ”modérés” mais approuvent le djihad violent. Ensuite que 27% des ”jeunes” approuvent Daech ; ce qui donne une idée de l’énorme proportion démographique des jeunes immigrés musulmans en France dans les classes d’âge récentes, peut-être supérieure déjà à 30%. Enfin, comme le note Ivan Rioufol (Le Figaro, 05/06/2015) à propos de ce « stupéfiant sondage », il est possible que l’ « islamo-gauchisme » de jeunes Européens de souche, convertis ou pas, expliquent ces proportions, mais, à mon avis, pas entièrement.

Bien entendu, pour casser le thermomètre, l’oligarchie politico-médiatique a enterré ce sondage, photographie très ennuyeuse de la réalité, ou répète qu’il est bidon. On se rassure et l’on ment – et l’on se ment – comme on peut. Nous sommes assis sur un tonneau de poudre. L’”assimilation” et l’”intégration” ne sont plus que des contes de fées. L’incendie est aux portes.

Seule solution : la forteresse Europe. 

La troisième menace qui plombe les Européens vient d’eux mêmes, de leur anémie, plus exactement celle de leurs dirigeants et intellocrates qui, fait inouï dans l’histoire, organisent ou laissent faire depuis des décennies, l’arrivée massive de populations étrangères (n’ayant plus rien à voir avec de la ”main d’œuvre”) souvent mieux traitées par l’État que les natifs.  L’idéologie de l’amour inconditionnel de l’ ”Autre”, préféré au ”proche”, cette xénophilie, gouverne ce comportement suicidaire et provient d’une version dévoyée de la charité chrétienne.

La mauvaise conscience, la repentance, la haine de soi (ethnomasochisme) se conjuguent avec des sophismes idéologiques dont les concepts matraqués sont, en novlangue : ouverture, diversité, chance-pour-la-France.  vivre–ensemble, etc. Bien que le peuple de souche n’y croie pas, l’artillerie lourde de l’idéologie dominante paralyse tout le monde. D’autant plus que, comme le démontre un dossier de Valeurs Actuelles (04–10/06/2015), la liberté d’expression sur les sujets de l’immigration et de l’islam est de plus en plus réprimée. Exprimer son opinion devient risqué, donc on se tait, le courage n’étant pas une vertu très partagée. Partout, les musulmans et autres minorités – qui demain n’en seront plus – obtiennent des privilèges et des exemptions illégales ; partout ils intimident ou menacent et l’État recule.

Donc, pour l’instant, la solution de l’arrêt définitif des flux migratoire, celle du reflux migratoire, de l’expulsion des clandestins, de la contention et de la restriction de l’islamisation n’est pas envisagée par les dirigeants, bien que souhaitée par les populations autochtones. Ce qui en dit long sur notre ”démocratie”. Mais l’histoire est parfois imprévisible…

Compenser le déclin des populations actives européennes par une immigration accrue (solution de l’ONU et de l’UE) est une aberration économique. Le Japon et la Chine l’ont compris. La raison majeure est que les populations immigrées ont un niveau professionnel très bas. La majorité vient pour être assistée, pour profiter, pour vivre au crochet des Européens, pour s’insérer dans une économie parallèle, bas de gamme voire délinquante. Il n’y a aucun gisement économique de valeur chez les migrants, qui coûtent plus qu’ils ne produisent et rapportent, sans parler du poids énorme de la criminalité, à la fois financier et sociologique. Les exceptions confirment la règle. 

Le choix de l’aide massive au développement pour l’Afrique, qui stopperait l’immigration (thèse de J-L. Borloo), est absurde et s’apparente à un néo-colonialisme qui n’a jamais fonctionné. Pour une raison très simple : on aura beau investir des milliards en Afrique et au Moyen-Orient, ça n’empêchera jamais les guerres endémiques, l’incurie globale de ces populations à se gouverner, leurs ploutocraties de voleurs et de tyrans à prospérer et leurs populations à rêver d’Europe et à fuir. C’est atavique. Et les rêves idiots, américains et européens, de conversion à la ”démocratie” de ces peuples s’écrasent contre le mur du réel.

La seule solution est donc la loi du chacun chez soi, ce qui supposerait un abandon (révolutionnaire) de l’idéologie des Droits de l’homme qui est devenue folle. Cela nécessiterait l’arrêt de la pompe aspirante des assistances et aides multiples. Tout migrant qui entre en Europe (soit en mode ”boat people”, soit par avion avec un visa) ne devrait bénéficier d’aucun droit, d’aucune aide, aucune subvention ; il serait immédiatement expulsé, s’il est illégal, comme cela se pratique dans 90% des pays du monde membres de l’ONU. Ces mesures sont beaucoup plus efficaces que la protection physique des frontières. Sans cette pompe aspirante de l’Eldorado européen, il n’y aurait aucun boat people en Méditerranée ni de faux touristes qui restent après expiration de leur visas ou de pseudo réfugiés qui demeurent après le rejet de leur demande d’asile.

Argument idiot de la vulgate du politiquement correct : mais l’Europe va s’enfermer dans les bunkers de frontières ! Oui. Mieux valent les frontières fermées que le chaos des frontières ouvertes. La prospérité, la puissance, l’identité, le rayonnement n’ont jamais dans l’histoire été produits par des nations et des peuples ouverts à tous les vents. De plus, politiciens et intellectuels assurent que la cohabitation ethnique se passe parfaitement bien, ce qui est vrai dans les beaux quartiers où ils résident (et encore…) et où les allogènes sont très peu nombreux, mais totalement faux dans le reste du pays. Le mensonge, le travestissement de la réalité ont toujours été la marque des majordomes des systèmes totalitaire : ”tout va bien, Madame la Marquise”.   

Le Tribunal de l’Histoire ne fait pas de cadeau aux peuples qui démissionnent et surtout pas à ceux qui laissent une oligarchie suivre une politique radicalement contraire à leurs souhaits, méprisant la vraie démocratie. Le principe de responsabilité vaut pour les nations autant que pour les individus. On ne subit que ce à quoi l’on a consenti. Face à ces menaces, pour de simples raisons mathématiques et démographiques, il faut prendre conscience qu’il est encore temps mais pour peu de temps encore. Il faut se réveiller, se lever, se défendre. Après, ce sera plié. Le rideau tombera.

mercredi, 27 mai 2015

La machination américaine contre la Russie – et l’Europe

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La machination américaine contre la Russie – et l’Europe

Par Guillaume Faye

FRANCE (NOVOpress avec Guillaume Faye)

La stratégie de Washington est de créer un conflit ouvert en Europe avec la Russie, en y entraînant l’Union européenne. La crise ukrainienne n’est qu’un aspect de cette politique. Une guerre contre la Russie est envisagée sérieusement. Essayons de décrypter sereinement les événements et les faits, en évitant l’anti-américanisme simpliste et dogmatique ; en séparant bien les desseins des dirigeants oligarques américains et les Etats-Unis, comme nation, dans leur complexité sociologique et politique.

9 mai 2015 : l’affront fait à la Russie

Lors des cérémonies du 9 Mai à Moscou célébrant le 70e anniversaire de la victoire alliée, les chefs d’État et de gouvernement occidentaux – et en particulier européens – n’étaient pas présents. Pour la France, seul M. Fabius, ministre des Affaires étrangères était à Moscou. Et encore, il s’est contenté de déposer une gerbe, refusant d’assister au traditionnel défilé militaire sur la Place Rouge. Ce boycott est probablement le résultat d’un ordre de Washington, auquel les gouvernements européens ont obéi avec servilité, comme toujours. C’est un geste inamical envers la Russie, voire insultant et d’une stupidité diplomatique insondable pour les Européens.

Boycotter la cérémonie de la victoire à Moscou, alors que sans la Russie et les peuples de l’URSS cette victoire aurait été obtenue par Hitler, a été une décision symbolique très blessante pour la nation russe. Ce fut une provocation de plus. D’autant que Vladimir Poutine s’était poliment rendu en Normandie pour l’anniversaire du Débarquement, répondant à l’invitation de M. Hollande.

M. Poutine d’ailleurs, dans son discours à l’occasion du défilé militaire du 9 mai, a bien dénoncé la volonté des dirigeants occidentaux – pilotés par Washington– de vouloir déstabiliser les relations internationales. Par ce boycott, les gouvernements occidentaux ont voulu manifester une hostilité à la Russie, lui signifier son exclusion du concert des nations. La France a suivi – quelle honte ! – oubliant son principe d’indépendance en matière de politique extérieure. Ce geste, d’une immense portée symbolique, a humilié le sentiment national russe et aura pour les Européens de graves conséquences. Car ce n’est pas la Russie qu’on isole, c’est l’Europe qui s’isole.

La démonstration de force de l’armée russe à l’occasion du défilé du 9 mai correspond à une volonté dissuasive et non pas agressive. C’est un message envoyé à Washington. La Russie augmente son effort militaire mais sans commune mesure avec le colossal budget militaire US (50% des dépenses mondiales en la matière). Le Kremlin anticipe une agression militaire US qui ne relève pas de la science-fiction, comme nous le verrons plus loin.

Le prétexte du boycott fut l’”annexion” de la Crimée, alors que cette dernière, territoire russe, a été rattachée à la Fédération de Russie par référendum régulier. Mais la véritable raison de cette insulte faite à la Russie est l’obéissance à Washington. Nos dirigeants ne sont pas tant antirusses qu’américanolâtres. Ils obéissent au suzerain.

L’erreur ukrainienne

Un membre du parti ultra-nationaliste paramilitaire aux accointances néonazies, Pravyi Sektor, M. Dmytro Iaroch, a été nommé début avril 2015 conseiller au ministère de la Défense du gouvernement de Kiev. Pravyi Sektor combat aux côtés de l’armée ukrainienne dans l’Est séparatiste, une armée qui a été responsable de milliers de morts civils russophones et de l’exode de populations qui ont dû fuir en Russie. Une armée qui bénéficie de livraisons d’armes américaines, voire européennes, et de l’aide logistique de la CIA. Le Pentagone vient d’envoyer des troupes américaines en Ukraine pour ”entrainer” l’armée de Kiev. Le but est évidemment de préparer une guerre. Face à cela, la propagande essaie de nous faire croire que Moscou envoie des troupes qui envahissent l’Est de l’Ukraine.

Le gouvernement de Kiev – issu en réalité d’un coup d’État– financé par Washington, ses satellites et ses affidés, totalement irresponsable, cherche, sur ordres, à lancer une confrontation armée avec la Russie. Les ultra nationalistes ukrainiens sont les idiots utiles du Pentagone et de la CIA qui ne cherchent qu’une seule chose : un conflit armé en Europe contre la Russie, qui déborderait le cadre géopolitique ukrainien. Ce serait le couronnement de la stratégie américaine post-URSS : empêcher la naissance de la ”Maison Commune”, une solution de bon sens, de paix et de prospérité que Gorbatchev comme Poutine ont défendue. L’idée d’une hostilité entre Ukrainiens et Russes est une tragédie, construite par Washington.

Le gouvernement de Kiev commet une erreur majeure, peut-être par aveuglement, peut-être aussi par soumission corrompue aux donneurs d’ordre américains. Car l’intérêt fondamental de l’Ukraine est son bon voisinage avec la Russie, dans tous les domaines y compris économiques, et non pas son alignement sur Washington et son annexe, Bruxelles. Les Ukrainiens comprennent-t-ils qu’ils sont instrumentalisés ?

Le déshonneur français

Le refus – scandaleux– du gouvernement français de livrer à la marine russe les navires Sébastopol et Vladivostok (de la classe Mistral), alors que des paiements avaient été effectués, en rompant unilatéralement et illégalement un contrat, est dévastateur pour l’image et la réputation de la France. Les pressions de Washington sont derrière ce renoncement à livrer les navires, ce qui prouve à quel point le PS au pouvoir est asservi à la politique étrangère américaine. Dans cette affaire, où le gouvernement français a joué le rôle du cocu consentant, le but de Washington n’était nullement d’empêcher le prétendu ”impérialisme russe” de se doter de matériel naval occidental pouvant menacer les voisins de la Russie. Il s’agissait de casser les reins à une coopération militaro-industrielle franco-russe et surtout de nuire aux exportations militaires françaises – concurrentes des américaines – en dégradant la fiabilité de la France comme fournisseur. Cela fait plus de 50 ans que les gouvernements américains essaient par tous les moyens de torpiller les exportations de la filière industrielle de défense française. C’est la logique de Washington. Et les plus critiquables, dans cette lamentable affaire, ne sont pas les Américains, qui jouent leur jeu, mais le gouvernement français qui abdique, obéit, renonce à sa souveraineté et à l’indépendance nationale.

En refusant de se rendre à Moscou le 9 mai à l’invitation de Poutine, Hollande « s’est aligné sans nécessité sur la position américaine d’un boycott de la Russie qui la jette imprudemment dans les bras de la Chine », explique Renaud Girard qui ajoute : « dans cette lente dérive de la Russie vers la Chine, on ne voit pas très bien où se situe l’intérêt stratégique de la France » (Le Figaro, 12/05/2015). La France commet une erreur majeure de politique étrangère, oubliant les principes de De Gaulle : notre allié principal est la Russie et non pas les États-Unis. Ces derniers ne sont pas un ennemi, certes, mais un adversaire, un compétiteur. Le seul véritable ami naturel de la France comme de nos partenaires continentaux de l’UE, c’est la Russie. Cette réalité est à la fois géopolitique et historique.

Opinions russes sur les manipulations américaines

Le dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, déclarait récemment : « la décision d’élargir l’Otan vers l’Est a été prise par les Etats-Unis et leurs alliés en 1993. Je l’ai, dès l’origine, qualifiée d’erreur majeure. […] Cela constituait une violation de l’esprit des déclarations et assurances qui nous avaient été données en 1990 » (Russia Beyond the Headlines, 19/11/2014). Le secrétaire d’État américain James Baker avait en effet juré à Gorbatchev en 1990 qu’il n’y aurait pas d’élargissement de l’Otan vers l’Est. Il savait qu’il mentait. Et aujourd’hui, après la Pologne et les Pays baltes, Washington cherche un casus belli avec Moscou en poussant l’Ukraine à adhérer, comme il y a incité la Georgie.

Vladimir Iakounine, président des chemins de fer russes RZD et proche de Poutine, a déclaré à propos des sanctions économiques contre la Russie, décidées par les USA et appliquées servilement par l’Europe : « leur but principal n’est pas de mettre la Russie à genoux, mais d’empêcher que la coopération entre Russes et Européens n’engendre le premier concurrent de l’économie américaine. […] Les sanctions nous ferment l’accès aux marchés internationaux de capitaux. Elles ont encore un autre effet, en poussant les dirigeants russes à réorienter le développement économique du pays vers l’Asie, les pays émergents et les pays non membres de l’Otan. Cela représente une grande partie du monde. » (entretien avec Philippe Gélie, Le Figaro, 21/04/2013)

Le politologue et universitaire moscovite associé au Club Valdaï, Andreï Souchentsov, écrivait : « la Russie a réévalué ses rapports avec l’Occident. Les projets de création d’un ordre mondial sur un pied d’égalité ne se sont pas réalisés. Les États-Unis et l’Otan ont utilisé unilatéralement la force à plusieurs reprises dans des conflits au mépris du droit international. Menant une politique indépendante dans la défense de ses intérêts, Moscou se voit accusé de ”ne pas jouer selon les règles ”. La crise ukrainienne est devenue la dernière et la plus importante conséquence de cette rupture de l’équilibre de l’ordre international » (Rossiyskaya Gazeta, 19/11/2014).

Dans le même numéro de cette revue, Fedor Loukianov, président du Conseil pour la politique étrangère et la politique de défense, explique qu’au cours de son premier mandat présidentiel, Vladimir Poutine avait sincèrement cru à la perspective d’un ordre multinational multipolaire et à une entente sincère avec les USA contre des menaces communes, ainsi qu’à la construction d’une alliance structurelle avec une Europe libre. Mais devant un gouvernement US grisé par la chute de l’URSS, succombant à ses tentations de superpuissance interventionniste autoritariste et belliciste (d’autant plus agressive qu’elle se sait provisoire (1)), Poutine a dû déchanter. Dès 2012, explique Loukianov « il s’est interrogé sur le sens des initiatives de Washington qui lui semblaient viser à une déstabilisation de l’ordre mondial plutôt qu’à son renforcement. Le ton de son discours prononcé au club Valdaï cette année (Sotchi, octobre 2014) avait une pointe de fatalisme. Poutine ne s’attend plus à un changement de la part des Etats-Unis, il dénonce simplement le côté dévastateur de leurs actions. […] Vladimir Poutine refuse de jouer selon les règles définies par les dirigeants américains ».

Le nouveau rideau de fer

Depuis la chute du Mur de Berlin et la dissolution du Pacte de Varsovie, l’Europe et la France ont mené vis-à-vis de la Russie une politique étrangère catastrophique, sur ordre de Washington. L’occasion unique d’un partenariat puissant euro-russe (la ”Maison Commune”) a été sabordée. Contrairement aux promesses faites à Gorbatchev, en échange de la réunification de l’Allemagne, l’Otan s’est étendu vers l’Est, jusqu’aux portes de la Russie. Washington et l’Otan jouaient la carte de la déstabilisation de l’Europe et de l’humiliation agressive de la Russie, qui leur apparaissait, depuis la chute de l’URSS, comme un pays en déclin et à soumettre.

Mais la renaissance de la puissance russe, avec Poutine, a changé la donne. Poutine, dans son discours de la Wehrkunde à Munich en 2007 annonçait que la Russie reprenait sa liberté stratégique et géopolitique. C’est pourquoi Washington a fomenté et financé le coup d’ État de Maïdan et lancé dans la provocation anti-russe le nouveau gouvernement de Kiev. Le but des Etats-Unis est clair : reconstituer le rideau de fer, couper l’Europe de l’Ouest de la Russie pour mieux vassaliser la première, entretenir une tension permanente (la nouvelle guerre froide) avec le Kremlin, catastrophique pour l’Europe. Le boycott des cérémonies de la victoire à Moscou le 9 mai 2015, qui est un affront calculé par Washington et les milieux atlantistes européens, marque bel et bien le retour de cette seconde guerre froide. Geste symbolique d’hostilité.

Pour les Européens pusillanimes, adeptes de la servitude volontaire, roulés dans la farine par leur suzerain américain, cela signifie la fin de l’alliance russe, indispensable à notre sécurité collective, et la destruction du grand projet de partenariat macro-économique global UE–Russie. Le pire est le gouvernement français qui trahit et tourne le dos à ce partenaire, à cet allié naturel qu’est la Fédération de Russie, au mépris de notre intérêt national, pour obéir à un pseudo-allié qui nous méprise et donc le seul but est nous asservir à sa puissance tutélaire et souriante, tout en regardant avec joie notre dissolution dans une colonisation de peuplement et une islamisation galopante.

L’hypothèse et le projet d’une guerre contre la Russie.

Aussi bien en Ukraine que dans les Balkans ou en Géorgie, le bellicisme déstabilisateur de l’Otan, directement dirigé par Washington, cherche l’affrontement armé. Par exemple, en mars 1999, l’Otan est intervenue militairement – et illégalement– contre la Serbie pour aider les séparatistes albanais du Kosovo, en jurant de faire de ce pays un havre de paix démocratique et multiethnique. Aujourd’hui, le Kosovo est un État voyou, mafieux et raciste, qui a chassé toutes les minorités serbes et non albanophone et qui mène une guérilla sanglante pour déstabiliser sa voisine, la Macédoine. Bravo et merci à l’Otan et à Washington. Le 7 août 2008, le gouvernement géorgien antirusse de Saakachvili, candidat à l’UE et à l’Otan, aidé par les Américains, bombardait Tsinkhvali, la capitale de l’Ossétie du Sud séparatiste, tuant des centaines de civils et dix observateurs militaires russes. Et, déjà à l’époque, on s’est scandalisé que les Russes réagissent !

La stratégie de Washington est de pousser l’Otan au bras de fer avec Poutine, au bord du gouffre, au risque d’un affrontement armé. Ce fut le sens de la visite d’Obama à Talinn où il rencontra, début septembre 2014, les présidents des trois pays baltes, jadis incorporés dans l’URSS et aujourd’hui membres de l’Otan. Sous le prétexte que la Russie les menace – pur fantasme, mais infusé dans les opinions publiques –, thèse défendue par Thomas Wright, de la Brookings Institution, il s’agit de provoquer le Kremlin en renforçant militairement l’Otan à ses frontières immédiates. Actuellement, l’Otan met en place dans cette zone une” force de réaction rapide” prépositionnée dans les pays d’Europe de l’Est (readiness action plan, ” plan de réactivité”) En parallèle, Washington renforce son soutien à l’armée ukrainienne et augmente la pression pour faire adhérer Kiev à l’Otan. Afin de faire naître, de manière totalement irresponsable, un casus belli avec Moscou. Tout cela est perçu comme un grave danger et une menace majeure par le gouvernement russe, qui réoriente sa doctrine militaire en fonction de ces provocations, comme l’a rappelé Mikhail Popov, secrétaire adjoint du Conseil de sécurité russe.

Les cadres supérieurs du Pentagone (qui déterminent la politique de la Maison Blanche) (2) se réjouissent des réactions russes à leurs provocations. Leur but est de multiplier ces dernières pour créer a war situation, un état de guerre contre la Russie. Un clash (”heurt”) militaire avec l’armée russe, en risquant une escalade nucléaire, est intégré dans les protocoles militaires américains. Les services secrets russes savent parfaitement ce que je dis : le Pentagone veut une confrontation armée Otan/ Russie dans l’arc géopolitique nord-sud Baltique-Mer Noire.

Les faiblesses et les dangers de la stratégie US

Mais les souhaits américains d’isoler et d’étouffer la Russie échouent. Aux commémorations du 9 mai à Moscou, le président chinois Ji Xin Ping et le premier ministre indien Narendra Modi étaient présents au premier rang. Leurs pays représentent 2,5 milliards d’hommes. Au contraire, le suivisme servile et aveugle d’une Union européenne obéissant aux USA est en train de nous isoler du monde.

De plus, cette politique aventureuse de Washington suscite d’importantes critiques aux Etats-Unis mêmes. John J. Mearsheimer avertissait dans le magazine Foreign Affairs de « la détermination de Poutine d’empêcher la Georgie et l’Ukraine de rejoindre l’Otan » en ajoutant : « les Etats-Unis et leurs alliés devraient abandonner leur plan d’occidentaliser l’Ukraine, et tenter d’en faire une zone neutre entre l’Otan et la Russie ». La chef de la commission de renseignement du Sénat, la démocrate Dianne Feinstein, parlait sur NBC de l’inefficacité des sanctions en ces termes : « les Russes sont un peuple endurant et courageux, ils surmontent toutes les difficultés économiques. Je ne suis pas sûre que des sanctions puissent avoir le moindre effet ». Elle en appelait à un dialogue direct avec Poutine, se démarquant de la position de son propre gouvernement.

Le risque d’une hubris américaine existe, c’est-à-dire la volonté de déclencher une guerre pour maintenir l’hégémonie américaine ou pour tenter une résoudre une crise financière et économique géante qui menace. Le cow boy peut devenir fou et tirer dans le saloon. Ce ne serait pas la première fois dans l’histoire que Washington, animé par un mélange schizophrène de cynisme et d’idéalisme, se lancerait dans un aventurisme militaire catastrophique. Le chaos actuel du Moyen-Orient est partiellement le fruit des interventions insensées des Bush père et surtout fils, le plus dingue des deux. Avec, comme toujours dans l’histoire, des interventions armées américaines, justifiées par des prétextes fabriqués. L’éléphant dans un magasin de porcelaines.

N’oublions pas que les USA, s’ils ne sont pas une puissance militariste – au sens classique du mot – sont un pays belliciste. L’énorme budget militaire du Pentagone et le complexe militaro-industriel sont au centre de l’appareil économique américain mais aussi du financement de la classe politique. Le système américain a fondamentalement besoin d’un état de guerre sinon permanent, du moins récurrent. Une confrontation armée avec la Russie est très sérieusement envisagée dans les milieux du Pentagone et du complexe militaro-industriel. Peu importent les conséquences : la politique étrangère américaine a toujours manqué de sagesse et de finesse ; la brutalité et l’irréflexion sont ses marques de fabrique. De même qu’un mépris pour les règles et institutions internationales qui ne sont valables que pour les autres, pas pour les USA ; sans oublier cette certitude naïve de se prendre pour le gendarme du Bien, avec tous les droits.

La diabolisation de Vladimir Poutine et de son gouvernement, présentés comme une dictature autocratique par la propagande US relayée servilement dans tout l’Occident – alors qu’ils sont très populaires dans la population russe – ne présage rien de bon. Du temps de l’URSS, les risques de guerre étaient de 10%. Aujourd’hui, ils sont de 60%.

L’impasse

Ce qui a terriblement ennuyé Washington, ce furent les fragiles accords de Minsk passés entre Mme Merkel, M. Hollande, M. Poutine et le gouvernement de Kiev pour un cessez-le-feu. De quoi se mêlent la France et l’Allemagne ? L’objectif américain est de briser la trêve, de relancer la guerre. Une guerre civile en Ukraine de l’est qui, comme un furoncle infectieux, pourra déboucher sur une vraie guerre, où l’on pourra impliquer la Pologne et les pays baltes, c’est l’objectif. Bien sur, Mister Obama ne cherche pas cela. Mais c’est un pion, ce n’est pas lui qui dirige. Il n’a pas d’idées précises, il obéit aux maîtres qui l’ont fait élire, comme dans toute ploutocratie. Tout président américain fait la politiques des lobbies qui l’ont fait élire. En Russie, Poutine fait la politique du peuple qui l’a élu.

Les grands perdants sont les pays européens soumis aux Etats-Unis. D’autant plus que le traité commercial transatlantique va les asservir un peu plus, uniquement de leur faute. On leur fait croire que le danger et l’ennemi sont à l’Est, la Russie, alors que c’est l’allié naturel. Tandis que la véritable menace vient du Sud, comme l’actualité le démontre tous les jours. Mais cette stratégie américaine est stupide à long terme pour les Etats-Unis eux-mêmes. Plutôt que de s’entendre avec un bloc euro-russe indépendant, ils poussent la Russie dans les bras de la Chine et se constituent ainsi un adversaire redoutable. Quant aux nations de l’Union européenne, incapables de contenir une immigration de peuplement massive concomitante d’une islamisation, elles semblent sortir de l’Histoire. Les stratèges washingtoniens s’en félicitent ; les stratèges russes le déplorent. Quand allons-nous nous réveiller ? Quand l’intelligence et la lucidité vont-elles ressurgir ? Après l’explosion.

(1) Toute hégémonie est passagère. Charles Krauthammer a lancé en 1990 le concept de « moment d’unipolarité », c’est-à-dire la période pendant laquelle les Etats-Unis, étant la seule vraie superpuissance, pouvaient agir à leur guise. Il estime cette période, qui a commencé au début des années 1990 à la chute de l’URSS, entre 25 et 30 ans. Ça se termine.

(2) La véritable direction de la politique des USA n’est pas déterminée par la présidence, la Maison Blanche, mais par la triarchie Pentagone/ CIA/ Complexe militaro-industriel.” Les Trois Sœurs ”. Le président américain (contrairement aux présidents français ou russes) est un exécutant et non pas un directeur. (Cf. autres articles de ce blog sur ce sujet).

Guillaume Faye

samedi, 16 mai 2015

Nouveaux programmes scolaires: détruire l’identité nationale

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Nouveaux programmes scolaires: détruire l’identité nationale

Les programmes scolaires revisités par Mme Najat Vallaud-Belkacem mettent l’islam en valeur et tentent d’abolir la transmission de la culture française et européenne. Cette entreprise, fort bien ciblée, est parfaitement corrélée au processus d’immigration de peuplement invasive, de colonisation et d’islamisation. Les nouveaux programmes prévoient qu’une partie de  l’histoire de France sera facultative (chrétienté médiévale) mais l’histoire de l’islam (truquée, on peut le prévoir…) obligatoire.

La logique islamisatrice

On croit rêver : en effet, dans les nouveaux programmes du collège concoctés par la ministre de l’Éducation nationale, Mme Najat Vallaud-Belkacem, l’histoire de la chrétienté médiévale, des Empires byzantin et carolingiens ou de la période des Lumières devient facultative. En revanche, en 5e, l’étude des débuts de l’expansion de l’islam est… obligatoire ! Le Conseil supérieur des programmes (CSP), peuplé d’islamo-gauchistes, a parfaitement validé ces choix. Ils entrent dans le projet d’effacer progressivement le récit de la mémoire historique nationale française au profit de l’identité des ”nouvelles populations”, selon le souhait du think-tank Terra Nova. Pour l’essayiste Dmitri Casali « on veut gommer les racines chrétiennes de la France ». C’est vrai, mais ce constat est insuffisant, il faut aller plus loin encore. Il s’agit tout simplement d’islamiser (et d’arabiser) l’enseignement de la mémoire historique dès l’adolescence.

Mais on cherche aussi à faire reculer dans les programmes tout ce qui pourrait heurter les musulmans le christianisme, les Lumières, etc.  « À croire qu’il ne faut pas heurter certaines sensibilités religieuses », remarquait pudiquement Hubert Tison, secrétaire général de l’association des professeurs d’histoire-géographie. Tout cela sous le prétexte d’ ”alléger les programmes” qui seraient trop chargés. En réalité, dans les collèges à forte proportion ou à majorité d’élèves musulmans issus de l’immigration, pour ne pas ”créer de problèmes”, on laisse aux professeurs le soin de faire l’impasse sur les sujets qui fâchent.

En revanche, tous les élèves, même dans les classes sans musulmans, devront obligatoirement étudier l’histoire de l’islam ! On se doute qu’elle sera enjolivée et expurgée de ses sombres réalités – comme par exemple l’esclavagisme des Africains, les raids barbaresques, les persécutions d’infidèles, etc. Derrière cette démission, cette soumission à l’islam, on retrouve aussi les pratiques soft-totalitaires de l’Éducation nationale, adepte du bourrage de crâne idéologique. Parmi les enseignements obligatoires, on trouve la traite négrière transatlantique et les conquêtes coloniales présentées comme des agressions ; toujours le même objectif : culpabiliser l’histoire de France.

Abolition et substitution  de la mémoire

casemanqu.jpgMme Najat Vallaud-Belkacem sait ce qu’elle fait. Avec la complicité des idéologues de l’Éducation nationale et la bénédiction de François Hollande, elle milite activement pour accélérer l’islamisation. En tant que féministe, adepte de la théorie du genre, égalitariste forcenée, elle semble ne pas percevoir l’insurmontable contradiction de sa position. Mais peu importe : pour elle, sans doute, la dépossession de l’identité française est prioritaire et corrélée à une volonté de procéder à une acculturation arabo-musulmane. Tout se passe comme si l’islam devait devenir, par force, ”notre histoire”, comme si nous devions l’incorporer dans notre mémoire. Cela correspond au dogme (de type stalinien) de l’idéologie dominante, maintes fois asséné en dépit de toute vérité historique, selon lequel ”la France a toujours été un pays musulman” ou un pays d’immigration et de mélanges permanents, sans identité fixe. Un récent rapport sur l’intégration parle, sans rire, de la « dimension arabo- orientale de notre identité ». Le n’importe quoi, le mensonge historique, au service du fanatisme idéologique. 

Dans les nouvelles réformes de déconstruction de l’identité européenne de la France, on trouve également le torpillage de l’enseignement du grec ancien, du latin et de l’allemand, destinés à disparaître progressivement  ou à devenir anecdotiques et marginaux. Et à cela, s’adjoint logiquement  le renforcement des ”enseignements de langues et de cultures d’origine” (ELCO). Il s’agit de faire apprendre les cultures et surtout les langues de leurs origines ethniques aux jeunes élèves issus de l’immigration, majoritairement l’arabe et le turc, qu’ils maîtrisent souvent mal ou pas du tout. Ces enseignements concernent aujourd’hui 92.500 élèves dont 87.000 dans le primaire, population scolaire en augmentation de 16%  de 2010 à 2015. En parallèle, l’enseignement grammatical et lexical de la langue française est volontairement torpillé. Les deux entreprises sont logiquement liées.

Il s’agit, outre la furie égalitariste et anti-élitiste du nivellement par le bas (notamment avec la suppression des classes bilangues), terriblement nuisible pour les classes modestes, de supprimer de l’enseignement non seulement l’héritage du christianisme mais aussi celui de la culture gréco-latine, pareillement reniés. Ethnocide culturel.

Les idiots de la République

C’est assez extraordinaire : la République renonce à l’intégration et à la francisation – encore plus à l’assimilation. Elle promeut le communautarisme ethnique et l’islamisation (tout en prétendant combattre l’islamisme !). En réalité, le pouvoir a pris acte des réalités démographiques et de l’immigration massive qu’il a favorisé depuis des décennies. M. Valls a déclaré le 5 mai 2015 devant les députés, fustigeant ceux qui s’opposaient à la réforme des programmes : « c’est une nostalgie que vous essayez de défendre, une nostalgie d’une France qui est celle du passé ».  Autrement dit, la ”nouvelle France” doit abolir la mémoire et l’identité de l’ ”ancienne France”. Les Français de souche doivent renoncer à leur identité et à leur ethnicité mais….pas les immigrés  allochtones ! Quant aux étrangers qui ont choisi l’assimilation française et européenne, ils sont tout autant méprisés.      M. Valls a avoué par ailleurs que «  le terme d’intégration ne veut plus rien dire ». Il lui préfère celui de « citoyenneté » Naïveté totale : la citoyenneté républicaine est totalement incompatible avec l’islam ! Et la vraie citoyenneté (voir Aristote) n’est possible qu’entre sociétaires qui possèdent les mêmes valeurs, la même mémoire ; autrement, c’est la rupture communautariste assurée avec, au bout, la guerre civile probable. Cette idéologie d’un angélisme crétin et, au fond, haineuse de l’identité européenne et française, a également été formulée par M. Sarkozy (mais, chez lui, par calcul politicien et non par fanatisme idéologique comme chez M. Valls) quand il a déclaré, repentant : « quand j’étais président de la République, je n’aurais pas du parler d’identité nationale mais dire que je voulais défendre les valeurs de la République ». Quelle république ? Une future république islamique ?

Il y a fort à parier que la droite, si elle revient au pouvoir en 2017, n’osera pas remettre en cause les mesures de démolition de Mme Vallaud-Belkacem.

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Vers l’inévitable affrontement

La conscience nationale, les traditions autochtones sont donc traitées de ”nostalgie” ringarde, voire criminelle, par les collaborateurs de l’immigration massive et de l’islamisation. En revanche, les ” nouveaux Français” issus de l’immigration sont choyés comme jamais ; leur religion, leur culture, leurs langues sont mises en valeur et enseignées. Outre les nombreux privilèges, subventions, protections dont ils bénéficient par ailleurs. Ils sont flattés parce que leur nombre croissant fait peur. La tradition et la mémoire sont suspectes voire détestables quand elles concernent la France, son identité et son histoire ; mais elles sont formidables quand elles concernent les populations migrantes et, en particulier l’islam ; cet islam sur la véritable nature duquel on se bouche les yeux, soit par bêtise et ignorance, soit par pusillanimité et lâcheté.

Tout cela est parfaitement antidémocratique puisque la majorité des Français refuse cette politique de capitulation et de soumission. Mais la démocratie n’est pas le bac à sable de l’idéocratie de la gauche idéologue ou de la droite capitularde.  Cependant ces nouvelles mesures imposées par l’oligarchie à l’Éducation nationale sont la conséquence logique de l’immigration hors contrôle et du différentiel démographique intérieur : elle  a pris acte, avec jubilation, qu’intégration et assimilation étaient désormais quantitativement impossibles. C’est aux Français de souche de s’adapter, de renoncer à eux-mêmes, à leur enracinement. Leur histoire est terminée, forclose.  L’oligarchie (voir les analyses de Terra Nova) se dit et espère que dans pas si longtemps la véritable minorité visible, ce seront les Français de souche.

Mais est-ce bien sûr que cette stratégie réussisse ? Pas certain. Car les oligarques à la tête de la République française ont négligé les effets dialectiques de leurs décisions. À toutes choses, malheur est bon.  Autrement dit, en renforçant le communautarisme, notamment musulman (et en combattant par ailleurs l’islamisme et son terrorisme, contradiction absolue), les gouvernants renforcent par ailleurs la rupture  polémique  entre la France de souche et la ”nouvelle population”. Ils confortent des identités hostiles les unes envers les autres, dans leur rêve ”républicain” pacificateur. Ils préparent la guerre civile ethnique globale, qui impliquera évidemment, nécessairement l’islam, en Europe même.  Ils jouent avec le feu comme des enfants avec des allumettes. Ceux qui ont créé le chaos, irresponsables, seront dévorés, comme les enfants de Saturne. 

Articles connexes:

mardi, 28 avril 2015

Quo vadis Front national ?

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Quo vadis Front national ?

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Du Front national au Front européen : l'urgence d'une autre stratégie, par Michel Lhomme

Le programme économique du front national est-il crédible ?, par Jean-Yves Le Gallou

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Vers 2017. Le Front national au pied du mur, par Laurent Ozon

Pourquoi le FN ne parvient pas à tuer l'UMP ?, par Julien Rochedy

dimanche, 22 mars 2015

L’Affaire Valeurs Actuelles: la liberté de la presse menacée

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L’Affaire Valeurs Actuelles: la liberté de la presse menacée

Cela fait maintenant plusieurs fois que l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, qui existe depuis plus de quarante ans, est attaqué et condamné en justice. Manifestement, il dérange le pouvoir. D’autant plus que, depuis que les socialistes sont aux affaires, l’hebdomadaire de droite, qui ne pratique pasla langue de coton aseptisée de ses confrères des grands médias, connaît une explosion insolente de ses ventes.  Insupportable pour une oligarchie  qui n’admet la liberté d’expression que si elle est cantonnée à ses rangs et à un éventail idéologique limité. Ou si elle s’exprime de manière confidentielle. 

VA devenu emblème de la mise au pas des médias

Les faits sont assez inquiétants pour la liberté de la presse. Depuis  quelques mois, à plusieurs reprises, VA et son directeur de publication, Yves de Kerdrel, sont condamnés à des amendes pour des couvertures ou des articles ”politiquement incorrects”. La dernière condamnation, début mars, est la seconde de l’année en moins d’un mois, avec trois mises en examen.

VAislamisme.jpgCible de la première condamnation de la 17e chambre sur plainte de SOS Racisme et autres associations ”antiracistes” : une couverture où l’on voyait une Marianne voilée, pour dénoncer l’islamisation, l’immigration de peuplement colonisatrice et la complicité des pouvoirs ”républicains”. La dernière condamnation, le 5 mars, (3.000 €  d’amende pour Y. de Kerdrel) concerne un reportage sur les campements illégaux de Rom, où des riverains interviewés avaient jugé qu’il s’agissait d’un « fléau » et d’une « plaie ». Dire cela est jugé comme un délit raciste, une ”provocation à la haine, à la discrimination et à la violence”. En plus de l’amende, le directeur de l’hebdo est condamné à verser 2.000 € à la Licra, qui alimenteront son fonds de commerce.    

François d’Orcival, membre de l’Institut, président du comité éditorial de l’hebdomadaire, écrit : « cette campagne systématique contre la liberté d’expression de ce journal est inique et insupportable ». Effectivement. Mais il ne s’agit pas seulement d’une campagne contre VA. Par contrecoup, c’est un signal, un avertissement contre tous ceux qui voudraient ”abuser” de la liberté d’expression. Autrement dit, on ne s’en prend pas seulement à la liberté d’expression de Valeurs Actuelles en tant que tel, mais, par intimidation,  à celle de tous les médias d’information et d’opinion qui seraient tentés d’imiter la dissidence et le parler vrai de VA. Le coup de sifflet du gendarme vaut pour  tout le monde.

Le prétexte obsessionnel du ”racisme” 

À chaque fois qu’un procès concernant la liberté d’expression (presse, édition et audiovisuel) est engagé, il s’agit toujours du même sujet, obsessionnel chez les censeurs : cela touche au supposé ”racisme”, à l’immigration, à l’ ” islamophobie”, à la criminalité des délinquants d’origine immigrée. Tout se passe comme si, progressivement, on cherchait à criminaliser et à dissuader tout discours contre l’immigration de colonisation, contre l’islamisation, contre les comportements des immigrés, à la fois victimisés et intouchables. 

Point notable : jamais contre le racisme anti-Blancs ou l’antisémitisme des musulmans de pareilles actions ne sont engagées ;  où en est la Licra contre les vomissements quotidiens antisémites des intéressés ? Nulle part.  Encore moins le Mrap. Le racisme et l’antisémitisme sont censés être le monopole des ”petits Blancs”, du FN, de la presse de droite, etc.

Le rôle des associations-cerbères ”antiracistes”, chiens de garde des dogmes et de la vulgate Arrêtducrime (« Stop The Crime » du politiquement correct américain), est de rester sur un qui-vive et une vigilance sourcilleuse et de multiplier les actions judiciaires – financièrement juteuses –  contre les contrevenants au dogme. Mme Taubira veut même introduire dans la loi les ”actions de groupe” contre les ”discriminations” supposées et les propos incorrects.

L’ ”antiracisme”, mot valise, est un prétexte. On impute ce délit imaginaire aux dissidents, le ”racisme”, pour neutraliser et dissuader toute critique de la politique du pouvoir en matière d’immigration. L’ ”islamophobie” joue le même rôle. De même que l’”homophobie”. Ces incantations, qui polluent la sphère du droit, visent à criminaliser toute opposition sérieuse. C’est le sophisme sartrien, hérité des méthodes communistes : il faut faire taire les « salauds ».  C’est-à-dire ceux qui défendent l’identité de leur pays. 

La ligne éditoriale et l’orientation de VA a tout pour déplaire au pouvoir, dans tous les domaines : politique, économique, culturel, idéologique, diplomatique (affaire ukrainienne), etc. Sans importance en cas de petit tirage. Insupportable en cas de diffusion nationale en progression constante. Le procès pour ”racisme” en choisissant comme angle d’attaque l’immigration et l’islamisation est une technique de neutralisation de l’ensemble d’un organe d’information  par terrorisme intellectuel et moral.

Les raisons du ciblage répressif  contre Valeurs Actuelles

Valeurs Actuelles est victime de son succès, parce que les idées et les analyses que ce magazine véhicule, pratiquement les seules de la grande presse à échapper à l’étouffoir du discours bien-pensant (à l’exception de Zemmour et de Rioufol dans Le Figaro, eux aussi inquiétés) séduisent de plus en plus de lecteurs. Ses ventes explosent. Un fanzine, un petit magazine ou un média audiovisuel incorrects  (il en existe un certain nombre) qui ont de faibles audiences, risquent peu. VA a franchi la ligne rouge, le plafond de l’audience, au delà desquels le pouvoir répressif et censeur attaque. Le vautour cherche de grosses proies. Il ne se disperse pas en menu fretin.

Le but des offensives répétées contre Valeurs Actuelles n’est pas seulement de mettre au pas cet hebdo dissident, le seul parmi ses confrères des newsmagazines qui ose appeler un chat un chat, mais de provoquer un effet dissuasif contre les autres organes des grands médias (écrits, audiovisuels ou numériques) au cas où ils seraient tentés de franchir la ligne jaune du politiquement correct ; et de sortir du strict encadrement de l’idéologie dominante. Valeurs Actuelles sert de laboratoire à un dispositif général de contrôle soft-totalitaire de l’expression publique. 

VAincap.pngCe qui affole le pouvoir, c’est que  depuis que VA a fait le choix éditorial d’une opposition frontale et polémique à l’oligarchie et à ses politiques, tous les thèmes qui font mal sont abordés : l’immigration, l’islam, l’école, la criminalité, l’économie, etc. Avoir vertement critiqué Mme l’icône Taubira, l’intouchable passionaria incompétente de la Place Vendôme, (« coupable d’aveuglement, de laxisme, d’incompétence », en couverture) est une circonstance aggravante. C’est d’ailleurs elle qui est à la manœuvre derrière les plaintes des associations contre l’hebdomadaire. Dans tous les domaines, ce dernier fait désordre. Et plus il fait désordre, plus il vend. Cette équation n’est pas tolérable. Il faut prendre le risque de sortir du bois et de s’attaquer ouvertement à la liberté de la presse. Les associations plaignantes spécialisées sont évidemment de connivence avec le gouvernement.  Ce dernier avait décidé de punir VA, pour faire un exemple.

ll ne s’agit d’ailleurs pas, dans cette affaire et d’autres semblables, de censure stricto sensu, mais de punition judiciaire a posteriori, qui vise à provoquer, par dissuasion une autocensure. De manière à ce que, à la longue, dans les médias, les sujets qui fâchent ne soient jamais abordés, les problèmes réels ne soient jamais sérieusement traités, notamment l’immigration incontrôlée et toutes ses conséquences. Sujet tabou par excellence pour tous ceux qui, pour de multiples raisons (idéologiques, électorales, etc.) veulent que la France change de composition ethno-culturelle.    

Les procès contre Valeurs Actuelles sont inquiétants parce qu’ils montrent que le pouvoir ne supporte plus la contestation de fond et cherche à l’éliminer par la répression judiciaire. Un média grand public met le doigt dans la plaie : c’est insupportable. La justice, aux ordres, doit frapper.  D’ailleurs, la gauche, qui croit détenir les Tables du Bien, a toujours utilisé la répression pour imposer ses lubies. Les incroyables pertes de contrôle de M. Manuel Valls et de Mme Taubira, qui vont jusqu’à manier l’injure, confirment ce sectarisme émotionnel. Ce dernier se déverse avec une parfaite bonne conscience.

Mais à toute chose malheur est bon. L’acharnement judiciaire contre Valeurs Actuelles indique un système aux abois qui n’a d’autres arguments que la répression. Les héritiers gauchistes et libertaires de Mai 68, aujourd’hui au pouvoir, sont les frères de lait des fascistes, leurs ennemis intimes. Un pouvoir répressif, à court d’arguments, est, à terme perdant. Mais…

Le recul du droit positif et la tentation totalitaire

Mais ils peuvent devenir dangereux, car ils sont de plus en plus tentés de s’en prendre aux libertés publiques, ces fameuses ”libertés républicaines”, d’autant plus encensées qu’on les foule aux pieds : menaces sur la liberté de la presse et d’opinion (”racisme”, ”homophobie”, ”sexisme”, etc., toujours imputés aux Français de souche, jamais à leurs véritables auteurs) ; lois SRU durcies, discriminations positives de nature ethnique avec préférences et quotas, carte scolaire, lois sur la parité, etc.

J’ai discuté de l’affaire Valeurs Actuelles avec une journaliste américaine,  correspondante du New York Times à Londres. Ni elle-même, ni sa rédaction ne partagent évidemment les points de vue de VA ou les miens. Mais elle a formulé cette réflexion : ” cette répression de la liberté d’expression est scandaleuse et impensable aux USA. Chez nous, un média est libre d’accepter ou de refuser une opinion. C’est une affaire privée. Mais ni la justice ni l’État n’ont à se mêler de quoi que ce soit. Un procès contre un article, une couverture, un propos médiatisé, quels que soient leur message, c’est  proche du nazisme, du communisme, ça bloque le débat et c’est contre-productif. ” Pour elle, la liberté d’expression est menacée, écornée en France sur un nombre grandissant de sujets.

Ce qui est patent dans cette répression judiciaire contre VA, c’est qu’elle contraste avec l’énorme mobilisation en faveur de cette ”liberté d’expression” à la suite des attentats islamiques contre Charlie Hebdo. On mesure à quel point c’était une imposture. Les caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo n’ont jamais été poursuivies par la justice (et heureusement) mais les couvertures de VA montrant une Marianne voilée le sont. Pourquoi ? Parce que Charlie Hebdo est gauchiste et que Valeurs Actuelles et de droite. Et parce que la justice française est  en partie politisée et partiale, soumise à l’idéologie dominante, ce qui n’est pas nouveau dans notre histoire (1) . 

VApeur.jpgIl faut bien savoir que le pouvoir oligarchique et l’idéologie qui nous gouvernent, avec leurs relais dans la justice, sont souterrainement hostile à la liberté d’expression. Il s’agit du double héritage du marxisme et d’une partie de la Révolution française : ”pas de liberté pour les ennemis de la liberté ”. Ce qui signifie : pas de liberté d’expression pour ceux qui n’ont pas nos idées, les seules morales. Ils sont le Mal, ils sont illégitimes. L’important n’est pas qu’ils disent la vérité, car cette dernière ne compte pas : une vérité incorrecte est haïssable et illégitime, pas une erreur correcte. 

Cette confusion entre légitimité (idéologique et morale) et légalité (juridique et démocratique) plombe le droit français. L’Affaire Valeurs Actuelles et ses procès à répétition montrent ainsi que la liberté de la presse et la liberté d’expression sont peu à peu rongées dans une France où s’installe progressivement une répression sous couvert d’idéologie de la ”tolérance”. Extraordinaire inversion orwellienne. Le drame, c’est que la justice, avec souvent des magistrats politisés, voire fanatisés, oublieux du droit positif romain (notre tradition), est en train de perdre son objectivité et sa sérénité. Nous entrons doucereusement dans un droit subjectif et idéologique, de type néo-médiéval.

En effet, non seulement les lois réprimant le ”racisme”, les discriminations et les incitations à la haine, etc. sont floues et imprécises, mais leur interprétation est arbitraire, à la tête du client. C’est, au sens strict, une sortie de l’ ”État de droit”, c’est-à-dire de celui qui garantit des règles du jeu objectives et prévisibles. L’insécurité juridique a toujours été l’arme des despotismes, afin de bâillonner les critiques. Quand l’autorité punitive est imprévisible, les justiciables en deviennent d’autant plus prudents. Les opposants font profil bas et se taisent. Et les choses ne peuvent que s’aggraver.   

Valeurs Actuelles en première ligne : le courage d’aller jusqu’au bout ?

VAracAB.jpgFaire taire les dissidents par l’intimidation de basse intensité (amendes, dommages et intérêts) est toujours la première phase de la répression. La seconde est plus dure mais elle est inévitable si l’on persiste. C’est la dissuasion par d’autres méthodes, disons non juridiques pour faire bref. La panoplie est riche.

La mobilisation  pour la ”liberté d’expression” à la suite de l’assassinat de la rédaction de Charlie Hebdo par les djihadistes est un enfumage hypocrite. La liberté d’expression est accordée par le système en fonction de la couleur idéologique de celui qui la revendique. On n’a pas vu de grands médias se solidariser avec force  en faveur de  Valeurs Actuelles à la suite de ces condamnations judiciaires. Ne  serait-ce que pour défendre leur propre liberté d’expression future. Seraient-ils aux ordres ? Disons que pour moitié, ils ont peur et s’autocensurent, et, pour l’autre, ils sont acquis (par sincérité ou conformisme) à la vulgate aseptisée. Ils ne veulent pas d’histoires, pas de problèmes, ce sont des ”modérés”. Futurs vaincus, futurs soumis. Perroquets avec chaine à la patte.     

L’hebdomadaire a l’intention de résister donc d’affronter les pouvoirs répressifs, à ses risques et périls, et à ne pas céder à l’intimidation : « témoigner des maux qui défont la France, dénoncer la politique de destruction socialiste et continuer à porter la plume dans les plaies violemment infectées de notre si cher pays. Quoi qu’il nous en coûte, vous pouvez compter sur nous », écrit Kerdrel.  C’est une attitude courageuse mais c’est aussi la meilleure en terme de communication politique. Car, dans sa bêtise fanatique, le pouvoir n’a pas compris qu’en s’acharnant sur Valeurs Actuelles, il a mis en lumière sa position de dissidence et de résistance et contribue à augmenter son audience. Néanmoins, il espère que, malgré tout, VA mettra désormais la pédale douce et sera intimidé. Nous verrons bien.

Note:

(1) Pensons à ces épisodes de la période de l’Occupation puis de la Libération où d’éminents membres des corps judiciaires –mais aussi administratifs, policiers et militaires – ont changé de camp et d’opinion sans vergogne, en fonction des rapports de force. La chose s’était déjà produite au moment des changements de régime au XIXe siècle : 1815, 1848, 1870. La belle idée d’une justice française impartiale et apolitique ne correspond pas à la réalité historique et sociologique.

mercredi, 11 février 2015

Faye à Strasbourg!

Vendredi 13 février à Strasbourg - Conférence de Guillaume Faye: “La colonisation de l’Europe. Situation et solutions”

 
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samedi, 24 janvier 2015

Islam, immigration, intégration: Marine et Valls, même utopie

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Islam, immigration, intégration: Marine et Valls, même utopie

Manuel Valls a accusé l’”apartheid” la ”ghettoïsation” et l’”exclusion” des immigrés d’être indirectement responsables des récents attentats djihadistes. Il en a appelé à une politique de force pour imposer aux Français un ”peuplement” par les immigrés, par répartition territoriale. De son côté, Marine Le Pen a censuré Aymeric Chauprade pour ses propos sur une ”guerre de civilisation”, jugés extrémistes. Ces deux positions relèvent d’une même idéologie utopique et du déni de réalité.  

Le FN, le cul entre deux chaises

L’Eurodéputé  Aymeric Chauprade a évoqué dans une vidéo la théorie du « choc des civilisations », ce qui a déplu à Marine Le Pen qui a annoncé qu’il ne serait plus conseiller spécial aux affaires internationales, lui signifiant en quelque sorte : ”couvrez ce sein que je ne saurai voir”, comme le Tartuffe de Molière. Dans cette vidéo du 15 janvier (« La France est en guerre »), le géopoliticien pointe le développement d’une « 5e colonne » qui menacerait la France : « la France est en guerre avec des musulmans. Elle n’est pas en guerre contre les musulmans […]  L’argument du fait minoritaire ne tient pas. L’idéologie ressassée du ”pas d’amalgame” est non seulement fausse mais elle est dangereuse. […] Une 5e colonne puissante vit chez nous et peut se retourner à tout moment contre nous en cas de confrontation générale. […] On nous dit qu’une majorité de musulmans est pacifique, certes. Mais une majorité d’Allemands l’étaient avant 1933 et le national-socialisme »

Cette position, qui est une observation de simple bon sens, a été rejetée par la présidente du FN qui a déclaré, exactement comme l’auraient fait Cambadélis, Sarkozy ou Bayrou : « la responsabilité d’un mouvement politique, c’est d’éviter précisément l’engrenage d’un choc de civilisation. Il faut l’éviter, il est très facile de se soumettre à cette logique et je la trouve terrible » Le problème est que si l’autruche met sa tête dans le sable pour ne pas voir le réel, le réel, lui, subsiste. Suivant l’idéologie dominante, Marine Le Pen occulte la réalité, elle l’exorcise. Preuve qu’une tension commence à fissurer le FN, sa nièce, la députée Marion Maréchal Le Pen, lui a désobéi et a diffusé la vidéo de Chauprade. Marine Le Pen semble suivre une voie électoraliste et, exactement comme l’”UMPS”,  commettre un déni de réalité et s’aligner plus ou moins sur la vulgate. C’est un mauvais calcul politicien. Elle prend le risque, pour acquérir une bienséance, de décourager une partie de son électorat. Le recentrage du FN le sort d’une logique d’opposition révolutionnaire au système et le remet dans l’ordre d’un parti politicien comme les autres.

Robert Ménard, maire de Béziers affilié au FN, commentant les récentes attaques djihadistes a eu ce mot très juste mais insuffisant : « tout cela est hélas le résultat d’une politique massive d’immigration doublée d’un abandon de la politique d’assimilation ». Mais toute politique d’assimilation est impossible dès lors qu’on pratique l’immigration de masse ! Surtout lorsqu’il s’agit de populations non-européennes musulmanes, par nature inassimilables et inintégrables en Europe ; comme l’avait vu De Gaulle, en parlant de « cervelles de colibri » pour désigner ceux qui croyaient (en Algérie, à l’époque) à une ”intégration” possible, en un temps (1962) où l’islam n’était pas encore radicalisé. Toute cohabitation pacifique est rigoureusement impossible, a fortiori lorsqu’elle implique des millions d’individus, et débouche nécessairement sur l’affrontement. Et non pas sur l’harmonie heureuse,  consensuelle et multiethnique, comme dans les séries télé et les films à grand spectacle produits par l’idéologie des ”élites” culturelles. On remplace, béatement, la réalité par la fiction et l’imagination. 

Le même Robert Ménard a déclaré avec lucidité : « moi, ce qui m’inquiète le plus est la faible mobilisation de la population musulmane. Des imams sont venus manifester avec moi mais pourquoi les musulmans étaient-ils si peu nombreux? Même si les islamistes radicaux sont une minorité, ils ont de l’emprise sur un certain nombre de quartiers. Ils font peur aux gens. Je ne suis pas sûr aujourd’hui que, même si certains musulmans ont envie de manifester, ils osent le faire. Dans certains quartiers, certaines filles se font insulter si elles ne portent pas le voile. Ma police municipale me rapporte que certains individus leur font des doigts d’honneur en criant ”Allah Akbar”. Cette réalité, nous devons la dire telle qu’elle existe. »

Dans le New-York Times, Marine Le Pen déclare que l’ennemi n’est pas l’islam mais « le fondamentalisme islamique » et qu’il faut « éviter l’amalgame », reprenant la langue de bois de l’idéologie dominante. En même temps, elle souhaite « renforcer le contrôle des frontières et des questions migratoires ».  De telles ambigüités sont dignes de l’UMP.     

Réponses aux mensonges du Premier ministre

Dans ses vœux à la presse, Manuel Valls, rappelant les émeutes de 2005 dans les banlieues en majorité immigrées a lancé, après les massacres des djihadistes, comme pour les expliquer en les excusant : « ces derniers  jours ont souligné beaucoup de maux qui rongent notre pays ou des défis que nous avons à relever. À cela il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps, et dont on parle peu, la relégation péri-urbaine, les ghettos, un apartheid territorial, social, ethnique, qui s’est imposé à notre pays. À la misère sociale, s’additionnent les discriminations quotidiennes, parce qu’on n’a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l’est une femme. » Essayons de rétablir la vérité, après ce discours de type soviétique. Un discours qui est, en fait, destiné à apaiser les députés de la ”majorité”, d’obédience trotskiste.

1) Les populations immigrées et leurs zones d’habitat bénéficient d’aides, d’exemptions, de favoritismes et de ”discriminations positives” massives et très coûteuses. Ce sont les Français de souche des classes moyennes et pauvre, peu aidés,  surtaxés, qui sont relégués dans les zones péri-urbaines.

2) Le racisme quotidien  s’exerce contre les Français de souche et contre les Juifs et non pas contre les populations immigrées. L’actualité fourmille de cas.

3) Les ”ghettos” d’immigrés extra-européens se sont formés parce que les populations autochtones ont fui  ces zones, à cause de conditions de vie insupportables et d’une hostilité à leur égard.

4) Les discriminations, violences et oppressions  contre les femmes proviennent du fait et du seul fait de l’islamisation des zones où elles se produisent .       

Au fond, M. Valls nous explique : ” les Français de souche sont racistes, tout est de leur faute”. Sauf que c’est l’inverse qui est vrai. M. Valls, qui est un grand bourgeois républicain qui vit dans les beaux quartiers méprise le peuple. Il fait penser à un apparatchik soviétique.

Les pompiers pyromanes

Les Français sont pusillanimes, inconstants et naïfs : Hollande et Valls ont rebondi en hausse dans les sondages à la suite de leur gestion des attentats et des paroles pseudo viriles du Premier ministre. Pourtant le pouvoir PS, un cran au dessus de la droite qui l’a précédé, est le premier responsable de la situation : augmentation de l’immigration (musulmane à 90%) et des naturalisations, apathie volontaire face à l’islamisation générale, laxisme judiciaire inscrit dans la loi, démolition et ”défrancisation” de l’Éducation nationale,  désorganisation des services de renseignements, etc.  Ce sont des pompiers pyromanes. Ils ont allumé l’incendie et ils veulent l’éteindre. Quitte à revenir en arrière (un peu) sur leurs utopies et leur déni de réalité, en prenant des mesures d’urgence qui ne serviront à rien.

Les attentats de janvier 2015 (qui ne sont qu’un début) sont la conséquence directe de toute la politique de l’oligarchie depuis quarante ans, droite et gauche confondues. C’est-à-dire un mélange d’angélisme et de cynisme qui a favorisé l’immigration et l’islamisation. Même s’il y avait eu une rigoureuse politique disciplinaire de ”francisation”, à l’école notamment,  cela n’aurait rien changé, vu la quantité et la proportion des populations allogènes.  Toute la sociologie historique, discipline qui a été fondée par Xénophon, Tite-Live et Tacite et qui repose aussi sur les considérations d’Aristote remarque une constante : la cohabitation de populations d’origine différente débouche nécessairement sur la guerre. Ce qui conforte une conception anthropologique anti-cosmopolite : chacun chez soi. 

Le ”choc des civilisations” (reprise du concept de Samuel Huntington) qui choque tant Marine Le Pen et l’UMPS confondus, est un fait et non pas un choix idéologique. Il est imposé par l’ennemi. Vouloir arrêter une guerre qui commence par des appels à l’armistice et à la négociation (esprit munichois de 1938) est d’une insondable stupidité. Ce refus de la guerre est sans issue puisque l’ennemi la veut. D’ailleurs, la situation actuelle en France et en Europe est sans issue – hors affrontement – parce que nous avons dépassé le point de non-retour. La pacification intérieure, le communautarisme harmonieux, l’intégration cool, l’assimilation forcée, sont  des rêves éveillés, tous parents, de Terra Nova à l’actuelle direction du FN. Du délire, de l’alcool idéologique pur, contre l’histoire, contre les faits, contre l’expérience du peuple.

Lorsque Marine Le Pen censure les propos d’Aymeric Chauprade, qui relèvent du simple bon sens, elle est, comme toute la classe politique – ou plutôt politicienne – dans le déni de réalité. Elle défend une certaine ”idéologie française”, exactement la même  que celle de Manuel Valls (s’en rend-elle compte ?) Cette idéologie – qui s’exprime chez Renan – part du principe utopique qu’une Nation n’est pas ethnique mais purement politique. C’est l’héritage de l’extrémisme cosmopolite de la Révolution. À l’époque, cette idée était innocente et gratuite puisque l’immigration n’existait pas. L’islam a été toujours été l’ennemi de la civilisation européenne, depuis le VIIe siècle, mais il n’est pas le danger majeur, s’il est exclu de l’aire européenne. Le danger majeur, c’est l’immigration de masse qui colonise et submerge, c’est si l’islam finit par devenir majoritaire chez nous. Un islam très minoritaire ne pose aucun problème. Mais un islam radicalisé (qui retrouve ses véritables racines) avec une base démographique en constante augmentation débouchera nécessairement sur la guerre civile. C’est cette évidence que le peuple sent et que l’oligarchie refuse de voir. Exactement comme l’aristocratie romaine des IVe et Ve siècle qui fermait les yeux sur les faits, qui allaient aboutir à l’effondrement de leur civilisation.     

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vendredi, 23 janvier 2015

Guillaume Faye’s Sex & Deviance

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Guillaume Faye’s Sex & Deviance

By Christopher Pankhurst 

Ex: http://www.counter-currents.com

Guillaume Faye
Sex and Deviance
London: Arktos, 2014

Recent events have underlined once again that Islam is dangerously incompatible with what many refer to as Western values. The murder of several employees of the French magazine Charlie Hebdo is a violent reminder of this fact.

But it is interesting that some commentators (myself included [3]) are starting to notice that the “Western values” represented by the likes of Charlie Hebdo are actually completely at odds with anything that could be considered authentically European. Arktos Media’s new translation of Guillaume Faye’s Sex and Deviance is a welcome and timely contribution to this ongoing discussion. Faye is clear that Islam’s anachronistic attitudes towards sex and sexuality are explosively at odds with Western sexual mores, and furthermore that the West’s current sexual mores are themselves a deviation from traditional Western values. His insistence that the individualism of Christianity is at the root of the West’s present sexual ennui is likely to make this book as controversial with social conservatives as it will be with the Islamophiliac left.

Faye’s central concern is the decline of the family and the consequent reduction in the European birth rate. This is the touchstone to which all of his judgments return. If something is judged to be harmful to the birth rate then it is harmful per se. But this focus leads to some surprising conclusions, particularly his relaxed attitude to homosexuality, a subject of some division on the outer reaches of the right. Faye says that his judgement is guided by the Aristotelian mean and this allows him to seek a balanced and healthy path between, on the one hand sexual moralism, and on the other sexual incontinence.

Faye places the family at the center of his discussion because it is the necessary and best developed means of continuing the lineage. The irresistible trend of recent decades has been to undermine the stability of the family in favor of individualistic pleasure seeking. This has resulted in fewer marriages and fewer births as individuals rotate amongst a series of sterile sexual relationships. The properly conjugal element in sexual relationships has largely disappeared and this is something that fatally disrupts the social primacy that should be accorded to reproduction. For Faye, “The couple is not an isolated romantic duo but the central pillar in the architectural structure of a family” (26).

But in order to strengthen this structure he does not advocate a return to conservative family values as such. Or rather, he does and he doesn’t. What he wants is a candid recognition that there are several different types of love (sexual, familial, romantic, etc.) and that they have become confused and conflated in detrimental ways. He regards the bourgeois family as the model of a balanced and secure framework within which to rear children. But crucially, he is alive to the necessary hypocrisies that exist within that model and that allow it to function. In this sense, he argues for a distinction between conjugal love and sexual love, the latter (in the form of adultery or prostitution) being necessary for the former to function well. Not surprisingly, he thinks that such an outlet for sex outside of marriage is more necessary to men than women, although he allows for the latter case.

To some this will smack of a deft form of doublethink, allowing for conjugal fidelity to be maintained by excluding sexual infidelity from the reckoning. A smart excuse for priapic intellectuals. But it must be admitted that there is a strong element of pragmatic sexual Realpolitik to it. What made it possible in centuries past was the strong taboo against discussing sexual matters openly. This is why (as Faye correctly notes) divorce was always much more scandalous than adultery; it was socially unacceptable, whereas infidelity remained outside the purview of society. In the present context where no one can ever shut up about their own sexual concerns for more than five minutes at a stretch, it is difficult to see how such a form of necessary hypocrisy could endure. What is essential for its operation is a certain discretion concerning sexual matters, so that they do not emerge into explicit discourse. And this is surely why so many taboos are enforced so strictly. Once an explicit argument is made for such a system then its hidden aspects are brought to the fore, destroying the division between private and public. None of which means that adultery is any less prevalent now, simply that its effects are experienced as devastating rather than being kept out of mind.

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In his discussion of homosexuality Faye carefully distinguishes between the practice itself and the promotion of homosexuality as an ideological norm that is being used to undermine the family. Although he sees male (though interestingly, not female) homosexuality as a pathology, it is not in itself a particularly harmful one. By contrast, the ideological exploitation of homosexuality, and issues such as gay marriage, are pernicious dogmas that actively undermine and devalue the importance of the family: “Homosexual unions will always remain a marginal phenomenon with few demographic effects, practically none of which will have any influence on the biological composition of Europeans. Moreover, as is the case with everything that is against nature, the homosexual couple does not last. Gay marriage only poses a problem because it is part of an ideological (not biological) dissolution of the natural order” (60).

 

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As evidence for the pathological nature of homosexuality, Faye notes the narcissism of the various “pride” marches held around the world: “Why be ‘proud’ of being homosexual or bisexual?” he asks, noting that such displays betray a “deep infantilism. One can be proud of what one has become, of what one does, of one’s capacities, but to declare oneself proud of one’s sexual orientation is to set the bar for pride pretty low” (51). Despite this, Faye is entirely tolerant of any sort of homosexual or bisexual practice carried out in private. His concern is only with the ideological use to which such tendencies are being put. Regardless of whatever views one might have on the subject, Faye’s arguments are consistent, honest and balanced. It is telling, and very depressing, that his discussion of homosexuality is prefaced with the following remark: “In saying these things, of course, I am conscious of contravening the laws which limit freedom of expression in France” (46).

When Faye describes homosexuality as “against nature” he does so from a biological, rather than a moral perspective. But Christianity is quite different. It sees homosexuality as morally wrong because the individual is deviating from nature. And here Faye identifies the fundamental problem with Christianity, and the root cause of our present sexual confusion. Faye points out that Christianity condemns individual lapses such as homosexuality but is perfectly content with collective lapses such as racial blending. In fact, Christianity has nothing to say about the racial mixing of different peoples and Faye contrasts this with his own preferred Aristotelian view which tolerates individual predilections such as homosexuality, but forbids collective aberrations such as relations between distinct peoples. The problem with the Christian viewpoint is that it sees man as superior and distinct from the rest of nature. Faye terms this “anthropological irrealism” (263). Rather than existing within a wider contextualizing spectrum of natural evolution, man is seen as a special case. It is an error that, in its secular form, has led to the present obsession with equality. All people are sacred and therefore all people are equal. In that case, then, communal concerns become irrelevant when considering who to marry; instead, one should just follow one’s heart and marry whomever one becomes infatuated with, regardless of any wider considerations.

The other religion that Faye pays close attention to is Islam. For the purpose of his discussion, the important distinction between the two is that Christianity is an insidious corrosive that rots from within, whereas Islam is a wholly alien faith that can only cause explosive conflict. Faye is clear that the reason for Islam’s radically alien character is racial rather than spiritual. Religion emerges from a particular people and embodies their existing characteristics. What shouldn’t be surprising is that the importation of large numbers of Muslims who have very, very different notions of gender relations into post-feminist, sexually-liberationist European countries will be a disaster. That political leaders of all stripes are unable (or unwilling) to see this is to their eternal shame.

No doubt, if Faye had written his book a couple of years later he would have made some reference to the Rotherham scandal. Over a period of 16 years at least 1400 (a conservative estimate) white girls were sexually abused (including being drugged and raped, and trafficked) by Pakistani men whilst the authorities did their best to cover up the crimes. The reason for the cover up essentially boils down to a fear of being called racist. Some social workers insisted that the rapists were actually the girls’ boyfriends (despite the fact that the girls were children and the men were clearly several years older), whilst a Home Office researcher who did make reference to the rapists’ ethnicity was warned never to do so again and was sent on a diversity course as penance. The whole sordid affair illustrates Faye’s assertion that, “the media only emphasize ‘sex monsters’ of Gallic origin. The goal is to provide aid and comfort to the propaganda which says that sex crimes (and other crimes) ‘come from all milieus’” (206). Post-Rotherham we can confidently add that politicians and police will actively assist the media in covering up such crimes. The attested reality of Rotherham suggests that Faye is not overestimating the scale of the problem.

Despite some of Faye’s controversial views it is obvious that his concern is largely for protecting such victims from unnecessary predation. He writes, “we should consider the daily unhappiness of these young girls and adolescent boys . . . who get up every morning to go to school and who have to confront the barbarians, sensing that they are not protected by the authorities of their own country (marshmallows who have abdicated all responsibility) and without the young men of their own nation – unmanly, fearful, unworthy of their ancestors – daring to defend them” (164). He also makes the valuable observation that, “the life of a woman, especially a young woman, counts for more than that of a man . . . simply because she is a mother, in charge of reproduction and the upbringing of offspring” (119).

Such observations reveal Faye to be in total opposition to the prevailing orthodoxy, an orthodoxy that will do nothing to protect our women and children, and that will, in an outrageous inversion, identify you as a hateful extremist if you speak in favor of such protection.

This is a radical book in many respects. Even its insistence on a division between private and public is radically at odds with a social norm that has outsourced domestic life to various media, social networks and other technologies. Above all, Faye has written a book that seeks to redress the imbalance of modern sexual mores and to install the family once more at the heart of such considerations. It also seeks to reinstate the virtue of communal considerations above purely individual ones. These aspirations transcend any ideology, whether of the left or the right, because they are attuned with biology and nature. Such wisdom is surprisingly hard to come by nowadays; Sex and Deviance should be read by anyone who seeks it.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2015/01/guillaume-fayes-sex-deviance/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/01/SexandDeviance.jpg

[2] Sex and Deviance: http://www.amazon.com/gp/product/1910524190/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1910524190&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=U4DBX4LTNESMW3ZA

[3] myself included: http://www.counter-currents.com/2015/01/je-ne-suis-pas-charlie/

mardi, 20 janvier 2015

Strasbourg : conférence de Guillaume Faye

Strasbourg : conférence de Guillaume Faye sur la colonisation de l'Europe le 13 février

Strasbourg : conférence de Guillaume Faye sur la colonisation de l’Europe le 13 février

Guillaume Faye tiendra une conférence à Strasbourg le 13 février prochain. Il sera l’invité de la quatrième édition du Cercle Eugène Ricklin.

Le Cercle Eugène Ricklin recevra donc, le vendredi 13 Février 2015 à 19 heures (Strasbourg), Guillaume Faye qui abordera l’épineux sujet de “La Colonisation de l’Europe, situation et solutions.” Participation aux frais : 5 euros.

 

Les inscriptions se font par mail (alsace@bloc-identitaire.com), en précisant le nombre d’accompagnants.

jeudi, 08 janvier 2015

Pour une grande politique russe de la France

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Pour une grande politique russe de la France

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Selon une perspective ”gaullienne”, que devrait être une véritable politique étrangère intelligente française vis-à-vis de la Fédération de Russie ? La très grave crise actuelle, qui est une reprise de la guerre froide, c’est-à-dire d’un affrontement avec la Russie voulu par Washington, sous le prétexte de la crise (ou ”provocation”) ukrainienne, doit être l’occasion pour les Français de bon sens et de bonne volonté d’ouvrir les yeux. Délaissant tout extrémisme, essayons de réfléchir. 

La stratégie de provocation anti-russe

Refusons d’abord la propagande qui vend l’idée d’un régime russe dictatorial dirigé par le monarque Poutine qui serait, en outre, un fauteur de guerre. Les fauteurs de guerre sont du côté du gouvernement de Kiev, de ses milices financées par des oligarques (bataillons Dnipro et Aïdar), du Department of State et des dirigeants européens qui les soutiennent. Les crimes de guerre contre les populations civiles (voir autres articles de ce blog), notamment par bombardements contre des zones résidentielles s’ajoutent aux tortures infligées par les troupes et milices du gouvernement de Kiev (je ne dis pas ”ukrainiennes”) envers leurs prisonniers. Ils sont superbement ignorés par les médias et les gouvernements occidentaux pour lesquels tous les torts sont du côté russe. Vladimir Poutine a raison de dire que l’Europe (et la France) ne sont pas indépendantes et suivent la politique étrangère des USA, contraires à leurs propres intérêts.

Le but logique et compréhensible de Washington est d’affaiblir à la fois la Russie et l’Europe péninsulaire. Encercler la première (d’où l’élargissement de l’Otan aux anciens pays du bloc communiste), neutraliser la seconde, interdire toute ”Maison commune” euro-russe.  C’est une stratégie naturelle de la thalassocratie américaine – et de son supplétif britannique– ainsi que d’empêcher la naissance d’un concurrent géostratégique et géoéconomique  euro-russe. Réchauffer l’ancienne guerre froide (1949-1991), c’est le but. La contradiction des gouvernements américains, depuis la fin de la terrible guerre de Sécession, c’est, sous le prétexte d’un ordre pacifique international, d’avoir sans cesse besoin du bellicisme – à ne pas confondre avec le militarisme. Pour des raisons à la fois morales et économiques. Ce bellicisme est légitimé par le concept de ”leadership”, nécessairement moral et positif (le sheriff mondial), qu’on pourrait traduire par le néologisme dirigeance (aptitude légitime à diriger) dont le ”soft power”  est le centre.

Robert Steuckers, dans plusieurs textes géopolitiques et historiques, a été le meilleur analyste de ce ”soft power” US, qui se transforme d’ailleurs aisément et maladroitement en ”hard power”, avec l’US Air Force et les interventions armées. Steuckers a démontré la puissance de ce ”soft power” qui, par des moyens culturels et économiques, financiers, diplomatiques, n’a de cesse – surtout depuis la fin de l’URSS – que de poursuivre trois  buts : 1) empêcher la remontée en puissance de la ”nouvelle Russie” post-soviétique  et la forcer à redevenir une puissance régionale limitée, ”non-patriote” ; 2) interdire à l’Europe toute velléité d’indépendance économique et géostratégique et notamment de se doter d’un système de défense commun hors OTAN ou d’un espace économique continental protégé ; 3) contrer à tout prix une union euro-russe, en particulier dans les domaines commerciaux, techno-militaires, énergétiques, diplomatiques. 

Les provocations anti-russes continuent donc : non seulement il est question d’alourdir les sanctions économiques, alors que Poutine ne se livre à aucun acte hostile contre Kiev et qu’il propose au contraire toutes les fournitures de gaz pour l’hiver et qu’en décembre il a reconnu l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais le gouvernement ukrainien et les cercles atlantistes  accélèrent les négociations pour le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Ce qui est évidemment inacceptable pour Moscou ; et ce qui revient à une déclaration de guerre soft. Complètement irresponsable, le gouvernement de Kiev – en particulier le Premier ministre extrémiste Iatseniouk – provoque Moscou. Il espère, il veut un affrontement avec la Russie et aimerait y entrainer les Occidentaux.

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La grande erreur de l’Allemagne de Mme Merkel

L’Allemagne est beaucoup trop soumise aux Etats-Unis parce que Mme Merkel est russophobe du fait de ses souvenirs de la RDA ; elle confond l’URSS et la Russie.  De Gaulle avait compris, à l’inverse, que l’URSS n’était ni plus ni moins que la Russie impériale. Willy Brandt et Schröder avaient  saisi que l’Ostpolik est indispensable à l’Allemagne et à l’Europe. Angela Merkel qui, au début de la provocation ukrainienne, était réticente aux sanctions contre la Russie, a cédé aux injonctions de Washington. Elle a confirmé le fait que, comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne s’aligne sur la diplomatie décidée sur les rives du Potomac. Cette position de Mme Merkel nous indique que, si elle a une bonne vision des solutions économiques pour l’Europe sur le désendettement et l’orthodoxie, elle se méprend sur la politique étrangère. 

La Chancelière a rompu avec la politique de Schröder d’ouverture vers la Russie. Elle a sacrifié les intérêts économiques allemands, au nom de bonnes relations avec une Pologne dominée par un gouvernement russophobe et atlantiste et par crainte d’affronter le suzerain américain. Mme Merkel défend une vision de l’Allemagne beaucoup trop atlantiste et, de plus, complètement inconsciente vis-à-vis du péril démographique et migratoire. Elle n’a pas compris que son cher pays est en train de mourir, tous doucement.  

 La crise ukrainienne a déjà une conséquence catastrophique : affaiblir les relations et les projets, notamment économiques, diplomatiques et stratégiques entre l’UE (surtout l’Allemagne et la France) et la Russie. Le projet de l ‘”axe Paris-Berlin-Moscou” s’estompe. La Russie, échaudée par les sanctions économiques  de l’Occident, se lance dans une ”Ostpolitik” en direction de la Chine, de l’Asie centrale, de l’Iran, de l’Inde. Or l’intérêt de la France et de l’Allemagne est non seulement de développer un flux  d’investissements en Russie mais de privilégier les fournitures d’hydrocarbures russes par rapport à celles des Arabes du Moyen Orient.  L’idée de ”Maison commune”, d’espace euro-russe, qui est pourtant notre géopolitique naturelle, s’efface. Fedor Loukianov, politologue, écrit : « la Russie ne rompt pas avec l’Europe. Toutefois, le tournant qu’elle opère vers l’Est et l’Asie est inévitable, d’autant plus que l’Occident la pousse dans cette direction » (1) Les sanctions économiques contre la Russie, ordonnées par Washington,  sont globalement pénalisantes pour la France, l’Allemagne et la zone euro mais favorisent l’économie US. C’est une erreur économique majeure.

La France aux abonnés absents

Vis-à-vis de la Russie, depuis le début de la crise (”provocation”) ukrainienne, la politique étrangère française a été inexistante. Elle s’est alignée sur les injonctions US et a cédé aux pressions de Bruxelles et à celles de l’Allemagne et de la Pologne.  François Hollande a essayé de calmer le jeu, notamment en rencontrant Poutine le 6 décembre pour négocier et redonner vie au cessez-le-feu (protocole de Minsk de septembre dernier)  mais, en même temps, il ne parvient pas à décider de la livraison des BPC de la classe Mistral. Cette lamentable affaire des Mistral démontre de manière claire la dramatique perte d’indépendance de la France. Qui, en décidant de surseoir à la livraison des navires, rompant un contrat signé et payé, a cédé aux pressions américaines, dont l’objectif depuis les années 60 est de casser l’outil militaro-industriel français concurrent. Notamment en faisant obstacle, avec acharnement, aux exportations militaires françaises, y compris au sein de l’UE.

L’historien russe Alexandre Verchinine résume la situation : « Que voyons-nous en 2014 ? Un effondrement de grande ampleur de tout l’édifice des relations entre la Russie et l’Occident. Avec ou sans les Mistral, Paris n’est déjà plus un médiateur ». (2) En obéissant à Washington sur l’affaire des Mistral et des sanctions anti-russes, Paris a perdu son crédit de puissance indépendante que De Gaulle avait forgé.

L’affaire de la vente des Mistral était un scandale pour Washington et tous les gouvernements atlantistes de l’UE (dont les Polonais et les Baltes) car « à travers cet accord, Moscou a pénétré au cœur du saint des saints du bloc occidental : la coopération militaro-technique, considérée comme la forme la plus élevée de collaboration entre les États », poursuit Alexandre Verchinine.  Une coopération militaro-industrielle entre la France et la Russie est inacceptable pour les Anglo-Saxons comme pour la Pologne et les pays baltes. Avoir cédé sur ce plan enlève à la France une partie de son statut international.

 La réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, initié par Chirac –prototype du pseudo-gaulliste–  a été une erreur majeure, une bourde dévastatrice de politique étrangère. Et ce, au moment même où l’URSS disparaissait ainsi que le Pacte de Varsovie ! Les conséquences de cette gaffe monumentale furent triples : 1) compromettre un rapprochement historique avec la Russie et la construction d’un axe continental  Paris-Berlin-Moscou qui aurait pu naître progressivement, ainsi que la possibilité d’un système de défense européen indépendant  ; 2) sonner le glas d’une politique étrangère française autonome ; 3) détruire l’image de la France comme puissance non-alignée sur l’américanosphère et donc  nuire à sa position économique et stratégique.

Les trois dangers pour la France, qui peuvent signer sa disparition au XXIe siècle sont 1) Une islamisation et une invasion migratoire de colonisation ; 2) une soumission à la politique étrangère de Washington ; 3) un système socio-économique de type collectiviste (État Providence exsangue, surendetté, surfiscaliste ) dans un écosystème européen et mondial concurrentiel, ce qui paralyse l’économie et paupérise la société.

La Russie réelle

Présenter la Russie comme un danger est donc un absurde mensonge. Un faux problème. Tout d’abord, l’idée que la Russie post-communiste n’est pas démocratique, dirigée par un néo-Tzar nommé Poutine qui serait un clone soft de Staline, est une position étrange, défendue par d’anciens gauchistes (trotskistes ou maoïstes) reconvertis dans les ”Droits de l’Homme”.

La Russie est en réalité un pays démocratique (contrairement à la Chine et aux pétro-monarchies du Golfe) qui a réussi à se libérer du communisme soviétique sans crise majeure, un exploit historique, mais dont l’État de Droit fonctionne de manière autoritaire – bien moins que sous la monarchie et le communisme d’ailleurs – ce qui correspond à la tradition russe et ce qui est inévitable dans un pays de dimension continentale. La Russie a surmonté la période communiste et son système économique obsolète mais son problème majeur est la construction d’une économie diversifiée qui ne repose plus uniquement sur le pétrole et le gaz, aux ressources fluctuantes.

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Dans l’histoire récente, à aucun moment la Russie n’a attaqué les autres. Au contraire elle a été agressée à deux reprises, d’abord par la France napoléonienne puis, en 1854 en Crimée par les forces franco-britanniques,  et enfin par l’Allemagne hitlérienne ; elle a vaincu à chaque fois. Ni Napoléon, ni Hitler n’avaient pris conscience que la Russie est invincible. Du fait de l’immensité de son territoire et de la ténacité de son peuple ; mais aussi de la particularité de sa langue et de sa culture. Washington a décidé de mener une guerre ”soft” contre la Russie., en réanimant la guerre froide. Il ne s’agit plus de lutter contre le ”communisme”, disparu, mais d’empêcher la reconstitution d’une grande puissance. 

Ni l’Ukraine, ni la Pologne, ni les pays baltes n’ont quoi que soit à craindre de la Russie. Ils sont victimes d’une propagande qui leur fait très habilement croire le contraire. La Russie ne possède aucun intérêt à agresser ses voisins, ni à annexer les oblasts de Donetsk et de Louhansk, régions pauvres qui grèverait le budget. Bien sûr, la Russie connaît d’immenses faiblesses ; mais qui n’en a pas ? Mais sa force – que la France devrait posséder – c’est qu’elle est patriote. 

Les 7 axes d’une politique russe de la France

Dans ces conditions, quelle devrait être la politique étrangère de la France vis-à-vis de la Russie ? Cela supposerait d’abord une vision claire et constante d’une politique étrangère, ce qui, depuis De Gaulle et Pompidou, n’est plus le cas. Et ensuite de manifester un peu de courage et moins de pleutrerie.  Voici les sept axes que je propose

1) Refuser de valider et de s’associer à toute sanction économique (financière et commerciale) imposée par l’UE et les USA contre la Fédération de Russie même au prix d’un désaccord majeur avec la Chancellerie de Berlin. Après tout, une ”crise” avec Berlin, les fonctionnaires de Bruxelles, Washington et Varsovie serait moins graves qu’une brouille durable avec la Russie. L’intérêt de la France et celui de l’Europe passe avant le fait de plaire ou de déplaire à tels ou tels gouvernements ou oligarchies. 

2) S’opposer définitivement et clairement à toute extension de l’OTAN à de nouveaux membres, en particulier l’Ukraine ou la Géorgie. La France n’a pas été claire sur ce point.

3) Opérer un retrait français du commandement intégré de l’OTAN (retour à la doctrine gaullienne) et  œuvrer pour un système de défense européen commun qui aura vocation à moyen terme à associer la Russie. Il s’agit de construire progressivement un système continental euro-russe de sécurité et de défense communes.    

4) Initier une vaste coopération techno-militaire entre la France et la Russie. Et essayer d’y associer l’Allemagne et d’autres partenaires européens. Il faut non seulement livrer les Mistral mais poursuivre la coopération et les projets communs dans les autres domaines, militaires et civils de pointe, aéronautiques, spatiaux, numériques, etc.

5) Plutôt que le pacte de libre-échange avec les USA, en préparation, et qui ressemblera aux ”traités inégaux” jadis passés au XIXe siècle avec la Chine, il faut négocier un traité de libre échange avec la Russie et les pays membres de la CEI. L’objectif final, à long terme, est la constitution d’un espace semi autarcique euro-russe de co-développement diversifié.

6) La France doit reconnaître le rattachement de la péninsule de Crimée à la Fédération de Russie comme on a reconnu en 1918 le retour de l’Alsace-Lorraine à la France. Et elle doit aussi organiser une conférence internationale pour régler une fois pour toutes le problème de l’Ukraine qui, comme jadis celui de l’Irlande du Nord – mais en plus grave–  est un  furoncle infecté.

7) Réinstaurer une Commission permanente franco-russe, sur le modèle créé par De Gaulle de la ” grande Commission franco-soviétique”.

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Conclusion : Pax europeana et ”hérisson géant ”.

Serait-ce une provocation contre les États-Unis ? Non, car cela ne menacerait nullement leur sécurité mais seulement leur hégémonie, cette dernière n’ayant aucune légitimité. Les Etats-Unis ne doivent pas être considérés comme un ennemi mais seulement comme un adversaire et un compétiteur. Ils ne sont forts et dominants que de la faiblesse soumise des Européens, entièrement responsables de leur sort. D’autre part, face à une alliance déterminée euro-russe, Washington ne commettrait pas la folie de s’y opposer frontalement. Il négocierait et, au final, coopérerait. Car l’ ”impérialisme américain” n’est efficace qu’envers les faibles. Seule la force génère la paix.

 Une telle politique de coopération stratégique et économique euro-russe, initiée par la France (et ses partenaires de l’UE) ne pourrait être que très progressive. Elle devrait rassurer la Pologne, les trois pays baltes et d’autres d’Europe centrale qui se méfient de la Russie, ainsi que l’Ukraine : une alliance euro-russe globale, à la fois stratégique, diplomatique, économique, militaire, technologique serait la meilleure garantie d’une pax europeana au sein de la Maison commune. Il faut rappeler l’expression parlante inventée par Robert Steuckers de « hérisson géant » pour désigner l’alliance euro-russe à venir : une puissance globale, inattaquable, dissuasive, pacifique, protégée et respectée pour sa force tranquille. Qui s’y frotte s’y pique.

Il s’agirait, pour une véritable grande politique étrangère française, de persuader nos partenaires européens de trois choses absolument essentielles : 1) notre sécurité ne dépend que de nous-mêmes, peuples apparentés,  de l’Ibérie à la Sibérie, et de notre entente ; et elle sera mieux assurée si nous pactisons entre nous. 2) Les gouvernants US ne pourront et ne voudront jamais être notre protecteur naturel. 3) La véritable menace ne provient pas de la Russie mais de cette réalité archéofuturiste que vous avez sous les yeux, cette marée qui monte à vos portes – surtout en Europe de l’Ouest–  et qui va constituer le principal problème : les flux migratoires incontrôlés ; qui vont dissoudre notre identité en moins d’un siècle.

Menace russe ou chance russe ? La Russie est l’exemple d’un peuple et d’un État à la force profonde qui, en dépit du communisme a su conserver l’identité et le patriotisme. Les Américains ? À terme, l’intérêt  des USA est de s’aligner sur une position euro-russe.  Et de coopérer avec nous.  L’Amérique, en tant que telle, a vocation, contre son propre gouvernement, à s’entendre avec l’alliance euro-russe. Nos racines ethno-cuturelles profondes ne sont-elles pas exactement les mêmes, en dépit de différences mineures ?   

Notes:

(1) Fedor Loukianov, Président  du Conseil pour la politique étrangère et la politique de défense.« Un demi-siècle après, une nouvelle ”Ostpolitik”, mais conçue à Moscou » In Rossiykaya Gazeta, 17/12/2014, distribué par Le Figaro

(2)Alexandre Verchinine : « Mistral : précédent à méditer » Ibidem.

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jeudi, 01 janvier 2015

Guillaume Faye: Sex and Deviance

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Guillaume Faye: Sex and Deviance

Sex and Deviance is at once a raging critique of the values underpinning contemporary Western societies and a down-to-earth, pragmatic vision of the future. Guillaume Faye is meticulous in his analysis of the points at which Western societies have deviated from their golden mean, thus having triggered the tidal wave of social ills that they are facing and can expect to face. Faye identifies at the centre of this vortex the matter of sex and sexuality, and with this proffers an answer to the perennial question: What is the glue that holds societies together?

Faye’s penetrating assault on the specious thinking of ideologues is certain to rattle the convictions of those from across the spectrum. Much more than just a socio-political exposition, this book is an invitation to shed old ways of thinking and to begin new, hard-headed discussion over the most pertinent issues of this century.

To order the book (19 £):

http://www.arktos.com/guillaume-faye-sex-and-deviance-softcover.html

 

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Introduction

1. Funeral Dirge for the Family
The Disappearance of the Lasting Couple
Fragility of Unions Based on Romantic Love
The Politisation of Love: Symptom of Neo-Totalitarianism
Love is Not a Gift, but a Calculation
The Decline of the Duty to Continue the Lineage
Supremacy of the Anti-Familial Ideology
Consequences of the Deterioration of the Monogamous Couple
The Destruction of the Bourgeois Family Results in Chaos
Polyamory, Polygamy, Polyfidelity: Toward Involution
Spoiled Child, Sick Child

 

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2. The Sacralisation of Homosexuality
Homophile Ideology and the ‘Struggle against Homophobia’
The Pathology of Homosexual Discourse and the Homosexual Mentality
The Egoism, Egotism, and Superficiality of ‘Gay Culture’
Proselytising the Gay Religion
Psychopathology and Fraud of the Male Homosexual Couple
The Psychology of Homosexuality
The Real Aim of the Fight against Homophobia
Are Gays Really...Gay?
The Innocence of Lesbians: Female Homosexuality
Are We All Bisexual?
The Delirium of Homoparentality
Homophobia among ‘Youths’
Gender Theory: The Latest Whim of Homosexualist and Feminist Ideology

3. Males and Females: Complex Differences
Woman’s Deep Psychology and Archetypical Representations
Questions about the Dependence and Submission of Women
Questions on Male Superiority and the ‘Dominant Male’
Effeminisation and Devirilisation of Society
Different Ways the Sex Act Is Perceived Between Men and Women
The Rising Power of Women Today
Women’s Revenge and the Possible Reversal of Sexual Polarity
The Unisex Utopia
The Dialectics of Double Domination
Love, Money, and Interest

4. Feminist Schizophrenia
The Insurmountable Contradictions of Feminism
The Two Feminisms: Sane and Insane
The Androgynous Utopia
The Dogma of ‘Parity’
Feminism and Careerism
The Feminisation of Values

5. The Farce of Sexual Liberation
An Ideology of Puritans
The False Promises of Sexual Liberation
The Illusion of Virtual Encounters

6. Sex and Perversions
Sexual Obsession and Sexual Impoverishment
Asexuals and the Extinction of Desire: Fruits of Hypersexualism
Immodesty as Anti-Eroticism
The Sexual Destructuration of Adolescents
Rapes, Sex Crimes, and Judicial Laxity
The Explosion in Sexual Violence by Minors
Violence and Sexism at School
Minors Having Abortions
Female Victims of Violence: Organised Dishonesty
The Suffering of Women in Immigrant Neighbourhoods
To Be a Homophobe is Prohibited; To Be a Paedophile is Permissible

7. Ineradicable Prostitution
Prostitution and Polytheistic Cults
Explosion and Polymorphism of Prostitution
Barter Prostitution
Regulating Prostitution

8. Sex and Origin
The Pressure for ‘Mixed’ Couples and Unions
The Race-Mixing Imperative, Soft Genocide, and Preparing the Way for Ethnic Chaos
Miscegenation as Official State Doctrine
Different Sexualities
Sexual Violence and Sexual Racism
Sexual Ethnomasochism and Divirlisation
Birthrates and Ethnic Origin

sexualité,nouvelle droite,guillaume faye,livre,synergies européennes9. Islam and Sex
The Contradiction of Sexual Permissiveness in the Face of Islam
Macho Nervous Schizophrenia
Misogyny and Gynophobia

10. Christianity and Sex
The Canonical Sexual Morality of the Church
Failure of the Sexual and Conjugal Morality of the Church
Christian Sex-Phobia Has Provoked Sex-Mania by way of Reaction
From Sexual Sin to the Sin of Racism

11. Sex, Biotechnology, and Biopolitics
Improbable Human Nature
Biotechnology and Evolution
Rearguard Actions Against Biotechnology
What the Future May Have in Store

Conclusion
Appendix A
Appendix B
Appendix C
Appendix D
Appendix E
Appendix F
Appendix G
Index

Guillaume Faye was one of the principal members of the famed French New Right organisation GRECE in the 1970s and '80s. After departing in 1986 due to his disagreement with its strategy, he had a successful career on French television and radio before returning to the stage of political philosophy as a powerful alternative voice with the publication of Archeofuturism. Since then he has continued to challenge the status quo within the Right in his writings, earning him both the admiration and disdain of his colleagues. Arktos has also published English translations of his books Archeofuturism (2010), Why We Fight (2011), and The Convergence of Catastrophes (2012).

mardi, 30 décembre 2014

Éloge du consumérisme de Noël

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Éloge du consumérisme de Noël: contre Natacha Polony

Les agapes de Noël  sont régulièrement  l’occasion de condamnations aussi vertueuses qu’hypocrites sur la débauche de consommation. Elles sont le prétexte à des considérations superficielles contre la ”société de consommation”, le ”libéralisme”, l’ ”argent”, le” capitalisme”, etc. Et cela, souvent au nom d’une vision aussi ignorante du fonctionnement de l’économie que de la ferveur religieuse.

À titre d’exemple, je cite ici deux textes, l’un de l’excellente Natacha Polony, (« Grande braderie de Noël » ), qui, une fois n’est pas coutume, n’est vraiment pas inspirée ; et l’autre, de la romancière Solange Bied-Charreton, ( « A-t-on perdu l’esprit de Noël ? » ) (1) qui s’indigne de la sécularisation de Noël par le consumérisme. Deux analyses aussi emblématiques l’une que l’autre d’un état d’esprit habile à manier les clichés les plus lourdement idéologiques et les plus déconnectés de la réalité. 

Critique des idées fausses 

Natacha Polony s’est fait un nom dans la défense, souvent talentueuse, des traditions, des enracinements, dans la dénonciation de l’effondrement de l’Éducation nationale ; mais aussi dans la défense de l’agriculture traditionnelle et familiale contre l’agriculture et l’élevage industriels (elle a raison) mais son romantisme terrien a quelque chose de fabriqué, de faux, d’urbain. Tout comme sa critique puritaine des festivités de Noël.

  « Ces fêtes de Noël qui sont devenues la mise en scène gargantuesque du règne de la consommation sur nos existences », écrit-elle. L’excès même de la formule l’affaiblit. Nous serions «gavés de biens ». Trop riches en somme, ramollis comme les Romains de la décadence ? Elle fustige avec hypocrisie un « libéralisme » qui serait pire que le communisme (alors que les libéraux n’ont pas voix au chapitre dans ce pays) et aussi « les ardeurs de l’enrichissement personnel », comme s’il s’agissait d’un péché. Alors que la France crève d’assistanat, de fuite des cerveaux et des entrepreneurs, de fiscalisme confiscatoire, de sous-travail, ces intellectuels inconscients se dressent contre le goût de l’enrichissement privé qui est le  moteur de la prospérité, de la créativité et du dynamisme d’une nation, comme l’a démontré Schumpeter. 

Elle estime, dans une formule pompeuse que « ce qui constitue le phénomène majeur de ce début du XXIe siècle est l’extension du marché à l’ensemble des domaines de l’expérience humaine ». Ah bon ? Dans une société française collectiviste et corporatiste où 57% du PIB échappe au marché pour se reporter sur les redistributions, l’assistanat, les aides et les dépenses publiques ? Où l’emploi marchand ne cesse de reculer au profit de l’emploi fonctionnarisé ou aidé qui frôle les 6 millions d’agents ? Natacha Polony, comme tous les intellectuels parisiens, formule de grands principes globalement fondés sur l’ignorance et l’idéologie. Dans un pays où le collectivisme, le réglementarisme et l’étatisation (même de la Santé) ne cessent de progresser, ce genre de formule laisse pantois.  C’est au contraire le rétrécissement du marché qui est la règle dans la société française. Et nos idéologues nous disent, désignant un chat : « observez ce chien ».

Fustigeant le « Divin Marché », elle vilipende la timide Loi Macron comme le symbole d’un libéralisme débridé, alors que c’est un pet de nonne : « le libéralisme de la loi Macron qui porte atteinte à l’indépendance de la France au nom d’une petite logique comptable qui va à l’encontre de l’idée même de République ». Elle fait allusion à la vente aux Chinois d’une partie du capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, sans comprendre une seconde que la cause de cette vente n’est pas le libéralisme mais… le socialisme fiscal : pour survivre, cette entreprise avait besoin d’apport en capital. Or, les investisseurs français, assommés de taxes et d’impôts, ne peuvent pas suivre. C’est le collectivisme socialiste qui pousse à brader le patrimoine national, pas le libéralisme qui, au contraire, permet la prospérité et les marges nettes des investisseurs nationaux ! Brader le patrimoine national, les ”bijoux de famille” au nom des besoins de financement et d’endettement ? C’est la conséquence perverse du socialisme. C’est lui qui aboutit à la cession patrimoniale par l’État et, paradoxalement, pas le capitalisme libéral !   

Natacha Polony, reprenant une sociologie de bazar soixante-huitarde déplore en ces termes fantasmés la ”marchandisation” de nos existences : « tout dans les actions des individus relève de la recherche  de rentabilité et de performance ». Hélas, c’est l’inverse ! « La vie individuelle, se lamente-t-elle, se gère comme un budget ». On est sidéré par la déconnection de tels clichés. Nous vivons, au contraire, en France, dans une société où l’idéal de performance, de responsabilité économique individuelle, d’entrepreneuriat, de récompense du mérite est abrogé au profit de l’assistanat et du corporatisme – notamment syndical. Comment Natacha Polony, qui est tout de même très intelligente, peut-elle se méprendre à ce point ? La réponse est claire : l’intellectualisme aveugle et abêtit parce qu’il remplace le bon sens et l’observation par l’idéologie paresseuse. D’origine marxiste, même à droite.

Mais revenons à nos moutons avec cette autre charge contre le consumérisme de Noël, issue de la romancière Solange Bied-Charreton (1) (« A-t-on perdu l’esprit de Noël ? »). Elle aussi se lance dans des considérations de sociologie de comptoir : « Noël est devenu cette grande fête de la matière, de la richesse et de la dépense » Comme si cela empêchait la spiritualité… Donc, vive la pauvreté, le dénuement, le dépouillement, comme idéaux sociaux ? Elle fustige, dans un anti-matérialisme convenu « l’envoûtement affiché pour le luxe, pour les plaisirs du ventre, cette compulsion consommatoire » ; en même temps, elle se moque, dégoûtée, de la débauche « de chocolats industriels, de mauvais champagne, de sapins abattus à la chaine (2), de fourrures synthétiques, de jouets et de bonbons ».  Elle, a sans doute les moyens de s’offrir du bon champagne et du chocolat de pâtissier… Bref, le petit peuple serait malvenu de faire des réveillons chaleureux et de s’offrir des cadeaux de Noël ; il ferait mieux de se recueillir et de se coucher tôt.

La romancière poursuit en se scandalisant de cette « profusion délétère », de la « féérie fétichiste de la marchandise », multipliant les formules de la langue de bois gauchisante : « l’histoire de l’Occident des deux derniers siècles est celle de l’avènement du capitalisme comme « fait social total » (Marcel Mauss). L’esprit du Noël capitaliste infuse l’idée selon laquelle le bonheur réside dans la consommation. Rite religieux d’une économie qui ne sait plus quoi faire de sa surproduction ». Âneries économiques ; nullités sociologiques hors-observations ; clichés snobs , généralisations, formules toutes faites, rhétorique qui remplace la réflexion. Relier cela au combat contre les crèches des laïcards (islamophiles par ailleurs) est stupide ; elle confond deux problèmes distincts. On croirait entendre un pasteur calviniste ou un curé janséniste du XVIIe siècle : « l’immortalité est un moindre mal, Dieu existe et châtie. Mais c’est un monde sans Dieu qui désormais entend diffuser cet ”esprit de Noël” ». Degré zéro de l’analyse. Dans un autre article  (« Un chant de Noël pour les vaches, pour la terre et pour les hommes ») (3) Natacha Polony réitère son aversion pour « la débauche d’achats et de l’orgie de nourriture ». Elle passera donc le réveillon de Noël à manger quelques dattes et des fèves arrosées d’eau minérale.

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Le puritanisme hypocrite

 Les clichés contre le marché, le consumérisme, l’argent, qui fédèrent toute la classe intellectuelle française de droite comme de gauche,  relèvent d’une puissante hypocrisie. Ils témoignent aussi d’une ignorance profonde du fonctionnement de notre société comme de l’histoire. Le spiritualisme et la ferveur religieuse populaire n’ont jamais été synonymes – sauf chez des minorités monacales ascétiques ou des sectes – d’austérité et de dépouillement, mais, bien au contraire, de profusion festive et conviviale. Prenons le christianisme : si le Christ a chassé les ”marchands du Temple”, c’est parce qu’ils commerçaient dans un lieu inapproprié, mais il n’a jamais condamné les débordantes Noces de Cana. Et que pensent nos nouveaux Cathares de la ville de Lourdes, dont toute la prospérité, commerçante, hôtelière, touristique, dépend du culte marial ? Est-ce une profanation ? Les sommes colossales dépensées par l’Église dans la Chapelle Sixtine ou les cathédrales sont-elles condamnables ?

La vision myope selon laquelle notre société est beaucoup plus mercantile et obsédée par l’argent que les sociétés traditionnelles est totalement fausse. Une preuve éclatante en est fournie par le fait incontournable que, de la plus haute Antiquité jusqu’à la Révolution, la noblesse ne se définissait pas seulement par les qualités militaires mais surtout par la richesse, condition de son acquisition. À Rome, les noblesses équestre et sénatoriale étaient strictement fondées sur la fortune financière et foncière, selon un barème précis. Et de l’Athènes de Périclès jusqu’à la France de Louis Philippe, le vote était censitaire, c’est-à-dire fondé sur la capacité fiscale. 

Dans les délires anti-consuméristes de Natacha Polony, on retrouve cette idée de frustrés que Noël n’est pas une fête, que tout ce qui est ”matériel” est mal. Comme si le recueillement était antinomique de la fête ; comme si la spiritualité était antinomique du principe de plaisir. Les marchés de Noël seraient ”impurs”, parce qu’ils inciteraient à la consommation et parce qu’ils seraient des ”marchés” ? On n’est pas très éloigné d’une dérive mentale puritaine partagée par les Talibans et autres djihadistes…   Beaucoup plus intelligente, et proche du réel, est la réflexion de l’écrivain Denis Tillinac (Noël envers et contre tout, in Valeurs Actuelles, 18/12/2014) qui associe étroitement la magie religieuse (culturelle et cultuelle à la fois) de la Nativité à la convivialité des agapes des cadeaux et du banquet familial du réveillon. 

On ressent un malaise devant ces plaintes sur la ”surconsommation” de Noël. Comment peut-on s’indigner que les commerces fassent du chiffre d’affaire à Noël alors que cela crée des emplois et fournit du travail ? Un éleveur de volailles du Gers ou un ostréiculteur charentais n’apprécieraient certainement pas des propos incitant à ne pas trop ”consommer” pour cette période de fin d’année. Un grand nombre de PME et de TPE – qui portent à bout de bras une économie plombée par le parasitisme fiscal de l’État Providence, font une partie indispensable de leur chiffre d’affaires à Noël – et au premier de l’An. C’est mal ?

Dans toutes ces critiques du matérialisme marchand, on repère évidemment une gigantesque hypocrisie puisqu’elles proviennent d’urbains nantis. Il faut avoir l’esprit hémiplégique, pour penser que le plaisir de consommer, de faire la fête, d’échanger des cadeaux au moment de Noël est contraire à la spiritualité et à la tradition de la Nativité. Fêter Noël sans agapes, c’est absurde. Ces lamentations sur la ”profanation” de Noël par la fête relève d’une incapacité à penser ensemble le sacré et le profane, à envisager une célébration familiale et cultuelle avec ces composants naturels que sont l’abondance et la dépense. Faut-il rejeter aussi les repas de noces ? Et la tradition des cadeaux baptismaux en or et en argent ? Le dépouillement et l’ascèse (dans plusieurs religions) relèvent d’un idéal monacal, d’une exception.

Le marché conçu comme péché

 Le grand paradoxe des sociétés marchandes et libérales, non étatistes, non collectivistes, c’est qu’elles sont moins individualistes, moins égoïstes et plus solidaires, plus organiques que les régimes de l’État Providence, « puissance tutélaire » selon Tocqueville, qui substitue aux solidarités familiales et autres l’assistanat public. Voilà une idée à creuser. La mentalité marxiste, qui imprègne sourdement nos élites, est d’ailleurs fondée sur un type d’économie anti-marchande qui reprend subrepticement l’idée du Capital de Marx : en revenir à une société de troc programmé, archaïque et pré-monétaire, mais aussi surplombée par un Big Brother redistributeur et égalisateur. C’est cette utopie qui a fourvoyé et foudroyé l’URSS et le monde communiste. Et dont la tentation est toujours vivante, infectieuse, dans l’État français. 

 Sociologiquement, – et économiquement – l’idée de dictature du marché et de la consommation ne correspond pas à ce qu’on observe dans la société française. Certes, oui, sur le plan quantitatif, on consomme plus qu’en 1900. Partout dans le monde. Mais – et c’est ce qui importe – la part de la consommation marchande et des revenus marchands dans la société française ne cesse, tendanciellement, de décliner, depuis 40 ans, au profit d’une part de la redistribution et d’autre part du salariat fonctionnarisé. En termes techniques, on assiste donc à une socialisation de la demande par assistanat et à une étatisation de l’offre. Avec, en corrélation, une augmentation du chômage et une stagnation à la baisse du niveau de vie.  Ce sont les faits, indépendants des discours idéologiques.

Bien sûr, comme me l’écrit l’économiste Marc Rousset, il ne s’agit pas de défendre ici « l’idolâtrie de l’hédonisme consumériste déraciné de provenance américaine », formule qui demanderait d’ailleurs une analyse critique, dans la mesure où le déracinement ethnique et l’hédonisme semblent plus présents sociologiquement en Europe de l’Ouest qu’aux USA… Le consumérisme matérialiste est partout présent, comme le goût des richesses, dans toutes les sociétés et civilisations depuis l’Antiquité. Il ne signifie absolument pas l’abolition des autres valeurs. Natacha Polony (avec tant d’autres intellectuels de la bourgeoisie urbaine) succombe à la vieille idéologie hypocrite du XVIIIe siècle du ”Bon sauvage”, reprise par les hippies californiens, les écolos anti-croissance, qui s’inspire d’ailleurs de très vieux idéaux religieux ascétiques (mal compris au demeurant), selon laquelle la consommation, la richesse, le marché, l’argent, la dépense, l’échange, la production matérielle, le commerce  sont méprisables, impurs pour tout dire.

 L’idée selon laquelle le bonheur n’est pas matériel, n’est pas lié à la richesse et à l’argent (même la santé dépend de l’argent) est biaisée et découle d’une réflexion de nantis. Cela relève du ”je hais les riches et la finance” de l’apparatchik privilégié qui occupe l’Élysée et qui touchera une retraite d’élu cumulard en or massif, et dont le patrimoine personnel est bien bétonné. L’idéal de la ”pauvreté salvatrice” est bien plus dévastatrice que celui de l’enrichissement  forcené.

 Ce qui est scandaleux, ce n’est pas que Noël et le Nouvel An donnent lieu à un pic de consommation, c’est que les bobos parisiens intellectuels – qui y participent largement – crachent dans la soupe. On ne peut pas à la fois réclamer l’augmentation du pouvoir d’achat, déplorer le chômage et la pauvreté et  s’indigner du consumérisme qui, qu’on le veuille ou non, fait tourner l’économie. De plus, déplorer que la jeunesse soit polluée par l’addiction aux smartphones est une position intéressante, mais il semble beaucoup plus grave et significatif qu’elle soit décérébrée et déracinée par une Éducation nationale qui n’apprend plus les fondamentaux (lire, écrire, compter) ni l’Histoire et l’identité nationales. Le mal ne vient donc pas du ”consumérisme”, du ”capitalisme”, du ”libéralisme”, mais d’une idéologie d’État – d’essence socialo-communiste– qui  déconstruit les consciences et corrompt les comportements.

De plus, il est complètement idiot de dire qu’une économie prospère de marché et de consumérisme est une idolâtrie du ”divin marché” et détruirait les autres valeurs.  Avec une sorte d’ascétisme chrétien fabriqué, Natacha Polony et tant d’autres, défendent donc des valeurs de pauvreté, d’indigence, de mépris du luxe ? Cette posture d’intellectuels anti consuméristes qui vont, comme tout le monde, faire leurs courses dans les supermarchés, prennent les lignes aériennes en classe affaire et les TGV en première classe, sont accrocs aux réseaux sociaux et aux achats en ligne, a quelque chose d’insincère, d’insupportable, d’insignifiant.

Opérons maintenant un retournement des préjugés. Une société fondée sur le gain, l’enrichissement, la consommation, la sphère privée du marché, la production concurrentielle développe des valeurs telles que : l’effort individuel, le travail, la créativité, l’épargne, la compétition, la responsabilité, la créativité. Une société fondée sur le collectivisme, le fiscalisme, la redistribution, l’assistanat (fausse solidarité), le fonctionnariat pléthorique, bref une société socialiste comme la nôtre, produit des contre-valeurs telles que : irresponsabilité, égoïsme, corporatisme, déracinement.

Nous ne vivons pas du tout dans une ”société marchande” mais dans une société objectivement collectiviste. Une société où l’honnête citoyen qui veut monter une entreprise individuelle est harcelé par des fonctionnaires qui travaillent quatre fois moins que lui et qui lui prélèvent 70% de ce qu’il gagne. Une société où des petits retraités du secteur privé relégués dans les zones périphériques sont abandonnés, au profit des privilégies du système ou des immigrés illégaux.

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Conclusion.

Plutôt que de protester contre le consumérisme de Noël, mieux vaudrait s’intéresser à l’islamisation galopante, aux offensives – tout à fait nouvelles– contre les crèches de Noël dans les Mairies, orchestrées par les réseaux de gauche. Au delà des crèches et du catholicisme est visée l’identité ancestrale du peuple français. 

Il y a quelque chose de malsain dans cette formule méprisante de Natacha Polony que je répète : « ces fêtes de Noël qui sont devenues la mise en scène gargantuesque du règne de la consommation sur nos existences ». Eh bien, oui. Noël, comme son prolongement du premier de l’An, qui sont en réalité la reprise syncrétique des anciennes fêtes païennes du solstice d’hiver, sont le règne gargantuesque de la fête, de la consommation, du plaisir, de la bonne chère, des cadeaux, du partage, de l’ivresse et des rires. Y voir le Mal relève d’un dérangement mental, d’une frustration, d’une conception inquiétante de la vie en société. Passeport pour le malheur.

D’ailleurs, le symbole de la crèche où l’enfant Jésus naît dans une pauvre étable, mis dans une mangeoire, dans le dénuement, associe l’arrivée des Rois mages porteurs de richesses et de luxe. Afin de sortir, précisément la Sainte Famille de son dénuement. Suivons Aristote, adepte du mésotès (ou ”juste milieu”) : de même que le courage est la juste voie entre la lâcheté et la témérité, de même, l’abondance est la juste voie entre la débauche et la pauvreté.   

Notes:

(1) In Le Figaro,  respectivement 13 et 16/12/2014.

(2) Erreur et ignorance : les sapins commerciaux de Noël ne proviennent nullement de l’abattage de zones forestières vierges mais d’élevages de pépiniéristes qui contribuent, au contraire, à la santé de la filière bois… et des forêts.

(3) Le Figaro, 20/12/2014.

jeudi, 18 décembre 2014

Suicide français: l’erreur de diagnostic de Zemmour

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Suicide français: l’erreur de diagnostic de Zemmour

zem9782226254757g.jpgDans son essai remarquable et qui a secoué l’oligarchie parce qu’il y défend le peuple avec insolence et brio contre une gauche cynique et désemparée, Éric Zemmour donne du déclin et du suicide français une percutante analyse dans les domaines métapolitiques et culturels. Son diagnostic est d’une lucidité impeccable, sauf sur un point majeur : il incrimine comme une des causes de la décadence le libéralisme, le consumérisme individualiste, la société marchande, la mondialisation économique….Bref, l’argent, le capitalisme, la fonction marchande etc.  seraient sources d’occultation de la nation et de son histoire. Cette position, qui fut aussi longtemps la mienne, doit être sérieusement amendée. D’autre part, sur son analyse de Mai 68, E. Zemmour néglige certains points.  Voici pourquoi. En dix arguments.

1) Cette erreur de jugement a été partagée aux Etats-Unis en leur temps par Christopher Lasch et Thorstein Veblen, acerbes critiques du consumérisme et de la marchandisation de la société. Elle est au fond d’origine épistémologique marxiste (Diamat, ”matérialisme dialectique”, dogme central marxiste) : l’économie serait l’infrastructure des comportements culturels. Ce qui est faux, c’est l’inverse. En réalité, le déclin des valeurs d’identité ethno-nationale, familiales, éducatives, etc. n’est pas corrélé à un régime économique ni à un niveau matériel de vie ; mais à un socle idéologique et culturel qui joue comme une infection virale à long terme. L’infrastructure des sociétés est mentale et non pas matérielle et économique.

2) Mai 68 qui a joué comme un accélérateur de tendances plus anciennes fut, certes, un mouvement libertaire, mais pas du tout ”libéral”. Je l’ai vécu de l’intérieur, je peux en parler. L’idéologie dominante de Mai 68 était néo-marxiste, adepte de l’École de Francfort, violemment anti-capitaliste, anti-marchande, anti entrepreneurs privés, pseudo prolétarienne, maoïste, léniniste et trotskiste dans ses fondamentaux culturels. Les deux piliers idéologiques de Mai 68 étaient : a) internationalisme et cosmopolitisme à tendances libertaires ”sociétales” et égalitaristes anti-sélectives ; b) idéologie socio-économique néo-marxiste avec modèle communiste dominant. 

3) La France d’aujourd’hui est bien l’héritière de ces deux piliers de Mai 68 : a) cosmopolitisme déraciné ; b) socialisme étatisé avec puissantes corporations protégées. Le ”suicide français” provient du mélange des deux.  Le ”bobo” (bourgeois bohème) est à la fois urbain cosmopolite déraciné libertaire et fonctionnarisé, apparatchik, privilégié. Le soixante-huitard n’a pas majoritairement, contrairement aux clichés, donné lieu à la figure du ”faiseur d’argent”, du money maker, mais plutôt à celle du petit bourgeois fonctionnaire de gauche, attaché à ses privilèges et adepte des idées de Terra Nova.    

4) C’est une plaisanterie que de prétendre que la France est un pays rongé par le libéralisme et le capitalisme marchand. Zemmour est tenté par cette analyse. Tout au contraire, nous vivons dans un système économique socialisé et étatisé où plus de 50% de la richesse est accaparé et redistribué (mal) par un système bureaucratique qui détient le record de l’OCDE de la faiblesse du secteur marchand. Le déclin français ne provient pas du capitalisme (anémique) ou du consumérisme individualiste débridé, mais, au contraire, de l’égalitarisme, du réglementarisme, du fiscalisme, de la fuite des entrepreneurs, de la sclérose de l’État Providence pachydermique.

5) L’égalitarisme anti-sélectif qui ronge la société française, de l’Éducation nationale à la législation économique (discriminations positives, etc), est totalement incompatible avec toutes les valeurs du capitalisme libéral (je préférerais le terme ”entrepreneurial”) fondé sur les valeurs de méritocratie sélective, de hiérarchie naturelle, de compétition, de circulation des élites. Donc, de ”darwinisme social”, ce concept abhorré par tous les héritiers de Mai 68. On est loin des idées de Schumpeter.

6) La ”société marchande”, la ”marchandisation du monde ” (ou des rapports sociaux) sont des concepts intellectualistes hors sol. Ils ne correspondent à aucune réalité dans une société française fondée sur l’assistanat et les privilèges corporatistes ; non pas sur la recherche de l’enrichissement et du profit individuels, lourdement punis. Dans l’histoire comme sur la planète d’aujourd’hui, des sociétés et des États ont cultivé les valeurs marchandes sans oublier les autres. Et sans nullement entrer en décadence, comme nous. Diaboliser la performance économique, financière et marchande relève de l’hypocrisie.

7) L’esprit de Mai 68, égalitariste et néo-marxiste, déteste l’idée de concurrence, qui est, à l’inverse, le pilier de la vision ”libérale” de la société. Cette détestation produit un anti-élitisme, ou plus exactement l’instauration d’une oligarchie incompétente, sélectionnée selon des critères qui ne sont plus la réussite objective ou la méritocratie mais le système des castes, des communautés et des corporations privilégiées.  Sans oublier une vision égalitariste et contre productive de la ”justice sociale”  qui fait, par exemple, supprimer les bourses au mérite au profit des bourses de classe – et d’origine.

8) Les maux que dénonce avec justesse Éric Zemmour, comme l’immigration-colonisation incontrôlée, le laxisme judiciaire et policier face à la criminalité, l’abandon de l’enseignement de l’identité française (et européenne), l’idéologie androgyne du ”genre” et les délires du féminisme anti féminin, le torpillage de la famille, la xénophilie de l’idéologie dominante, l’oubli de la nation au profit d’une vision idéologique de la ”république”, etc. proviennent exclusivement d’un virus culturel et métapolitique. Une infection mentale qui n’a rien à voir avec le libéralisme, le capitalisme, le mondialisme, le consumérisme, etc.

9) Cette infection mentale, ce virus idéologique  découlent en réalité de l’influence de l’École de Francfort néo-marxiste sur l’idéologie de Mai 68, actuellement au pouvoir (W.Reich, Th.Adorno, W. Benjamin, etc.) ainsi que de l’influence de la French Theory de la ”déconstruction”, elle aussi néo-marxiste : Althusser, Lacan, Foucault, Deleuze, Derrida, etc. Sartre et Beauvoir, compagnons de route du communisme, doivent aussi être cités. (1) Tout ce bourgeoisisme marxisé est la racine du suicide français, ou plutôt de la tentative de meurtre de la France par une idéologie minoritaire mais despotique. Cette guérilla culturelle fut autrement plus meurtrière que les manœuvres des  banquiers mythiques à gros cigares.

10) Ce que déteste cette planète idéologique, qui a objectivement pris le pouvoir sur les esprits de l’oligarchie, c’est la notion d’identité française et européenne et donc tout ce qui fonde son ordre naturel social, familial, sexuel. Elle est animée par une sorte de post-trotskisme qui vise, avec haine, à détruire (”déconstruire”) l’idée de nation et ses fondements. Sans s’embarrasser de la terrifiante contradiction de son soutien objectif à l’islam dans nos murs, qui ne partage pourtant pas ses valeurs. Mais peu importe : le but obsessionnel de l’idéologie à l’œuvre dans le ”suicide français”, c’est (ethnomasochisme) la fin de nos traditions, de nos cultures et de notre civilisation. ”Du passé faisons table rase…afin que nous n’ayons plus d’avenir.”

Conclusion

Les idées mènent le monde plus que les infrastructures économiques. Ce qui a provoqué la maladie, ce ne sont pas, comme le suggère Zemmour, le libéralisme, la société marchande, l’individualisme consumériste, l’argent, les banques, la finance, le capitalisme, les spéculateurs (qu’il faut se garder d’encenser, évidemment) mais plutôt cette conjonction dramatique : un virus mental et idéologique qui atteint le cerveau de la France (le gauchisme) et une paralysie nerveuse et musculaire (le socialisme) qui atteint son corps. La guérison, nécessairement révolutionnaire, devra donc porter sur ces deux aspects.

Note: 

(1)  Simone de Beauvoir fut une des inspiratrices de la ”gender  theory”. Son ami, J-P Sartre, devenu marxiste au moment de Mai 68, exemple même du pseudo-philosophe oublié, a commencé sa carrière à Paris, comme auteur dramatique, sous l’occupation allemande, sans se signaler par sa ”résistance“.

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vendredi, 12 décembre 2014

Crimes de guerre du gouvernement de Kiev?

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Crimes de guerre du gouvernement de Kiev?

Le 4 décembre , au cours d’une adresse à la nation depuis la salle des fêtes du Kremlin, Vladimir  Poutine a fait un discours qui a scandalisé la plupart des médias européens et américains qui l’ont, de nouveau, présenté comme un dangereux autocrate menaçant la paix du monde. Pourtant, Poutine s’est contenté de défendre les intérêts de la Russie. Mais il semblerait que, pour les dirigeants occidentaux, le patriotisme russe soit le seul au monde à ne pas être autorisé. En revanche, les exactions du gouvernement ”démocratique” de Kiev contre les populations civiles russophones de l’est sont non seulement minimisées, voire ignorées et jamais condamnées mais encouragées. En ne les dénonçant pas, les gouvernements européens, complices passifs ou actifs, se déshonorent.  

 Le nouveau gouvernement ukrainien, marionnette de la CIA?

Le gouvernement ukrainien envoie son armée et ses mercenaires pour massacrer les populations civiles, avec plus de 100 morts par jour. Mais il est béni par le ”démocratisme” occidental. Pourtant la démarche est la même que celle de Bachar el-Assad. Poutine a d’abord rappelé, ce qui est une évidence, que la crise ukrainienne a été provoquée par Washington et l’UE en favorisant un quasi coup d’État anti-russe en Ukraine. Le gouvernement actuel de Kiev, entre les mains de Iatseniouk et Porochenko peut être considéré comme un gouvernement obéissant aux ordres de Washington.  « Même sans la Crimée et l’Ukraine, les Etats-Unis et leurs alliés auraient inventé autre chose pour freiner les opportunités de la Russie. Et cette manière de faire ne date pas d’hier » a déclaré Poutine.  Son analyse est sensée.

La preuve évidente de la soumission du gouvernement de Kiev à Washington est l’incroyable décision – unique au monde – d’ouvrir les rangs des ministres aux étrangers, en particulier ceux qui sont pro-américains. C’est dire le degré d’obéissance du président Porochenko et de son Premier ministre Iatseniouk  aux instructions de Washington. Trois nouveaux ministres ont été dans l’urgence naturalisés ukrainiens : Natalia Iaresko, aux Finances, qui a fait sa carrière…au département d’État de Washington. Aivaras Arbomavicius, lituanien, devient ministre de l’Économie ; on sait que l’élite des pays baltes, hyper atlantiste, est travaillée par la russophobie – tout comme en Pologne et en Géorgie. Sandro Kvitachvili, ancien ministre de la Santé de Géorgie, devient celui de l’Ukraine.    

Le gouvernement ukrainien, présenté comme un modèle de démocratie, est en réalité autoritariste et coutumier des coups de force : le nouveau cabinet a été intronisé sans aucun discours de politique générale, au mépris de l’usage constitutionnel. Il faut dire que ” le pays est en guerre” et qu’il y a urgence. Effectivement, une armée ukrainienne, aussi brutale que peu professionnelle, est en train, dans l’indifférence occidentale, de faire la guerre aux populations civiles du Donbass.

Guerre aux populations civiles

Ce qui est soigneusement dissimulé, c’est que le pouvoir de Kiev, issu de la ”révolution” de Maïdan (coup d’État), poussé par ses sponsors occidentaux, commet au su et au vu de tous ce qu’il faut bien qualifier de crimes de guerre – au sens des conventions internationales – en bombardant à l’artillerie les populations civiles ukrainiennes russophones (et pas seulement !) de Donetsk et du Donbass, sous prétexte de lutte militaire contre les milices séparatistes pro-russes. La situation des populations civiles dans le Donbass, en proie à l’hiver rigoureux qui s’installe, est dramatique, sous les tirs d’artillerie aveugles de l’armée de Kiev. Le ravitaillement n’est plus assuré, les gens se réfugient dans les caves, des centaines d’immeubles et de maisons sont détruits. Selon l’ONU le conflit a  déjà fait, d’après le bilan de novembre, 4.300 morts, à 90% civils. Le viol des trêves et des cessez-le-feu par les soldats et miliciens  de Kiev est  permanent. 

Kiev entend venger la Crimée par une « opération antiterroriste ». (1) L’armée est épaulée par des bandes de mercenaires payées par des oligarques protégés de Washington, pour reconquérir le Donbass. Le régime de Porochenko a cessé de verser les salaires et les retraites, ce qui a fait basculer dans le camp séparatiste pro-russe les populations qui étaient encore favorables à l’Ukraine.

Dores et déjà, le maintien dans l’Ukraine des provinces sud-est de ce pays est définitivement compromis. Peut-on rester fidèle à un régime et à un pays qui vous envoie des obus ? Au départ, favorables à une simple autonomie par rapport à Kiev et nullement extrémistes, les populations sont scandalisées par le comportement des troupes ukrainiennes qui sont, en réalité, les véritables ”terroristes” et qui bombardent même les écoles. On notera la scandaleuse discrétion des ONG et autres associations humanitaires internationales (on sait qui les oriente) sur le sort tragique des populations ukrainiennes de l’est. On notera aussi que les médias occidentaux, pour excuser ces massacres, parlent de ”frappes collatérales”, de bavures involontaires en sorte.

Est-ce l’armée russe qui tue des civils ? En 1999, était-ce l’aviation russe qui bombardait Belgrade et les villages de Serbie ? Depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, en Europe, (sans parler des autres régions du monde) d’où proviennent les opérations militaires ?    

Dans cette affaire, où le gouvernement ukrainien viole allègrement la Charte de l’ONU, on remarquera le silence de cette dernière. Elle s’explique par la position du secrétaire général, le Coréen Ban Ki-moon, créature des Américains. Pour dire les choses clairement, ce n’est pas M. Poutine mais l’actuel gouvernement ukrainien, issu d’un coup d’État habilement maquillé sous le rimel de la ”démocratie”, qui tombe sous le coup du droit pénal international. MM. Porochenko et Iatseniouk, tout comme M. Milosevic jadis, pourraient parfaitement être inculpés de crimes de guerre auprès du Tribunal international de La Haye. Qui pensera à porter plainte ? C’est juridiquement possible. Il faut le faire.

La France molle et l’Allemagne soumise

 François Hollande, éternellement indécis, ne sait pas sur quel pied danser. D’un côté il veut calmer le jeu et apaiser la Russie, conscient de la catastrophe que représente pour la France le report aux calendes grecques de la livraison des BPC Vladivostok et Sébastopol. De l’autre, il n’ose pas désobéir aux pressions antirusses de l’UE et de Washington pour le blocus et les sanctions, au mépris de la souveraineté de la France. Au contraire, Mme Merkel a durci (contrairement à l’intérêt économique de l’Allemagne) sa position contre Moscou, évidemment sous double pression américaine et polonaise. Hollande qui n’a, en cette matière comme dans aucune autre, pas la moindre stratégie et qui se contente de l’attentisme mou, a déclaré, au cours de sa récente visite au Kazakhstan, s’adressant implicitement à Poutine : « nous devons essayer d’engager un processus de désescalade, d’abord verbal, ensuite des mouvements qui se produisent en Ukraine ». Mais c’est au gouvernement ukrainien qu’il devrait dire cela, seul responsable de l’”escalade” et qui a violé le protocole de Minsk de septembre 2014 d’arrêt des combats ! 

En rentrant d’Asie centrale, le 7 décembre, Hollande a brièvement rencontré Poutine à l’aéroport de Vnoukovo, près de Moscou. Ce dernier a été d’une extrême amabilité et il compte sur la France pour désamorcer la tension et faire lever les sanctions. Malheureusement, Angela Merkel, de manière irresponsable, depuis le G20 de Brisbane agit comme si, sur injonction du Department of State, elle voulait continuer de provoquer la Russie et d’entretenir cette ”nouvelle guerre froide”, calamité pour l’Europe et uniquement profitable aux USA et à la Chine. Dans une interview à Die Welt am Sonntag, elle vient d’accuser Moscou  de « déstabiliser l’Europe de l’est », notamment, en plus de l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie. Pures inventions auxquelles s’ajoute cette déclaration qui laisse pantois : elle s’inquiète des « tentatives de la Russie pour accroître son influence dans les Balkans ».

Donc la Russie, pays européen, n’est pas autorisée à exercer une influence en Europe ? Même auprès des slavo-orthodoxes ? Les USA, eux, – et la Chancelière ne s’en inquiète pas – sont parfaitement autorisés non seulement à ”exercer une influence” en Europe mais à imposer une domination voyante et directe, qui passe par les bombes (Serbie), les traités inégaux, l’interventionnisme financier ou militaire (Pays baltes, Pologne, Géorgie, Ukraine), le lobbying agressif et les pressions les plus diverses. Mme Merkel retrouve ce tropisme allemand de la soumission à Washington avec lequel Schroeder avait voulu rompre. Elle reprend la fable de l’”impérialisme russe”. Franchissant un pas supplémentaire dans la provocation antirusse, le député européen polonais Iachek Sarius Volski a appelé le gouvernement français à livrer les BPC ”Mistral” à la marine ukrainienne ! 

Quoi qu’il en soit, une plainte pour crimes de guerre auprès du TPI  contre les responsables du gouvernement de Kiev doit être envisagée par les victimes et les instances habilitées. On verra bien si elle est reçue et cela ferait avancer les choses et bouger les lignes.

Note:

(1) À propos de la Crimée, terre russe qui est revenue à la Fédération de Russie sans violence militaire et à la suite d’un référendum : comparons avec le nord de l’île de Chypre, envahie militairement par la Turquie et annexée. Cela n’a donné lieu à aucun scandale international. Au contraire, on a continué à négocier pour l’entrée de la Turquie dans l’UE, qui occupe un de ses États membres ! Deux poids, deux mesures.    

jeudi, 27 novembre 2014

Obama régularise les clandestins

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Obama régularise les clandestins. Pourquoi? Vers l’explosion des USA?

 Passant par dessus l’avis du Congrès et utilisant la procédure du ”décret exécutif”, le président Obama vient de régulariser 5 millions de clandestins ”latinos”, originaires du Mexique et d’Amérique latine ; sur un total estimé (ou sous-estimé) de 11 millions de sans-papiers présents aux États-Unis. C’est la plus grande régularisation de toute l’histoire du pays, celles de Clinton et de Reagan ayant été beaucoup plus limitées. Un journal new-yorkais parle d’ « obamnestie ».

La vague hispanique

Après sa déroute aux élections législatives de mi-mandat le 4 novembre face aux Républicains hostiles à la régularisation des sans-papiers, Obama a décidé de passer en force. John Boehner, le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants l’a accusé d’agir « en roi ou en empereur ». Joe Arpaio, un shérif du comté de Maricopa (Arizona) qui lutte depuis longtemps contre l’arrivée incessante des illégaux depuis le Mexique a lancé une procédure en justice contre le président. Les gouverneurs du Texas, Rick Perry, et du Wisconsin, Scott Walker, menacent de l’imiter. 

Le Congrès pourrait aussi refuser les crédits que nécessiteront cette régularisation en provoquant un shutdown (”verrouillage”) budgétaire. Les partisans de cette régularisation de grande ampleur avancent un argument sophistique auquel il fallait penser : cela fera 5 millions de contribuables en plus, puisqu’ils ne travailleront plus au noir ! 

Cela fait longtemps que les États-Unis font face à une véritable invasion migratoire venue d’Amérique latine. Pourtant, ils essayent de se protéger beaucoup plus efficacement que l’Europe de Schengen par la construction d’un mur et l’organisation de patrouilles de nombreux garde-frontières, le long du Rio Grande. La population blanche du Midwest est de plus en plus inquiète de cette vague hispanique qui bouleverse l’équilibre démographique, racial et culturel de la région. Autant dire que la décision d’Obama apparaît comme une aggravation de la menace et une catastrophe. L’élue républicaine du Minnesota, Michelle Bachman a déclaré : « tout ce que nous allons récolter, ce sont des électeurs illettrés  », en créant un scandale dans la sphère du politiquement correct, même dans son parti. 

En effet, cette régularisation va avoir un effet d’attraction sur  les millions d’autres candidats qui, au Mexique et en Amérique latine (voir venus d’ailleurs dans le monde !) ne rêvent que d’entrer illégalement aux Etats-Unis. Maintenant, ils peuvent espérer pénétrer d’abord et être régularisés ensuite, un jour. D’autant que, comme en Europe, les expulsions de clandestins, bien que plus sérieuses, ne touchent qu’une minorité. De plus, cette obamnestie risque évidemment d’avoir un effet en Europe et notamment en France où l’on pratique déjà des régularisations à petit flux continu et où l’on va être tenté par une opération massive de régularisation des fameux sans-papiers, tant choyés par l’oligarchie.

L’idéologie d’Obama

Que cherche Obama ? Passons sur les cuisines électorales internes : on prétend qu’il vise à diviser un peu plus le GOP (”Great Old Party”, le Parti républicain) déjà partagé sur l’immigration entre les opposants et ceux qui recherchent un électorat latino de tempérament conservateur, et aussi déstabilisé par le mouvement des Tea Party. Mais Obama ne se représentera pas, donc l’électoralisme ne l’intéresse pas. Sa démarche est peut-être idéologique. Mr. Obama n’est pas d’abord un politicien. Il a des idées derrière la tête, c’est un militant.

En effet, le premier président noir de l’histoire n’a jamais caché sa sympathie pour un modèle qui ne serait plus une ”Amérique blanche”  mais  un pays totalement multiracial et multiculturel.  Historiquement, le melting pot (”creuset”) américain n’a jamais signifié la multiracialité mais la fusion dans une même nation d’immigrants de diverses origines européennes ; les Etats-Unis se pensant comme une nouvelle Europe, c’est-à-dire comme un pays tout de même globalement homogène d’un point de vue ethnoculturel. (1)

Or, nous assistons à un basculement capital : pour des raisons démographiques et migratoires, les États–Unis sont en train, au cours de ce début du XXIe siècle, de voir les ”Blancs” (terme légal outre-Atlantique) passer en dessous de la barre des 50%. Il se pourrait qu’Obama cherche tout simplement à accélérer le mouvement. Il suit ses convictions : ”déseuropéaniser” l’Amérique. En faire le creuset du monde entier. Lui-même étant d’origine mêlée, keynianne et anglo-saxonne, il projette sur ses conceptions politiques sa situation et sa psychologie personnelles. Une Amérique majoritairement ”blanche”, d’origine ethnique européenne, ne lui semble pas acceptable. En ce sens, il est en phase parfaite avec l’idéologie dominante dans tout l’Occident, de Saint-Germain-des-Prés à Yale. L’Amérique profonde de la low middle class  (milieux populaires) ne partage pas cette vision des choses.

L’hypothèse de l’éclatement des États-Unis

Mais les mêmes lois produisant partout dans le monde les mêmes effets et  les pays multiraciaux et multiculturels ayant tendance à verser dans l’instabilité, la division et le conflit endémiques (comme le remarquait déjà Aristote), le risque existe pour les Etats-Unis de connaître de grave troubles voire des partitions au cours de ce siècle. Les rêves de fusion et de métissage pacifiques n’existent que dans le cerveau des utopistes cosmopolites.  Surtout en Amérique, espace continental aux dimensions immenses, où les métissages ne se pratiquent pas. Et où toutes les séparations sont possibles.

Ce qui peut donc se produire aux Etats-Unis où la cohabitation entre populations d’origines différentes risque d’échouer, de tourner au vinaigre, au conflit, c’est un éclatement et une partition territoriale.  Déjà, dans tous les États du sud, de la Californie à la Floride, la population hispanique est en train de devenir majoritaire. Au Mexique, il y a même des mouvements nationalistes qui militent pour une récupération de ces États perdus au XIXe siècle.

L’hypothèse suivante est donc possible :  après des troubles de haute ou de basse intensité, des États à majorité hispanique font sécession, ce qui ampute les É–U d’une partie du territoire fédéral.  Dans la foulée, il est possible que se créent des enclaves afro-américaines semi-indépendantes. Des mégalopoles cosmopolites comme New-York ou Los Angeles  pourront même accéder à un statut spécial. 

Ce sera évidemment la fin de la superpuissance américaine qui n’aura été qu’une comète dans l’histoire – trois siècles. Ceux qui balayent cette hypothèse devraient se rappeler la fin de l’Empire romain millénaire : les installations ”contrôlées” de Barbares ont fini aux Ve et VIe siècles par déboucher sur le démantèlement, le dépeçage de la romanité au profit de royaumes indépendants. (2) Partout, l’histoire se répète au fil des siècles, sous des lumières différentes mais avec la même logique, implacable.

Bien sûr, la doctrine officielle est que les É-U vont paisiblement devenir une nation multi-ethnique, à la fois anglo-saxonne, hispanique et tout ce qu’on veut d’autre, tout en conservant son dynamisme. Un modèle pour l’Europe, en somme. C’est une hypothèse possible mais je ne parierai pas un dollar sur elle.  Il y aura certainement  des Européens qui pourront se réjouir de ce possible éclatement ethnique de l’Amérique. Qu’ils fassent bien attention : ce spectre menace aussi l’Europe et il y sera beaucoup plus grave qu’aux É–U. Eux, risquent une sécession d’États ”hispanisés” et nous, en première ligne, nous affrontons déjà bien pis et plus urgent : une installation expansive, dans tous nos territoires, de populations fondamentalement hostiles, une hostilité ancrée dans l’histoire. Il est facile de comprendre de qui je parle. Notre destin est à la fois différent et commun. Mais la perspective de la victoire n’est pas exclue. 

(1) La thèse de l’identité européenne des É-U, consubstantielle à sa nature, est défendue par le think tank American Renaissance, présidé par Jared Taylor. 

(2) Cf. Michel De Jaeghere, Les derniers jours, la fin de l’empire romain d’Occident, Les Belles Lettres.  Paris, 2014.  

dimanche, 09 novembre 2014

Elementos N°79, 80 y 81

ELEMENTOS Nº 81.

¿FIN DE LA HISTORIA O DE LA CIVILIZACIÓN? HUNTINGTON Y FUKUYAMA (II)

 
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Sumario


Quién es Francis Fukuyama?, por Israel Sanmartín


Huntington, Fukuyama y el Eurasismo, por Alexander Dugin


Francis Fukuyama: una presentación, por Ramón Alcoberro


Kondylis, el anti-Fukuyama. La política planetaria tras la "Guerra Fría", por Armin Mohler


El neoconservadurismo en el final de la Guerra Fría: Fukuyama y Huntington, por Joan Antón Mellón y Joan Lara Amat y León


Las tesis de Fukuyama sobre el fin de la historia, por Andrés Huguet Polo


El “fin de la historia” como mito de la sociedad consumista/capitalista, por Pedro A. Honrubia Hurtado


El error antropológico de Fukuyama, por Alfredo Sáenz


Francis Fukuyama y la Hegemonía del Liberalismo: Desafíos a "El Fin de la Historia", por Graciano Gaillard


Fukuyama. Un réquiem por el neoconservadurismo, por Kenneth Anderson


Fukuyama y Huntington, en la picota, por Fernando Rodríguez Genovés


Francis Fukuyama: ¿el fin de la historia o de un fraude intelectual?, por Alberto J. Franzoia


El profesor Fukuyama y la enseñanza de la economía, por José F. Bellod Redondo


Un ejemplo de post-modernidad tecnológica: Francis Fukuyama, por Fernando R. García Hernández


¿El Fin de la Historia? Notas sobre el espejismo de Fukuyama, por Luis R. Oro Tapia


Trust: ¿qué tanta confianza conceder a Francis Fukuyama?, por Eduardo A. Bohórquez


Los motivos de la resistencia a la tesis del «Fin de la historia» en el sentido de Fukuyama, por Gustavo Bueno

 

ELEMENTOS Nº 80.

¿FIN DE LA HISTORIA O DE LA CIVILIZACIÓN? HUNTINGTON Y FUKUYAMA (I)

 
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Sumario.-


El Nuevo Orden Mundial: entre Fukuyama y Huntington, por José Javier Esparza


De Fukuyama a Huntington o la legitimación del etnocidio, por Carlos Caballero


En torno a Samuel Huntington: algunas consideraciones sobre el Choque de Civilizaciones, por Fernando Cacho Canales y Jorge Riquelme Rivera


Una crítica político-antropológica al «choque de civilizaciones» de Samuel P. Huntington, por Anna Quintanas


Crítica al Choque de Civilizaciones de Huntington, por Alejandro Uribarri


Sam Huntington, por Rodolfo A. Díaz


Samuel Huntington, el penúltimo profeta, por Antonio Golmar


La teoría democrática de Huntington, por Roberto García Jurado


La dinámica de la civilización occidental: Huntington a debate, por Raimundo Otero Enríquez


Por qué se equivoca Huntington, por Ulrich Beck


Samuel Huntington, ¿el Spengler americano?, por Carlos Martínez-Cava


La guerra de civilizaciones: plan para extender la hegemonía estadounidense, por Thierry Meyssan


¿Choque de civilizaciones? Una revisión crítica de la teoría de Samuel Huntington, por Joan Manuel Cabezas


Samuel P. Huntington: un intelectual pragmático del “sueño americano”, por María Luisa Parraguez Kobek

ELEMENTOS Nº 79.

CONTRA OCCIDENTE: SALIR DEL SISTEMA OCCIDENTAL

 

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Sumario
 
 
Occidente como decadencia, por Carlos Pinedo
 
¿Existe todavía el mundo occidental?, por Immanuel Wallerstein
 
¿Qué es Occidente?, por Juan Pablo Vitali
 
Romper con la civilización occidental, por Guillaume Faye
 
Sobre Nietzsche y el masoquismo occidental, por Carlos Javier Blanco Martín
 
Hispanoamérica contra Occidente, por Alberto Buela
 
El paradigma occidental, por H.C.F. Mansilla
 
El decadentismo occidental, por Jesús J. Sebastián
 
Critica del sistema occidental, por Guillaume Faye
 
¿El ascenso de Occidente?, por Immanuel Wallerstein
 
René Guénon, ¿profeta del fin de Occidente?, por Antonio Martínez
 
Más allá de Oriente y Occidente, por María Teresa Román López
 
Civilización y hegemonía de Occidente, por Jaime Parra
 
Apogeo y decadencia de Occidente, por Mario Vargas Llosa
 
Europa vs. Occidente, por Claudi Finzi
 
Occidente contra Occidente. Brecha intelectual francesa, por José Andrés Fernández Leost
 
Civilización e Ideología occidentales, por Guillaume Faye
 
Occidente como destino. Una lectura weberiana, por Jacobo Muñoz

vendredi, 07 novembre 2014

Guillaume Faye aux asisses de la remigration

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samedi, 01 novembre 2014

Destruction de l’Armée française et sacrifice de la Défense

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Destruction de l’Armée française et sacrifice de la Défense

Depuis maintenant près de trente ans, sous les gouvernements de droite de gauche, l’Armée française est sacrifiée. Dans ses effectifs, ses équipements, son budget. Analysons ce drame, le sacrifice de la Défense, son ampleur, ses causes, ses conséquences et ce qu’il faudrait faire pour y remédier. Bien entendu, les autres pays européens suivent la même voie funeste de diminution drastique des budgets de Défense. Ce qui donne l’impression que l’Europe, aux frontières ouvertes, baisse la garde.  Au moment même où les menaces intérieures et extérieures s’accroissent.

Sacrifier la Défense : une constante politique droite/gauche.

Chirac a été le premier à restreindre le budget militaire et a entamer la réduction du format des armées et même, à réduire les vecteurs de la dissuasion nucléaire aux composantes sous marines et aériennes en supprimant  les composantes  fixes et mobiles terrestres. Chirac, le pseudo-gaulliste, a entamé la démolition de l’armée française. Non pas tant en supprimant le service militaire qu’en inaugurant une diminution des effectifs et des budgets des armées professionnelles.

Aucune des LPM (lois de programmation militaire) n’a vraiment été respectée depuis trente ans. Non seulement on baisse régulièrement les crédits de l’armée française, mais les promesses de ”sanctuarisation” du budget de la défense n’ont jamais été tenues. Tous les gouvernements, adeptes du mensonge élastique,  se sont assis sur les besoins des armées. Avec à peine 1,9% du PIB, leur budget est ridiculement insuffisant.  

 Moins naïfs que les Européens et pas si bêtes, les Américains maintiennent leurs capacités militaires. Le budget du Pentagone représente 50% de tous les autres budgets militaires internationaux. Partout dans le monde, on réarme, sauf en l’Europe où l’on désarme. Depuis 30 ans,  l’armée ne cesse de fondre comme peau de chagrin ; un tiers des départements n’a plus de garnison ; cette désertification militaire provoque à la fois un délitement du tissu social et un recul de l’activité économique locale. Entre 2009 et 2019, au terme de la loi de programmation militaire en cours, l’armée professionnelle aura perdu 80.000 hommes, soit un quart des effectifs.  Beau suicide, accompli au nom de la ”rationalisation”. La loi de programmation militaire 2008-2014, votée par l’UMP et le PS, a sabré 54.000 postes. Les socialistes prévoient encore 23.500 suppressions d’ici 2019. Dissoudre des régiments, couper dans les budgets d’équipement ou les reporter, voici les principales missions des ministres de la Défense successifs. Aucun(e) n’a osé protesté, droite et gauche confondues, puisque leur carrière politicienne passe avant tout.

À la paupérisation des unités s’ajoute l’obsolescence des matériels. L’armée accomplit ses opérations dans des conditions acrobatiques. Les réformes successives de réduction du format des armées les ont affaiblies dans leurs capacités et minées dans leur solidité psychologique. On se dirige vers une situation de rupture, de la troupe comme de l’encadrement. L’armée est employée à 120% de ses capacités. Chaque année, la liste des régiments dissous s’accroit.. On s’attaque même maintenant à l’hôpital militaire du Val de Grâce ! Cette réduction globale des moyens et du format des trois armées avait commencé avec Chirac, preuve qu’il s’agit bien d’une politique (suicidaire) consensuelle partagée par la classe politicienne de droite comme de gauche.

Nos voisins et amis européens belges, néerlandais, italiens, espagnols, allemands,  scandinaves, portugais, etc. suivent la même politique de baisse des budgets de la Défense, négligeant leurs capacités militaires. La situation des armées allemandes, Bundeswehr, Luftwaffe et Bundesmarine, (seulement 1,4% du PIB ) est dramatique : plus de 50% des matériels des trois armes, déjà très réduits, sont hors d’usage, faute de crédits de renouvellement et de maintenance. Bien sûr, en tout, les Européens entretiennent 1,5 millions de militaires. Mais ces chiffres sont fallacieux et cachent une autre réalité : de moins en moins de soldats capables de se battre, des matériels hors d’usage, des moyens de transports déficients.  

Sacrifier la Défense : une ineptie économique.

 Sacrifier les dépenses et investissements de la Défense, en les considérant comme variables d’ajustement budgétaire est d’une stupidité économique totale à notre époque. Car le secteur de la Défense, porteur de hautes technologies aux retombées importantes multisectorielles, est capital pour les exportations et l’emploi. Restreindre les crédits d’achats et d’équipements pour l’Armée française induit une baisse des exportations de notre industrie de Défense, aéronautique, maritime,  terrestre, électronique, équipementière, etc. L’industrie de la Défense assure, de manière directe ou indirecte, par sous-traitance et retombées technologiques civiles, environ un million d’emplois. Et pas n’importe lesquels : des emplois hautement qualifiés, pas des balayeur ou des livreurs de pizzas. Sacrifier le budget de la Défense, c’est torpiller un peu plus l’industrie et la recherche françaises. Comme politique ”anti-croissance”, il n’y a pas plus efficace que de sabrer dans le budget de la Défense. Le programme spatial européen Ariane est la retombée directe de budgets militaires français sur les missiles.

Internet (dont la domination mondiale est américaine) est né grâce aux budgets de la défense du Pentagone. Les commandes du complexe militaro-industriel américain alimentent toujours le dynamisme des grands groupes américains, notamment informatiques et numériques. Idem en Chine. Le budget d’équipement de nos armées est le seul budget d’État qui soit  créateur, en termes de retombées technologiques dans tous les secteurs innovants. Et c’est le seul que l’on sacrifie. Cherchez l’erreur. Elle est le fruit de la bêtise idéologique.

Sacrifier la Défense : un ineptie idéologique et stratégique

Derrière cette diminution constante du budget de la Défense et de la réduction de la taille de l’outil militaire se cachent des relents d’idéologie antimilitariste et antipatriotique. Ainsi qu’une vision  pacifiste et irénique du monde, naïve et irréaliste. Mais il faut mentionner aussi une inconscience géopolitique : on s’imagine que le XXIe siècle sera pacifique, dominé par les négociations, les petites crises gérables, les interventions humanitaires des armées. Après l’effondrement de l’URSS, on s’est dit que toutes les guerres étaient finies et que seules ne compteraient plus sur une planète globalisée que les opérations de police ponctuelles. Or les conflits majeurs, les guerres de haute intensité ont autant de chance  de disparaître que le soleil de cesser de se lever chaque matin. 

Au moment où le monde s’arme, la France et l’Europe désarment. Très intelligent ! La Russie est le seul pays européen à accomplir un effort de défense et à essayer d’augmenter ses capacités. Mais on présente la Russie de Poutine comme agressive, comme un danger, un contre-exemple. C’est au contraire un exemple

Pour s’amuser, les chefs d’État (Sarkozy, puis Hollande) lancent des OPEX (Opérations extérieures), mini-guerres inefficaces, improvisées, en Afrique ou au Proche-Orient, avec de moins en moins de moyens, puisqu’ils coupent eux mêmes dans les budgets.  Pour ces OPEX, l’armée est à bout de souffle, en capacités ou en moral.  Moins on lui donne de moyens, plus on la sollicite sur des terrains extérieurs, et souvent pour des missions stupides et contre productives, lancées par des présidents de la République avides de se poser, de manière immature, en ”chefs de guerre”. Ces opérations inutiles et précipitées réduisent d’autant plus les budgets.

Prendre le budget militaire comme variable d’ajustement sacrificielle constitue une quadruple faute : sur le plan de la cohésion nationale, du rang international de la France (et de l’Europe), de la croissance économique et de la sécurité face aux menaces prévisibles et imprévisibles. Quand le ministre de la Défense, Le Drian, raconte qu’ « il faut faire porter aux armées leur part dans l’effort budgétaires du pays », il se moque du monde. Car, en réalité, seules les armées sont appelées à faire des efforts.

Où sont les efforts sérieux d’économie dans l’Éducation nationale pachydermique et impotente, les dépenses sociales délirantes de l’État Providence, les aides et allocations aux migrants clandestins, etc. ? En réalité, deux catégories ont été sacrifiées : les familles des classes moyennes (par hausses fiscales et coupes dans les allocations familiales) et les armées. Tout un symbole : la famille et l’armée. Tout ce que déteste sans l’avouer vraiment une oligarchie formatée selon certains dogmes idéologiques officialisés depuis Mai 68.

Les deux seuls secteurs qui ne devraient pas ”faire d’effort” dans la rigueur budgétaire mais au contraire bénéficier de crédits accrus sont précisément la politique familiale et la Défense ! Et c’est sur eux qu’on s’acharne ! Toujours ce suicide français. Les bla-blas politiciens flatteurs sur l’ ”armée, symbole de la République et de la Nation” ne doivent tromper personne.  Ils sont destinés à prévenir une possible révolte (sous forme de démissions d’officiers et de rébellion gréviste ?) des forces armées.

Questions polémologiques prédictives et inquiétantes

Il est facile de sacrifier le budget de la Défense, puisqu’on s’est habitué à ce les militaires (de tout rang) se taisent, obéissent, se sacrifient. Mais à un moment, trop c’est trop. La corde casse à partir d’un certain seuil de tension. Un risque d’implosion des armées existe, ce qui, depuis que nous connaissons ce qui s’est produit dans les légions romaines au IVe siècle, se nomme d’un terme dévastateur : la désobéissance. Les chefs militaires sont souvent tentés de créer un clash et de dire les choses clairement. Mais les dirigeants de la ”grande muette” renoncent et, en bons fonctionnaires obéissants, pratiquent la langue de bois ou se taisent. Pour combien de temps ?

L’armée est la colonne vertébrale de la Nation – de toute Nation pourvue d’une ambition de rang et de rayonnement, d’indépendance et de souveraineté –  parce qu’elle représente, d’un point de vue pratique et moral, l’organe de sa sécurité et de sa crédibilité. De plus, répétons-le, au XXIe siècle, les budgets de défense sont devenus des facteurs  centraux de cristallisation et de retombées technologiques et économiques de pointe dans la recherche et innovation (R&D) et les exportations. Les grandes et moyennes puissances mondiales l’ont parfaitement intégré.  Apparemment pas les gouvernements européens, ni les opinions publiques. Ce genre d’indifférence peut devenir dramatique. 

Au XXIe siècle, nous sommes entrés dans un monde ”plurimenaçant”. Les menaces sont polymorphes et viennent de partout.  La chute de l’URSS en 1991 a joué comme une gigantesque illusion pour les Européens. Qui peut savoir  – au delà de la ”menace terroriste” et de la ”cyberguerre” souvent exagérées – si l’Europe au XXIe siècle ne risque pas une guerre civile ethnique, une ”attaque intérieure” armée sur son propre territoire ? Voire même une agression extérieure sous une forme classique, voire nucléaire ? Les armées européennes seront-elles capables d’assurer la défense du territoire ? Au rythme actuel d’embâcle et de fonte des moyens, certainement pas. Et inutile de faire un dessin : la menace physique ne vient plus du tout de l’Est européen slavo-russe, mais du Sud et du Moyen-Orient. 

Et ce ne sont pas les Etats-Unis qui nous défendront. Notre seul véritable allié serait la Russie.

Faute d’une armée robuste et disciplinée, suffisamment nombreuse et équipée, la France ajoute encore un handicap aux autres. Pour l’instant, elle n’a pas encore, comme la Grande Bretagne, sacrifié sa dissuasion nucléaire, mais qui sait si nos politiciens pusillanimes ne vont pas être tentés de le faire ? La logique suicidaire est une pente savonneuse. D’autre part, un autre problème lourd se pose : le recrutement très important dans l’armée de personnels issus de l’immigration, notamment musulmane. Cette question, c’est le tabou absolu. Je n’aborderai pas ce point ici mais un parallèle éclairant doit être fait avec les légions romaines du Bas-Empire qui engageaient pour défendre Rome les frères de ceux qui l’assaillaient. On sait  comment la tragédie s’est terminée.  

La constitution d’une armée européenne, serpent de mer récurrent depuis la CED des années 50,  faussement revigorée depuis vingt ans par toutes les tentatives d’”euroforces”, franco-allemandes ou autres, est une impossibilité, qui s’appuie sur des gadgets. L’Europe n’a aucune politique étrangère commune, mis à part la blague des Droits de l’homme et la soumission volontaire à Washington et à l’OTAN.

Le Front National  a raison de protester contre le sacrifice du budget des armées. Il demande un minimum de 2% du PIB consacré à la Défense – ce qui est d’ailleurs encore insuffisant, il faudrait 3%. C’est un point positif dans son programme, par rapport à ses positions erronées socialo-étatistes dans l’économie. Mais il se méprend quand il affirme que c’est ”Bruxelles” qui oblige les pays européens à tailler dans leurs dépenses militaires ; même l’Otan incite au contraire à les augmenter !  Ce qui  pousse la classe politicienne française à tailler dans les budgets de Défense, c’est un mélange d’indifférence, de solutions de facilités à court terme et d’ignorance des enjeux stratégiques et économiques.  Il est tellement plus facile de sacrifier des régiments ou des commandes d’équipement que de s’attaquer à la gabegie de l’ État Providence.   

Les sept pistes à suivre

Examinons maintenant ce qu’il faudrait faire, dans l’absolu:

1) Rétablir le budget de la Défense à 3% du PIB minimum.

2) Honorer et augmenter les commandes de l’armée à l’industrie nationale de défense, dans les domaines terrestres, aéronautiques/spatiaux et  maritimes, mais aussi dans les budgets R&D.

3) Mettre en chantier un second porte-avion à propulsion nucléaire.

4) Rétablir les régiments dissous et durcir les conditions de recrutement.

5) Effectuer les commandes promises à la Russie de navires BPC.

6) Construire un ensemble techno-industriel européen de défense indépendant, avec obligation pour chaque pays de l’UE de pratiquer la préférence de commandes à l’industrie européenne et non plus américaine.   

7) Travailler  intelligemment à moyen terme, avec pragmatisme et  avec diplomatie à une dissolution de l’OTAN au profit d’une organisation militaire intra-européenne puis euro-russe. Sans que, bien entendu, les USA n’aient rien à craindre et ne soient désignés comme ennemis. Au contraire, ils pourraient être des alliés s’ils ont l’intelligence de comprendre qui sont les véritables ennemis communs.

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mercredi, 15 octobre 2014

Mikhaïl Khodorkovski : le joker de la CIA contre la Russie

Mikhaïl Khodorkovski : le joker de la CIA contre la Russie

mikhail-khodorkovsky-freed-310x415.jpgLes médias occidentaux font actuellement de ce personnage peu clair un héros, une icône virginale, symbole de la résistance contre la ”dictature” de Poutine. En réalité, c’est un pion dans la stratégie de l’administration de Washington pour affaiblir et subvertir la Russie. Retour sur le parcours d’un imposteur.

Le faux martyr

Mikhaïl Borissovitch Khodorkovski était jadis le tout puissant PDG milliardaire de la compagnie pétrolière post-soviétique Ioukos. Il fut jugé, condamné et emprisonné pour fraude fiscale. Immédiatement, tous les médias occidentaux ont raconté que c’était un procès politique et que ce nouveau Soljenitsyne avait été envoyé au « goulag » parce qu’il faisait partie de l’opposition ”libérale” à Vladimir Poutine. Argument sans preuves et ridicule, fabriqué par la propagande de la CIA : en effet, bien d’autres ”oligarques” ploutocrates corrompus et fraudeurs ont été incarcérés alors qu’ils ne faisaient pas de politique et, d’autre part, des centaines de personnalités russes, des opposants politiques à Poutine, vivent tranquillement et parlent librement sans jamais avoir étés inquiétés par la justice. De plus, en quoi, M. Poutine, qui a été élu à deux reprises par une majorité écrasante de son peuple (”par fraude !” dit, bien sûr, la propagande) aurait-il besoin de faire incarcérer ses opposants ? Si M.B. Khodorkhoski s’était présenté à la présidentielle, il n’aurait même pas obtenu 5% des voix.

M. Poutine a, par l’équivalent de notre droit de grâce présidentiel, fait libérer Khodorkovski avant les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi. On a, bien sûr, répété partout que c’était un cynique moyen d’apparaître humain et magnanime pour éviter le boycott des Jeux. Où sont les  preuves  de ces allégations ? Une fois libéré,  M. Khodorkovski se lance, avec  l’aide de ses amis américains, dans une violente campagne internationale contre Poutine, contre son propre pays, la Russie et sa nouvelle politique de renaissance identitaire, d’indépendance et de puissance.

Entretemps, la crise ukrainienne a commencé. Provoquée (voir autres article de ce blog)  par Washington et une UE aux ordres, elle vise à museler la Russie en relançant la guerre froide et, à terme, à renverser le régime de Poutine – et tout autre régime patriotique et populaire qui lui succéderait – au profit d’un régime de type  ”eltsinien” entièrement soumis à Washington, c’est-à-dire ”démocratique occidental”. Neutraliser la renaissance russe est l’objectif principal – et normal – des dirigeants US. On choisit donc Khodorkovski, collaborateur des intérêts américains, comme l’emblème de la ”résistance russe” à Poutine et candidat de la CIA à sa succession.

L’agitateur intrigant

M. Khodorkoski multiplie les conférences aux USA ; il est l’invité des galas de l’ONG Freedom House, filiale de la CIA, qui le payent très largement. Il a obtenu des entretiens au State Department  (Ministère des Affaires étrangères), il a été reçu à la Maison-Blanche et au Congrès. Il est devenu la coqueluche de tout le lobby washingtonien anti-Poutine. Les USA seraient-il sa nouvelle patrie ?

Quelles sont les idées de M. Khodorkovski et qu’il répand dans tous les médias américains et européens, avec une extraordinaire prétention à faire parler de lui ? Tout d’abord, que le régime de Poutine est une dictature qui opprimerait le peuple russe CQFD ; ensuite qu’il menace la sécurité de l’Occident et du monde et qu’il risque de provoquer une Troisième guerre mondiale. (Au fait, M. Khodorkovski n’a pas pensé à la menace extraterrestre ?)

Outre ses conférences aux États-Unis, M. Khodorkovski  se rend en Ukraine pour prêcher la bonne parole contre la Russie actuelle de Poutine. Il se présente, ne doutant pas de son génie et de sa hauteur morale, comme une alternative à Poutine, au Kremlin, à la tête d’une future Russie. Il est entouré d’un service de presse et de relations publiques international. Son organisation ”Russie ouverte” (1) – qui est une antenne de la CIA – mène en Russie une campagne de propagande pour lancer un mouvement d’opposition. Dans ses interviews (en France au Monde et au Figaro), il assène le même discours : le régime actuel, despotique, impérialiste et corrompu, va s’effondrer, donc il faut être prêt ; il qualifie ainsi la popularité de Poutine : « le pouvoir bénéficie aujourd’hui d’un soutien hystérique parce qu’il utilise la carte nationaliste en surfant sur la crise ukrainienne ».

Inversant la réalité, il prêche, se présentant comme ”patriote” alors qu’il est un agent des desseins de Washington  : «  rompre avec l’Ouest est un pas dangereux pour la Russie qui la couperait de son identité culturelle » : ou bien : « les vrais patriotes russes doivent dire la vérité, la guerre en Ukraine a pour seule motivation de préserver un régime moribond » ; il entend être celui qui «  permettra au peuple de réaliser l’exploit nécessaire pour sauver la Russie ».  Ou bien encore, cette prédiction ridicule : « ceux qui en Occident font semblant de ne pas comprendre l’enjeu de l’Ukraine ont tort. Ils ne veulent pas voir le danger de l’agressivité du régime russe. Mais si vous n’arrêtez pas Poutine, c’est votre propre sécurité qui sera en jeu, demain. » Grosse ficelle : il s’agit de relancer l’esprit de guerre froide en faisant croire à l’opinion qu’il existe une menace militaire russe contre l’Europe !

Le côté pervers (et l’esprit faux) du discours de MBK est qu’il prétend que la Russie patriote de Poutine est anti-européenne parce qu’elle serait ”anti-occidentale”, alors que c’est exactement l’inverse. Elle est ”anti-occidentale”, parce qu’elle est pro-européenne ! Ce que Khodorkovski appelle l’ ”Occident” n’a rien à voir avec l’Europe historique et enracinée, ni d’ailleurs avec la véritable Amérique profonde ; c’est tout simplement l’atlantisme, l’Union européenne vassale de l’OTAN et de Washington, la civilisation décadente que nous connaissons. La Russie de Poutine est à la fois ”anti-occidentale”, consciente de ses racines européennes et désireuse d’un partenariat global avec l’Europe.

L’objectif de la subversion

Le patriotisme russe est ce que déteste le plus M.B. Khodorkovski. On nous le fait passer pour un petit Saint alors qu’il est un joker de l’administration américaine destiné à déstabiliser le pouvoir russe actuel et le remplacer par un régime soumis. Exactement la même stratégie qu’en Ukraine et en Géorgie. Le programme de M. Khodorkovski  est, sous couvert de ”démocratie”, la soumission de la Russie à  l’Occident sous direction de l’OTAN. Khodorkovski est souvent considéré en Russie comme un traître à son pays, un personnage parfaitement méprisable, qui se drape dans la posture de la résistance au ”despote” Poutine et à son bellicisme.

Saint Khodorkovski est à la tête d’un lobby, piloté depuis les USA, et le but de la CIA est limpide : imposer Khodorkovski, dans les prochaines années, comme une icône, à la fois dans l’opinion russe et sur la scène internationale. Il s’agit de fabriquer un personnage qui s’imposerait comme le nouveau président russe, comme le successeur ”démocratique” de Poutine. Un proconsul, au service des intérêts US, à la tête d’une Russie décapitée. Cette stratégie a peu de chances de réussir. En effet MBK et son lobby sont complètement déconnectés du peuple russe des couches populaires, profondément patriotes et attachées à l’identité, à l’ordre et aux valeurs. MBK n’est en phase idéologique qu’avec une fraction minoritaire de l’opinion russe, une certaine petite bourgeoisie cosmopolite et occidentaliste concentrée à Moscou et dans les grandes villes. De plus, son discours de propagande sur la ”menace”, notamment militaire, que représenterait la nouvelle Russie n’est pas crédible et risque de ne pas passer dans l’opinion occidentale elle-même. Cette dernière, en effet, voit bien que la vraie menace est islamiste.

Khodorkovski espère qu’il aura un destin national en Russie parce qu’il parie sur l’échec et l’effondrement du régime de Poutine, notamment sur le plan économique. Les sanctions occidentales, voulues par Washington, vont dans ce sens : créer une crise socio-économique en Russie pour y semer le désordre. Et puis sortir le joker Khodorkovski. Cette stratégie, voulue par la CIA et certains milieux du Congrès, a peu de chances de réussir. Mais si elle réussissait, ce serait une très mauvaise nouvelle pour l’Europe.

(1)  Le terme même de « Russie ouverte » est très significatif d’une certaine idéologie laxiste et décadentiste, dont souffre toute l’Union européenne : ouverture des frontières à tous les flux commerciaux et migratoires, ouverture d’esprit à toutes les doctrines délirantes, abandon de la souveraineté et de l’indépendance, renoncement à l’identité et à la puissance.

 

 

samedi, 27 septembre 2014

Les douze plaies de la France

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Les douze plaies de la France

Par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Bien sûr, la France a encore de beaux restes. Mais pour combien de temps encore ? La dégradation de la vieille Nation, mal entretenue, mal gouvernée et envahie se poursuit inexorablement. Voici les douze plaies qu’on peut diagnostiquer. Après, j’expliquerai pourquoi il ne faut pas désespérer.

1 Immigration de masse qui modifie le paysage anthropologique millénaire. Il s’agit d’une colonisation de peuplement (par le bas) qui risque d’aboutir à un remplacement de population, donc à terme, à la fin de la France, sur les plans anthropologique, culturel et même linguistique. Cette colonisation est au mieux ignorée, au pis favorisée (pompe aspirante des aides sociales,  inexpulsabilité, régularisations, naturalisations etc.) par les élites politiques, avec la complicité du système judiciaire.

2 Islamisation rampante de la société qui bouleverse l’identité culturelle et qui a pour finalité, conformément à la logique universelle de l’islam, la conquête totale du pays. Sur fond d’aveuglement et de déni des élites, voire souvent de complicité collaborationniste (ethnomasochisme). L’ignorance profonde de la nature de l’islam (l’inculture des énarques) est la toile de fond du système mental de nos dirigeants politiques et médiatiques. 

3 Économie étatisée, socialisée, endettée, surfiscalisée, fabrique de chômage de masse, de désindustrialisation et de récession endémique. Avec baisse du niveau de vie des classes moyennes, dégradation de la productivité et de la compétitivité du tissu économique des PME seul créateur réel de richesses et d’emplois, et poids de plus en plus coûteux de fonctions publiques pléthoriques. Les dirigeants politiques français  et les élus étant en majorité des fonctionnaires, il leur est difficile de comprendre le fonctionnement  de l’économie réelle, c’est à dire de ceux qui gagnent leur vie en produisant  

4 Système éléphantesque d’Éducation publique en plein échec qui n’assure plus la transmission des savoirs, de la culture européenne et des compétences ni l’ascension sociale et la circulation des élites. L’enseignement de l’ histoire de France, dénigrée, est sabordé ; déculturation, déracinement et apologie des cultures immigrées prévalent (xénophilie) Seul l’enseignement privé payant, réservé à la bourgeoisie, reste à niveau. L’enseignement public gratuit produit illettrisme et ignorance, avec un coût de fonctionnement parmi les plus élevés au monde.

 Fuite accélérée à l’étranger des cerveaux, des fortunes, des jeunes forces vives. On estime à deux millions de Français les expatriés. Ils cherchent à échapper à une fiscalité délirante. Leur travail et leurs investissements seront toujours ça de moins pour la France. Les bac +6 sont remplacés par les bac-6.  On n’aime pas les riches ni la réussite : c’est immoral. Les riches iront ailleurs créer des emplois et investir. En France, on restera entre pauvres. Mais la classe politique n’a pas de soucis à se faire, pour l’instant, elle vit sur vos impôts.

6 Criminalité, délinquance, insécurité en hausse quantitative et en extension géographique constantes qui dégradent le cadre de vie. Les deux causes sont l’immigration incontrôlée et le laxisme judiciaire, provoqué par l’idéologie gauchiste de la nouvelle magistrature, appuyée par les instances européennes. Plus la criminalité (étrangère à 90%) augmente, moins on la réprime. C’est la nouvelle ”démocratie” et l’idéologie des ” Droits de l’homme”, qui sont en réalité des machines de guerre contre le peuple de souche.

7. Dégradation de la riposte judiciaire à la criminalité, ce qui l’encourage, avec, pour corollaire paradoxal, le durcissement de la répression pour les Français de souche, en particulier dans le secteur fiscal. Deux poids, deux mesures, même dans le domaine du droit commun : tolérance pour l’étranger, sévérité pour le concitoyen. La criminalité immigrée est objectivement protégée et encouragée par l’État ”français”. La police, démotivée, est inopérante et risque d’être remplacée par des milices d’autodéfense  populaires, brutales et efficaces. 

8. Débandade de l’État souverain, à la fois ligoté par une Union européenne mal conçue et par une soumission déshonorante de sa politique étrangère à Washington. (1) Ce à quoi il faut ajouter les coupes constantes dans le budget de la Défense, qui ont deux effets désastreux : perte progressive de l’autonomie militaire et affaiblissement de l’outil industriel de haute technologie.

9. Liberté d’expression en déclin. Émergence d’un pouvoir répressif néo-totalitaire soft visant à punir ou à marginaliser les opinions dissidentes. La religion idéologique d’État, monopolistique, est intolérante pour qui défend l’identité française et européenne, et tolérante pour qui la combat. Logique ethnomasochiste, et syndrome du collabo, présente depuis longtemps chez les élites françaises. Les grands médias français, écrits ou audiovisuels, soumis au ”politiquement correct”, pratiquent, sauf exceptions, la censure et la fermeture d’esprit. La France est mal classée dans la hiérarchie des pays qui présentent une diversité et une liberté  d’expression publique.

10. Médiocrité de la classe politique, pas au niveau, droite et gauche confondues. L’explication est simple : des incompétents qui font carrière. Députés en majorité fonctionnaires, énarques coupés des réalités dans l’appareil d’État, absence générale de deux choses essentielles : 1) l’amour du pays, de la patrie, dans sa dimension historique, et non pas seulement la drague démagogique envers des électeurs ; 2) la compétence, notamment en matière économique, remplacée par des dogmes idéologiques. Globalement, la carrière politique n’attire plus les vraies élites, mais les intrigants. La classe politique  regroupe ce qu’on  pourrait appeler ” la lie de l’élite”.

11. Effondrement de la créativité culturelle. L’ ”exception culturelle française”, subventionnée par l’État pachydermique, n’accouche que de souris. Le Festival d’Avignon, vitrine brisée, en est la preuve. Subventionner la culture (intermittents du spectacle !), c’est tuer la création, c’est la fonctionnariser. La force culturelle, c’est la liberté. De plus, l’enseignement des savoirs traditionnels disciplinaires (linguistiques, plastiques, etc.) étant abandonné par l’idéologie nihiliste et anarchisante dominante, la créativité futuriste est asséchée. L’arbre ne pousse que sur des racines, l’innovation est fille et n’est fille que de la Tradition.   

12 Faiblesse démographique de la France européenne de souche. On se félicite que la fécondité française soit au dessus de celle nos voisins européens. Illusion. Déjà, en elle-même, elle n’est même pas suffisante pour renouveler les générations. Et surtout, elle est artificiellement haussée par la natalité immigrée. Globalement, la natalité française autochtone décline, comme chez nos voisins européens. C’est là le point le plus important de ce diagnostic, la plaie la plus inquiétante. Car un peuple, une nation ne sont pas des abstractions, des ”idées”. Ce sont des réalités charnelles, c’est-à-dire ethniques, comme d’Aristote à Péguy beaucoup l’ont compris. Ce qui signifie, en terme de réalisme biologique, qu’un peuple qui ne reproduit pas ses générations de souche (et qui, de surcroît, affronte une flux migratoire plus fécond) entame la pente de sa disparition. L’histoire est un cimetière.

Faut-il désespérer ? Non

Il ne s’agit pas d’être stupidement pessimiste ou béatement optimiste mais cyniquement réaliste. La France ressemble à un être qui a d’immenses qualités mises en danger par de terribles défauts ; à un malade qui est touché mais qui peut encore se guérir. Le problème central se résume à ce constat : c’est le peuple français lui-même, dans son tréfonds, et pas seulement dans ses élites, qui creuse sa tombe : idéal fonctionnarisé, culte du travail minimal et du ”petit loisir”, ressentiment  envers la réussite des ”riches”, égalitarisme qui préserve ses propres privilèges corporatistes, tolérance inconsciente envers l’invasion migratoire, propension apeurée à la collaboration avec les envahisseurs, etc.  

 Ce sont les valeurs qui sont en cause. Le mal touche 50% des Français, ce qui est déjà énorme. Pourtant le génie français n’est pas un vain mot, dans tous les domaines. Mais il ne concerne qu’une minorité. Une minorité active qui existe dans toutes les classes sociales. Le génie français (part intégrée du génie européen de tous nos peuples frères) n’est pas mort, il est en danger. Il est menacé à la fois par les envahisseurs et par leurs collaborateurs, chez les élites, les sabordeurs. La France ne peut pas changer tranquillement ; elle doit se reprendre par des révolutions, des crises et non par des réformes. Il faut une rage de dents pour oser aller chez le dentiste.

Mais les choses évoluent et la prise de conscience, donc la révolte de la France profonde sont une possibilité. Le Front National  est un élément de l’équation, mais il n’est pas le seul car l’imprévu peut surgir d’où on l’attendait pas. D’un point de vue, ”dialectique”, dirions nous, l’échec de l’intégration et de l’assimilation est positif. À quelque chose malheur est bon. Le pire eût été que les immigrés se rallient en masse au modèle français, se sentent charnellement français et européens. Au contraire, la réislamisation et les revendications identitaires des immigrés sont positives en ce qu’elles marquent clairement la différence avec le peuple de souche. De même, la prise de conscience d’une cohabitation impossible, notamment avec la criminalité immigrée, peut réveiller le peuple de souche. Les lois sur les logements sociaux obligatoires, durcies à partir de 2015, vont désillusionner les Français et leur faire juger sur pièces l’enfer utopique de la cohabitation ethnique.

Sans le savoir, le gauchisme immigrationniste et islamophile  favorise le réveil de l’identité franco-européenne, y compris dans les classes moyennes supérieures, jadis préservées. L’utopie de l’idée française comme appartenance strictement intellectuelle (ou linguistique) s’effondre. Se rétablit la vieille notion aristotélicienne, d’une justesse solaire, qu’un peuple, qu’une nation, qu’une Cité, bref que l’essence d’une communauté politique et historique sont fondées sur la philia, c’est à dire sur l’appartenance aux mêmes racines ethno-culturelles. Entre parenthèses, De Gaulle avait la même idée ethno-culturelle de la France, ce que les pseudo-gaullistes actuels, occultent.

 En cela, l’idée du Front National (influencé par l’ex-marxiste Alain Soral, créateur de l’association Égalité et Réconciliation) de mettre l’accélérateur sur l’ ”intégration” relève de l’utopie ; et d’une méconnaissance fondamentale de ce qu’est l’islam, qui ne vise ni l’égalité ni la réconciliation mais la soumission. Le fameux génie français est fragile. Si les meilleurs partent et sont remplacés par des bras cassés ou des fanatiques au cerveau de poule, l’avenir sera noir. Ce que je dis là de la  France, « cher pays de mon enfance » est applicable à nos voisins européens. Je suis patriote français et nationaliste européen –y compris pour la Russie, voire même pour l’Amérique du Nord d’origine européenne, projection de l’Europe. Mais c’est un autre débat.

 Quand on y réfléchit, les maux qui nous accablent sont très voisins de ceux qui ont précipité la fin de l’Empire romain. Ce dernier, entre la fin du IIIe siècle et le milieu du Ve a chuté pour trois causes : un État Providence (panem et circenses) dispendieux et créateur d’oisiveté entretenue, une fiscalité de vautours et une impuissance face aux invasions barbares. La seule solution pour la France, c’est, à mon sens, la révolution. Elle procèdera du choc du réel, d’un prise de conscience, d’un ”ras le bol” dans la vie quotidienne. L’hypothèse révolutionnaire est la seule crédible pour la France – et peut-être l’Europe. Seul le chirurgien peut guérir les plaies du malade, pas le psychiatre. La France doit passer au bloc opératoire. C’est dur, douloureux, mais on s’en sort. C’est mieux que de dépérir dans un lit.  La guerre ou la mort.    

(1) Je ne suis pas dogmatiquement anti UE ou anti USA mais seulement critique de manière concrète.

 

 

jeudi, 11 septembre 2014

La russophobie: stratégie US contre la France et l’Europe

La russophobie: stratégie US contre la France et l’Europe

Dans un précédent article, j’ai défendu l’idée que l’administration américaine (”les Trois Sœurs”) poussait à une confrontation de l’OTAN avec les Russes, à l’occasion de la crise ukrainienne qu’elle a elle-même provoquée, avec deux buts en tête : empêcher la Russie de redevenir une grande puissance et briser tous les liens UE–Russie. Logique géopolitique évidente.  Approfondissons l’analyse pour mieux saisir ce qui se passe.

Sanctions anti-russes : affaiblir l’économie européenne

Ce qu’il faut comprendre maintenant, c’est que cette hostilité fabriquée envers la Russie est beaucoup plus dangereuse et dommageable pour la France et l’Union européenne que pour la Russie elle-même. En effet, la Fédération de Russie est un trop gros morceau pour Washington. Le maillon faible, c’est l’Europe occidentale et centrale. Dans toute cette machination qu’est la crise ukrainienne, ce n’est pas seulement la Russie que vise l’administration américaine mais surtout l’Union européenne. En effet, en cassant les relations économiques entre l’UE et la Russie, par des sanctions qui ne nuisent absolument pas aux USA mais au contraire les favorisent, Washington n’espère pas d’abord déstabiliser l’économie russe mais briser tous les liens de coopération techno-économique entre la Russie et la France, l’Allemagne, l’Italie, le Bénelux, les pays nordiques et danubiens. Même cette pauvre Grande Bretagne qui y perd des plumes (ses relations financières avec Moscou) suit aveuglement son maître américain.

Le but est l’affaiblissement du commerce extérieur européen, selon la stratégie mercantiliste américaine, reprise de celles de la Grande Bretagne et des Provinces Unies néerlandaises des XVIe au XVIIIe siècles : la guerre au service du commerce. Rompre les liens d’échange euro-russes a pour corollaire le traité de libre échange EU-USA en préparation. Comme sur le plan stratégique, la naissance d’un espace économique euro-russe privilégié est inacceptable pour les USA, qui n’utilisent le libre-échange qu’à leur profit.

Ce qui est dramatique, c’est la soumission des Européens. Violant sa parole et sa signature, le gouvernement socialiste français, aux ordres de Washington, renonce à honorer le contrat de livraison des BPC Mistral à la marine russe aux dates prévues. Ignominieux et déshonorant. Catastrophique pour les exportations de l’industrie de défense française et pour l’image d’indépendance de la France. Ajoutons que Washington a toujours essayé de torpiller les exportations militaires françaises depuis…les années 60 ! 

La construction d’une ”nouvelle guerre froide”

Washington et ses alliés dans l’UE (notamment la Pologne de Donald Tusk, agent américain, et les pays baltes) accentuent maintenant la provocation envers la Russie en essayant d’inciter l’Ukraine à adhérer à l’OTAN. C’est volontairement franchir la ligne rouge pour pousser la Russie de Poutine à la faute. L’objectif américain est de créer une nouvelle guerre froide contre la Russie pour briser définitivement la perspective d’un dynamisme économique euro-russe. 

La construction idéologique de la russophobie, pensée par les milieux atlantistes, vise à découpler l’Europe de la Russie, en présentant cette dernière comme infréquentable et antidémocratique. Le calcul des stratèges de Washington est plus encore l’affaiblissement de l’Europe que celui de la Fédération de Russie. C’est le point central qu’il faut comprendre.

Du temps du communisme, il y avait un condominium américano-soviétique sur l’Europe, coupée par le rideau de fer. Après la chute du communisme,  de 1991 à l’an 2000, les USA ont cru à leur superpuissance unilatérale et qu’ils allaient dominer à la fois l’UE et la Russie. Lorsque Poutine est arrivé au pouvoir, avec l’idée de renaissance russe traditionnelle (hors communisme) et d’alliance avec l’Europe, selon la vision de la ”Maison commune” dont avait d’ailleurs parlé M. Gorbatchev, Washington a fait une crise de nerfs.

Le but global de Washington est donc aujourd’hui parfaitement logique : créer un conflit gravissime entre l’UE et la Russie (à partir du prétexte ukrainien) afin de rendre impossible cette idée de ”Maison commune” à la fois stratégique et économique. Il était impératif de briser la volonté du président Poutine de construire une alliance stratégique, politique et économique, avec l’Europe, notamment avec l’Allemagne et la France. Déligitimer Poutine, le présenter comme un dictateur et un fauteur de guerre a été la base de la désinformation. Quand on pense au fauteur de guerre irresponsable GW.Bush, on rêve…

Véritable agresseur et crimes de guerre

En effet, ce qui est incroyable, c’est que l’idéologie russophobe présente aujourd’hui la Russie de Poutine, qui n’a absolument rien d’un pays totalitaire, comme pire que l’Union soviétique ! La désinformation fonctionne à plein régime. Du temps de Staline, Krouchtchev , Andropov, Brejnev, l’idéologie dominante des ”droits de l’homme” était beaucoup plus sympathique et accommodante avec le régime communiste ! Cherchez l’erreur.

De plus, le gouvernement de Porochenko, issu d’un coup d’État, présenté comme humaniste et démocratique, choyé par les Occidentaux, a commis des actes de guerre unilatéraux contre les provinces sécessionnistes. L’armée ukrainienne, en effet, aux ordres de ce gouvernement, s’est livrée dans la région de Donetsk à des bombardements d’artillerie meurtriers contre les populations civiles russophones et de nationalité ukrainienne, provoquant des centaines de morts et des milliers de réfugiés (près de 500.000). En droit international, on appelle cela un crime de guerre, car il n’y avait aucun objectif tactique et il ne s’agissait pas de ”dégâts collatéraux”, comme dans la bande de Gaza, mais de frappes destinées à terroriser les populations. Est-ce que le gouvernement britannique de Westminster commet des actions militaires contre les populations civiles écossaises dont une partie veut l’indépendance ? Et l’armée espagnole contre les indépendantistes catalans ? L’armée ukrainienne, soutenue par l’Occident, se comporte  exactement comme les armées de pays dictatoriaux en Asie et en Afrique qui massacrent les dissidences.

Même s’il s’avère que des mercenaires russes, des convois humanitaires et militaires en provenance de Russie ont tenté de venir en aide aux populations russophones indépendantistes, jamais l’armée russe n’a commis la moindre exaction, le moindre meurtre de civils, le moindre acte de guerre offensif en Ukraine. La violence est uniquement le fait des forces du régime  de Porochenko, soutenues par Washington, l’OTAN et, malheureusement,  par des gouvernements européens peu sérieux. On présente M. Poutine comme un cynique machiavélien, un agresseur masqué. De qui se moque-t-on ? Les troupes ukrainiennes, aidées par des conseillers de la CIA, qui bombardent les populations civiles ne seraient donc pas des agresseurs ? Qui sont donc les criminels ?  Et qui les poursuivra ? (1)

L’impératif de l’alliance russe

 Il ne s’agit pas de diaboliser les USA et de faire de l’anti-américanisme primaire. Comme je l’ai toujours dit, Washington joue son deal au poker mondial, à la fois géopolitique, économique, idéologique et polémologique. Mais ce jeu, brutal et maladroit, a toujours eu des résultats catastrophiques depuis la guerre du Vietnam. Provoquer la Russie en dressant l’Ukraine contre elle après avoir fomenté un coup d’État afin d’asservir l’ensemble de l’Europe, telle est la carte abattue sur le tapis par les brillants stratèges de Washington Au nom de la liberté et de la démocratie. Ce calcul échouera, comme tous les autres auparavant.

Le gouvernement actuel de Kiev est entièrement soumis aux ordres de Washington et de l’OTAN et des dirigeants de l’UE inconscients des enjeux. L’intérêt des populations de l’Ukraine ne peut résider que dans une relation pacifique avec la Russie et non pas dans une confrontation fabriquée de toutes pièces depuis les rives du Potomac.

 Si la France se pensait encore comme une puissance indépendante, elle n’aurait jamais dû réintégrer le commandement intégré de l’OTAN, qui n’est pas une alliance égalitaire mais de soumission. Elle ressemble à la Ligue de Délos dominée par Athènes dans l’Antiquité qui visait à soumettre les autres Cités grecques. Les Russes ont été bien sympathiques  après la chute du communisme soviétique et la dissolution du Pacte de Varsovie. On leur avait promis, après la réunification allemande, que jamais l’OTAN ne s’étendrait jusqu’à leurs frontières. On leur a menti. Je serais russe, je penserais qu’on assiste objectivement à une agression soft contre la Russie. Je serais à la place de M. Poutine, je serais beaucoup plus coléreux que lui.

Notre alliance avec la Russie est dictée par la géographie, l’histoire et la culture. La menace russe, l’impérialisme russe sur l’Europe sont des légendes, des fabrications de propagande idéologique. Du temps de l’URSS, la menace de l’Armée rouge et du Pacte de Varsovie n’était déjà pas crédible, aux yeux même de la CIA et du Pentagone. Encore moins aujourd’hui, avec la Russie de Poutine. D’ailleurs, les autorités de Washington  trompent le peuple américain lui même en réactivant la russophobie. Car la véritable menace vient d’ailleurs…

L’objectif central serait évidemment non seulement une nouvelle sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN, mais à terme la disparition de l’OTAN et une union, à la fois économique et militaire entre l’Europe et la Russie. Pour l’instant, c’est une perspective très éloignée. Mais l’histoire peut s’accélérer. L’essentiel, aujourd’hui, est de substituer à une russophobie dictée de l’extérieur contre nos intérêts, une russophilie conforme à nos intérêts. 

 (1) À  ce propos, il serait parfaitement licite et recevable d’engager des plaintes contre les membres et dirigeants du gouvernement actuel ukrainien et de son armée auprès du Tribunal pénal international pour bombardements de populations civiles et crimes de guerre.

 
 

mercredi, 10 septembre 2014

Pour qui roule Valérie Trierweiler?

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Pour qui roule Valérie Trierweiler? Hypothèses sur un complot

Le coup de poignard

Comme une action de commando ou un bombardement de précision parfaitement réussis, le pamphlet est ravageur. Déjà catastrophique, l’image de François Hollande est carbonisée par l’ensemble des révélations (vraies, fausses ou exagérées, peu importe) sur son caractère : cynisme, mépris du peuple (les ”sans dents”), pusillanimité, indifférence, goujaterie, mesquinerie, propensions aux mensonges, etc. Les propos de V.T. sont d’autant plus acerbes et vipérins que la victime ne peut pas attaquer en diffamation. L’auteur a tiré sur une ambulance. Elle couvre de ridicule et d’opprobre le petit président indécis et incompétent en lui arrachant sa seule qualité reconnue : celle d’un type ”sympa. ”    

Passons sur la dévalorisation de la fonction présidentielle et une dégradation supplémentaire de l’image de la France. Le but du pamphlet était d’accentuer la descente aux enfers de François Hollande, d’enfoncer la tête dans l’eau de celui qui commence à se noyer sous la pluie. Ségolène Royal – bête noire de la rancunière VT – qui a pris la défense de Hollande dans cette affaire et qui est la mère de ses enfants, cherche évidemment à se positionner comme un personnage sage et magnanime. Elle joue bien. Ce pamphlet, que certains jugent abject, est une aubaine pour elle. Elle n’a pas abandonné son obsession dévorante : l’Élysée en 2017. Elle a plus de chances d’y parvenir que son ex, le petit bonhomme, d’être réélu. Dans le fond de son esprit calculateur, elle ne peut que se féliciter du coup de poignard dans le dos que son ancienne rivale a porté au pathétique François Hollande.

Ce dernier s’est d’ailleurs enfoncé lui même encore davantage dans les sables mouvants du ridicule lors de sa conférence de presse affligeante au sommet de l’Otan du Pays de Galles, en bégayant, pleurnichard, qu’il mettait toute sa vie au service du peuple et des ”pauvres”. Encore une preuve qu’il perd pied. François Hollande,  par sa légèreté indigne d’un président de la République,  aussi bien sur le plan du travail qu’il doit accomplir en tant qu’élu suprême de la Nation que sur celui de son comportement privé aura bien cherché ce qui lui arrive. Néanmoins, ce chef d’État catastrophique et incompétent, victime du syndrome de Peter (progression hiérarchique au dessus des capacités) doit encore durer deux ans et demi.  Un bail. Il gêne, il faut qu’il dégage aux yeux de certains, notamment en Allemagne. De plus, il s’est fait un ennemi redoutable, un challenger détesté qu’il a essayé de couler par des procédés de basse police et un harcèlement judiciaire à la limite de la légalité. Essayons donc de rassembler les pièces du puzzle d’un éventuel complot.   

Les âmes du complot

 C’est donc une opération politique, au delà de la rage intime de Mme Trierweiller, qui a été instrumentalisée et qui est psychologiquement très manipulable, d’autant plus qu’elle est frustrée et blessée. Un pion central de cette manœuvre est Paris-Match, pilier de la presse voyeuriste et adepte des ”coups” bien montés, dont l’intéressée est employée, qui a publié les ” bonnes feuilles ” de Merci pour ce moment. D’autre part, le livre a été imprimé en grand secret en Allemagne, dont les coûts de fabrications éditoriaux sont pourtant élevés. Pourquoi le secret aurait-il été mieux préservé en Allemagne qu’au Portugal ou en Espagne ? Nous y reviendrons plus bas.  

Valérie Trierweiller entretient de très bonnes relations avec Carla Bruni-Sarkozy, c’est une des pièces du puzzle. Nicolas Sarkozy, qui a la rancune tenace, est outré par ce qu’il estime être des persécutions judiciaires à son égard pilotées par Hollande, son ennemi juré. Il est logique qu’il veuille couler celui qui veut le couler. Bataille navale. Autre élément du puzzle : Nicolas Sarkozy entretient de bonnes relations avec Angela Merkel et son entourage. Pour des raisons différentes, tous les deux ne supportent pas François Hollande.

 En effet, pour nos partenaires allemands, François Hollande est une catastrophe ambulante, absolument pas à la hauteur. Il serait donc préférable qu’il soit abattu en vol avant 2017, fin théorique de son mandat, et surtout qu’il ne soit pas réélu. Donc, il faut le torpiller pour créer une crise ; tout au moins déstabiliser ce président dramatiquement incompétent et catastrophique et le pousser, d’une manière ou d’une autre, à la démission. Un pays comme la France ne peut plus être un interlocuteur valable avec à sa tête un tel bras cassé. Ribouldingue ne peut pas continuer à diriger le pays qui est l’homme malade de l’Europe et contribuer à aggraver son mal mois après mois. Pour l’Allemagne d’Angela Merkel, notamment, c’est insupportable. L’Allemagne, au moment ou la Grande-Bretagne risque de quitter l’Europe et où l’Écosse peut faire sécession, au moment de la crise russo-ukrainienne et de celle qui embrase le Moyen-Orient, l’Allemagne a besoin d’un interlocuteur français valable. Par exemple un Sarkozy de retour ?  En tout cas, Hollande est devenu le problème…

D’ailleurs, François Hollande s’est parfaitement douté que les comploteurs qui avaient télécommandé le livre de son ex-compagne visaient l’interruption de son mandat et qu’il s’agissait d’un assassinat soft, puisque, pendant sa catastrophique conférence de presse du sommet de l’Otan, il a maladroitement fait allusion à cette hypothèse en répétant qu’il ne partirait pas. Cette affaire tonitruante est, de plus, venue parfaitement à point pour faire oublier la poursuite de l’acharnement judiciaire contre Nicolas Sarkozy. Hollande se retrouve dans le rôle de l’arroseur arrosé : toujours sous la pluie.   

Ce coup de poignard dans le dos de Hollande, au bord du gouffre, pour accentuer la crise gouvernementale française pathétique et précipiter sa chute avant la fin de son mandat, vient à un trop bon moment, trop bien calculé pour être le fait du hasard. En outre, quand on lit le pamphlet, on s’aperçoit qu’il est très bien travaillé, par probablement d’excellents conseillers, dans un but principal : démolir dans l’opinion l’image du brave type, du ”président normal” pour brosser celle d’un individu peu recommandable, égoïste et antipathique. D’autre part, le processus éditorial a été monté de main de maître, dans le secret, avec une couverture médiatique massive et immédiate, un énorme tirage : signe qu’il s’agit d’une opération professionnelle et non pas de la simple vengeance d’une compagne éconduite. Il semble donc pertinent de soupçonner fortement les deux forces auxquelles j’ai fait allusion, la sphère sarkozyste et les services allemands, d’avoir aimablement aidé le travail de plume de Mme Trierweiller et sa promotion médiatique.

 

mercredi, 27 août 2014

Crise ukrainienne : vers une guerre contre la Russie ? Au profit des USA ?

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Crise ukrainienne : vers une guerre contre la Russie ? Au profit des USA ?

La crise ukrainienne s’envenime sévèrement. Nous risquons, pour la première fois depuis 70 ans, de voir éclater une guerre en Europe contre la Russie. Perspective épouvantable mais bien réelle. Cette possibilité est ouverte depuis que le gouvernement de Kiev, poussé par l’administration américaine et la CIA, a décidé d’intervenir militairement, au prix de nombreux morts civils, de milliers de réfugiés (400.000 ( !) selon l’ONG Human Right Watch ), de destructions de bâtiments et d’infrastructures innombrables, contre les séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine dans le Donbass. Kiev, conseillé par ses  ”amis” occidentaux (surtout américains) a refusé la seule solution intelligente qui était la négociation diplomatique. Analysons l’enchaînement des faits et les intérêts en jeu, pour déterminer qui sont les pousse-au-crime et deviner si la situation ne va pas s’embraser, selon une grille d’ analyse que l’on ne risque pas de trouver dans la presse occidentale. Les parties de cet article sont : 1) La stratégie belliciste antirusse de Washington  2) Ukraine : le piège tendu à Poutine. 3) L’hypothèse d’une guerre contre la Russie. 4) Les Trois Sœurs à la tête de l’Amérique.

La stratégie belliciste antirusse de Washington

 Washington a déjà essayé, en 1999, d’allumer la guerre en Europe par l’intervention contre la Serbie – avec bombardements meurtriers de l’OTAN auxquels la France a lâchement participé en reniant tous les principes gaulliens –, agression aussi illégale au regard de l’ONU et du droit international que le fut celle contre l’Irak.  Aujourd’hui, le processus se répète avec l’Ukraine. Dans les deux cas, ce que peu de polémologues ont vu, il s’agit de provoquer militairement la Russie. Afin de la pousser à réagir et de pouvoir entrer dans un processus de guerre ouverte contre elle.

Avant la chute de l’URSS, Washington se serait bien gardé de provoquer militairement l’Union soviétique. La prudence était dictée par le principe du MAD (”fou” en anglais) ou Mutual Assured Destruction (”destruction mutuelle assurée”), c’est-à-dire le risque de guerre nucléaire. Mais aussi parce l’OTAN n’était pas sûre de pouvoir gagner une guerre classique en Europe contre le Pacte de Varsovie. Tout a changé avec la disparition de l’URSS en 1991,  la dissolution du Pacte de Varsovie et l’entrée dans l’OTAN de plusieurs anciens pays communistes, dont surtout la Pologne. La ”nouvelle Russie”, n’étant plus une grande puissance militaire, faisait moins peur. On pouvait donc l’encercler et la provoquer sans trop de risques.

L’arrivée de Vladimir Poutine, en l’an 2000, a été un coup de tonnerre. Il perturbe gravement les plans américains. Il commet le péché suprême de vouloir restaurer la Russie comme puissance internationale, alors que Washington croyait, (depuis Eltsine) qu’elle était définitivement reléguée au rang de puissance régionale. De plus, il a le tort de vouloir renforcer des liens économiques avec certains pays européens, notamment l’Allemagne et la France. L’axe Paris-Berlin–Moscou est la hantise du Pentagone. On ne pardonne pas non plus à Poutine, en bon géostratège, d’avoir parfaitement compris, contrairement à Eltsine, la stratégie d’encerclement et de neutralisation américaine. D’autre part, encore plus grave, il est patriote et veut restaurer les valeurs traditionnelles russes, contre l’idéologie occidentaliste cosmopolite et libertaire.

Ce point est capital : Poutine est beaucoup plus dangereux, pour les idéologues de Washington et l’intelligentsia, que le communisme soviétique qui était devenu un mammouth paralysé et sans danger. Ainsi, Poutine est l’homme à abattre. On va donc faire démarrer l’énorme machine de la propagande médiatique internationale, qui fonctionne comme un réseau électrique à haute tension, pour faire passer M. Poutine pour un néo-stalinien, voire un fasciste et un autocrate infréquentable, et la Russie comme un malheureux pays soumis à une dictature.

Il faut faire vite. Poutine réarme, restaure la puissance russe. Il se rapproche de la Chine, qui réarme aussi. Bien que dépensant 50% du budget militaire mondial, le Pentagone est inquiet. De plus, en Syrie, la diplomatie américaine a été humiliée face à M. Serge Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe. La Russie a marqué un point, c’est inacceptable. Il n’est pas question qu’elle redevienne une grande puissance. Mais il faut faire vite, face à ce remuant M. Poutine.

Ukraine : le piège tendu à Poutine

On va donc tendre à la Russie de Poutine un piège. En utilisant l’instabilité et la mauvaise qualité du régime ukrainien, prétexte idéal. (voir autres articles de ce blog.) Première phase : pousser l’Ukraine à se rapprocher de l’UE, pour braquer la Russie et créer une tension avec elle. Que ce rapprochement soit une aberration économique n’a aucune importance. Deuxième acte : la ”révolution” meurtrière de Maïdan, qui permet de renverser le régime de Kiev et le faire remplacer par un autre, antirusse et pro-occidental ou plutôt pro-américain. Les ONG américaines et la CIA  ont grandement aidé ce coup d’État dissimulé, un grand modèle machiavélien. Troisième acte : après le référendum sur le rattachement de la Crimée (russe) à la Fédération de Russie et après la rébellion de l’Est russophone de l’Ukraine supposée être provoquée par le Kremlin ”impérialiste”, on prend des sanctions économiques et financières contre Moscou, décidées en réalité à Washington et servilement suivies par les dirigeants de l’UE. Ces sanctions, illégales en droit, nuisent gravement aux intérêts des Européens, mais favorisent les intérêts américains. Elles visent aussi à faire perdre son sang froid au Kremlin et à le pousser à des contre-sanctions (rétorsions) comme la limitation de certaines importations. Ce qui est fait. Et ce qui a pour effet de dégrader encore l’image de la Russie dans les opinions occidentales.  À cela s’est ajouté l’affaire de l’avion de la Malaysian Airlines, abattu dans des circonstances peu claires. 

Le quatrième acte, décisif, a été de pousser le gouvernement de Kiev à envoyer son armée contre les sécessionnistes du Donbass, plutôt que d’entamer des négociations sous patronage international comme le proposait la Russie.  Structurellement, l’armée d’Ukraine est mal équipée et peu professionnelle. Le Pentagone lui a donc fourni des conseillers. Les dégâts des combats entre l’armée ukrainienne (terre et air) et les sécessionnistes sont considérables, surtout pour les civils. La propagande suggère l’idée que la Russie fournit des armes et des combattants aux sécessionnistes, sans preuve avérée. Mais l’objectif de la machination est de pousser l’armée russe à franchir la frontière pour contrer l’armée ukrainienne. Le fait que le convoi humanitaire russe ait été bloqué à la frontière renforce cette hypothèse. C’est ce casus belli que recherche  Washington, en misant sur le fait que Poutine ne veut et ne peut pas perdre la face, sur le plan international et vis-à-vis de son opinion publique.

 L’hypothèse d’une guerre contre la Russie 

Imaginons que l’armée russe entre en Ukraine pour venir en aide aux sécessionnistes, faire cesser les massacres et les destructions et se présenter en force d’interposition. L’enchaînement serait le suivant : il y aurait affrontement armé direct avec les troupes ukrainiennes. Donc, un état de guerre ouvert de nature juridiquement international entre deux États. La Russie serait présentée comme l’agresseur, l’envahisseur. C’est le scénario secrètement espéré par les stratèges du Pentagone. Déjà, on prétend que – premier cran de l’engrenage – des armes lourdes et modernes sont livrées aux rebelles par les Russes, ce qui expliquerait les difficultés de l’armée de Kiev.

Devant l’impossibilité d’un mandat de l’ONU (vétos russe et chinois), Washington prendrait la tête d’une intervention armée de l’OTAN, sous sa direction, comme en Serbie et en Irak. Dans un premier temps, il s’agirait de frappes aériennes contre les troupes russes. Elles sont faciles à réaliser à partir des bases d’Europe orientale (Pologne, Pays baltes) ou de porte-avions munis de F14 Tomcat positionnés dans  le Golfe persique ou en Baltique. Pour la première fois, un affrontement direct aurait lieu entre la Russie et l’OTAN, ce qui ne s’était jamais produit pendant la guerre froide. La suite des événements serait alors dramatique pour l’Europe mais conforme aux plans de Washington, ou plus exactement des ”trois sœurs” qui pilotent la Maison Blanche (voir plus bas).

Le double but est 1) de créer en Europe orientale une situation de crise aigüe déstabilisatrice, qui affaiblirait toute l’Europe et renforcerait le tutorat américain ; 2) d’obtenir une victoire militaire contre la Russie, forcée de se retirer d’Ukraine, en espérant humilier et faire tomber du même coup Poutine, bête noire de Washington, et le remplacer par un autre, un pion aux ordres. Cette stratégie stupide est inspirée par l’idéologie néo-conservatrice et néo-impérialiste américaine. Animée par un fanatisme ”soft”, dissimulé, elle tente de réagir au déclin relatif américain et de maintenir les USA comme ”unique superpuissance”. Casser les reins de la Russie apparaît comme un objectif constant. Ce rêve d’unique superpuissance, caressé lors de la chute de l’URSS, est d’autant plus poursuivi qu’il est hors de portée.      

Cette stratégie d’apprentis sorciers joue avec le feu. Elle peut déboucher sur une confrontation militaire ingérable. Elle est combattue par de nombreux lobbies à l’intérieur même des USA, voire même par l’impuissant Obama. L’idée que tout cela puisse déboucher sur une catastrophe, notamment nucléaire, est absente : on estime qu’une confrontation militaire avec la Russie ne débouchera pas sur une riposte nucléaire de cette dernière. 

C’est une grande différence avec les analystes de la guerre froide, Mac Namara ou Kissinger, qui prônaient la modération envers l’URSS pour éviter les frappes nucléaires. La nouvelle génération de analystes de la CIA et du Pentagone ne croit plus au deterrent (dissuasion) nucléaire russe. Ils pensent qu’on peut faire sans risques une guerre classique à la Russie, qui n’osera jamais utiliser ses armes nucléaires. Cette option stratégique, dépourvue de tout principe de précaution, est démente : cette démence (ou hubris), dissimulée sous le voile de la ”guerre juste”, est malheureusement la marque de fabrique de la politique étrangère américaine, qui, depuis que les ”Trois Sœurs” la dirigent, a perdu tous ses repères. 

Les Trois Sœurs à la tête de l’Amérique

En Syrie, Washington aide objectivement les djihadistes contre Bachar El Assad, mais en Irak, il les bombarde. De même que, jadis, en Afghanistan, les USA armaient les Talibans contre l’Armée rouge avant d’essayer en vain de les exterminer. L’invasion illégale de l’Irak a produit le résultat contraire à celui proposé : le chaos absolu. Inutile d’additionner les exemples que toute le monde connaît : la politique étrangère de Washington est celle du ”gendarme du monde”, du ”supersheriff” qui ne sait plus utiliser son bâton ou son révolver, qui perd pied partout et crée le désordre dans tous les saloons. La dernière lubie est de provoquer la Russie à la guerre après avoir créé la crise ukrainienne. (1)

Les USA ne sont pas du tout une puissance ”militariste”, au sens de la Prusse, mais belliciste. C’est-à-dire que l’état permanent de guerre extérieure et de haut budget militaire est jugé profitable à la fois pour l’impératif d’hégémonie et pour celui de l’industrie d’armement, qui est une locomotive économique – ce qui est très bien vu. À condition que le sanctuaire américain ne soit pas touché (il l’a quand même été le 11 septembre, ce qui a bouleversé tous les repères et stimulé l’interventionnisme). C’est le concept de ”guerre de projection”. L’idéologie américaine, dans ce domaine, se fonde évidemment sur la morale, la démocratie d’apparence et une bonne conscience hypocrite issue du puritanisme anglais.

 Un affrontement armé de moyenne intensité, si possible sans envoi de troupes au sol, entre l’OTAN – c’est-à-dire en gros l’Europe sous commandement américain – et la Russie est le rêve secret du Pentagone et de la CIA, irrigués par l’idéologie belliciste des néo-conservateurs. Le Président Obama est vent debout contre cette stratégie, mais c’est un faible, qui est neutralisé. Il obéit, il essaie de freiner tant qu’il peut sans vraiment y parvenir. N’oublions pas que, contrairement à une légende, la Maison Blanche (l’exécutif) ne gouverne pas réellement la politique américaine, sauf quand elle se plie– comme Johnson, Reagan et les deux Bush – aux injonctions de la CIA, du Pentagone et du complexe militaro-industriel, qui sont les ”trois sœurs” qui dirigent réellement les USA. Les Présidents qui essayent de s’opposer aux Trois Sœurs sont soit assassinés (Kennedy) soit démis (Nixon). On laisse tranquille les faibles  (Carter, Obama) qui ne sont pas d’accord mais laissent faire.

Les  Trois Sœurs, bien que très puissantes, sont très mauvaises en stratégie et s’en prennent le plus souvent aux ”mauvais cochons” pour parler comme Churchill. Elles désignent le plus souvent le mauvais ennemi, s’allient à de mauvais amis, changent constamment d’alliances, combattent ceux qu’elle viennent d’armer Concernant le djihad islamique, qui est objectivement l’ennemi principal de tous les peuples civilisés, elles l’auront plus aidé concrètement  que combattu. Elles n’ont pas conscience du danger qu’il représente.

Cependant, les Trois Sœurs ont un objectif constant : empêcher la renaissance de la puissance russe, car face à la montée inexorable de l’immense Chine, elles ne peuvent strictement rien. Elles se concentrent donc sur trois cibles : 1) maintenir l’Union européenne dans la dépendance, ce dont les Européens, assujettis volontaires, sont les seuls responsables ; 2) éviter à tout prix une alliance stratégique et économique forte entre l’UE et la Fédération de Russie, en enfonçant notamment un coin entre les deux, c’est-à-dire la Pologne, les Pays Baltes et l’Ukraine, priés de devenir russophobes ; 3) affaiblir, déstabiliser puis amollir de l’intérieur la Russie, afin de la neutraliser en douceur.

C’était bien parti avec Eltsine. Avec Vladimir Poutine, cet objectif géostratégique s’est heurté à un obstacle. Il ne restait plus pour les Trois Sœurs qu’une seule option, le Plan B : la guerre. Nous y sommes.    

 (1) Voir mon livre Le Coup d’État mondial, essai sur le nouvel impérialisme américain, L’Aencre.

 

samedi, 23 août 2014

La France peut-elle mourir au XXIe siècle ?

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La France peut-elle mourir au XXIe siècle ?

Tout pays est comme un organisme : naissance et enfance, adolescence et jeunesse, âge mûr, vieillesse et mort. Quatre phases, toujours, comme les saisons. Cela vaut pour les individus, les peuples, les civilisations ; mais aussi pour toutes les organisations.

La France est née progressivement au cours du haut Moyen Âge sur les ruines de la Gaule romaine, les invasions germaniques et le premier christianisme. Premier roi mythique franc : Clovis, consul romanus adoubé par l’Empire d’Orient de Constantinople, païen converti, de son vrai nom Chlodoveigh. Les racines de la France sont beaucoup plus anciennes que celles de son État franc naissant. En ouverture de ses Mémoires d’espoir, De Gaulle a écrit : « La France vient du fond des âges, elle vit ». Le problème, c’est qu’aujourd’hui, sous ses successeurs, elle risque de mourir. La formule de De Gaulle signifie que le substrat humain, anthropologique, de la France n’avait que peu changé au cours des âges. Bien d’autres pays européens sont dans la même situation. Cet article comporte  plusieurs brèves parties : 1) La France change de visage. Défiguration ? 2) Ethnopolitique et idée de Nation.  3) L’imposture de l’idéologie républicaine française. 4) Le mauvais plombier et le mauvais médecin. 5) Des dirigeants apeurés ou cyniques. 6) Course à l’abîme ou simple maladie ?

1. La France change de visage. Défiguration ?

Elle peut mourir progressivement au début du XXIe siècle, mais beaucoup plus rapidement qu’elle n’est née. Il faut rétablir une vérité sans cesse bafouée : le territoire français des Gaules n’avait jusqu’au milieu du XXe siècle jamais connu d’immigration de peuplement importante et les seules migrations concernaient des populations européennes apparentées. Une homogénéité ethnique globale avait toujours été préservée. La rupture s’est produite, comme ailleurs en Europe occidentale, pendant les catastrophiques années soixante et soixante-dix ( les ”Trente Glorieuses”) où a commencé un flux migratoire extra-européen ininterrompu et massif– jamais vu dans l’histoire depuis plusieurs millénaires – associé à une chute de la fécondité des Français et Européens de souche ; mais aussi amenant dans ses fourgons le millénaire islam, totalement incompatible avec la civilisation européenne et en conflit avec elle depuis le VIIIe siècle. Face à ce phénomène invasif, les élites françaises et européennes ont non seulement baissé les bras mais, fait inouï, incompréhensible pour un Chinois, un Japonais, voire un Africain, elles le favorisent. Elles collaborent.

Regardez des films et des photos de la France des années 60. Le paysage humain a changé. Le processus n’en est qu’à ses débuts. Un de mes amis photographes a fait un gag : il a monté une exposition sur la vie quotidienne en Afrique équatoriale et au Maghreb. Les photos, en réalité, étaient prises en région parisienne. Déjà, dans de nombreuses zones, il ne s’agit plus de ”minorités”, mais d’une majorité. Si rien ne change, démographiquement, ce sont les Français de souche (c’est-à-dire d’origine européenne) qui risquent de devenir minoritaires. On le voit déjà, avec l’échec de l’intégration, c’est aux autochtones de s’adapter. Ça va s’aggraver. Les symptômes cliniques de la disparition de l’identité franco-européenne, donc de la France elle-même, sont déjà présents.

Nous assistons à l’amenuisement du substrat humain des ”Français de souche”, de ceux qui se sentent ethniquement, historiquement, affectivement Français et Européens. Et même chez les jeunes Français de souche, par exemple, l’Éducation nationale n’enseigne plus l’histoire du pays comme le faisait jadis l’éducation ”républicaine”. Un mouvement général de ”défrancisation” est à l’œuvre, aussi bien ethnique que culturel. Ceux qui protestent contre l’américanisation se trompent complètement. Il s’agit, bien plus gravement, d’une soumission à l’ordre des cultures des nouveaux migrants, islamique, africaine, etc.

Sauf exceptions et minorités, on ne voit aucun signal d’intégration à la ”nation France” des jeunes masses des nouvelles populations immigrées. Au contraire, on note un rejet massif, associé à une sécession, à un début de réactions insurrectionnelles, sous tous les prétextes. L’islam est le carburant majeur de ce phénomène. Il s’agit d’un processus de destruction  virale de l’organisme, de l’intérieur et non pas de l’extérieur. Pas d’intégration ni d’assimilation, donc pas d’acculturation des minorités à la majorité, dès que ces ”minorités” sont en passe de devenir massives et plus jeunes que les autochtones. Ces derniers s’acculturent. C’est le mouvement inverse de ce qui était prévu qui se produit. Ceux qui veulent s’intégrer et se sentent Français ne représentent qu’une minorité, à peine 5%. Le reste : les indifférents (communautarisme, asiatiques et autres, immigration économique),  et les hostiles qui sont une large majorité, dont l’islam est le moteur central, à la fois de revanche et de conquête.

La nouvelle France, Françarabia, sera-t-elle un simple prolongement du monde arabo-musulman au terme d’un processus invasif par le bas ? Le changement de langue, de religion, de culture est en cours et les élites se bouchent les yeux.  La vérité est trop simple pour être comprise par l’esprit intellectuel qui préfère la complication de la scholastique et sa savante organisation des mensonges et des erreurs. L’intellectuel est incapable de deviner l’avenir. D’ailleurs, une idéologie présentiste, qui refuse l’enracinement, est inapte à prévoir le futur. 

 2. Ethnopolitique et idée de Nation

Ces propos concernent la France, mais, plus largement, l’ensemble de nos cousins européens. Un pays est fait d’hommes et non pas d’idées. La cause principale de la mort possible de la France  est donc l’immigration massive de peuplement d’arrivants extra-européens qui s’apparente à un changement et à un remplacement de population, du fait des implacables lois démographiques. La plupart de ces migrants, de fraiche date ou, déjà, de deux générations, ne se sent pas du tout ”français” charnellement et n’a strictement rien à faire de la France. Ils restent attachés à leur patrie d’origine. On assiste donc objectivement à un processus invasif ”par le bas”. Rien de tel ne s’était produit avec les migrants qui ont peuplé les Etats-Unis : ils avaient spontanément développé un patriotisme américain, surplombant leurs anciennes origines. Ils étaient tous de filiation européenne. Le melting pot américain était au départ strictement réduit à l’origine européenne des migrants. 

Je défends la thèse de l’ethnopolitique, selon laquelle l’identité, la personnalité, l’essence d’un peuple, d’une nation, d’un pays (notions apparentées) dépendent d’un socle humain et ethnique. Les institutions, l’économie, la culture, les mentalités  sont le fruit direct de ces racines. Si elles sont coupées, arrachées, modifiées, le pays disparaît objectivement, même s’il garde le même nom. Un pays vit toujours, même s’il n’est pas politiquement indépendant : il peut toujours recouvrer sa souveraineté ou se remettre d’une occupation militaire. Regardons l’exemple de la Pologne, longtemps absorbée dans l’Empire russe puis, brièvement, dans le IIIe Reich puis dans le protectorat soviétique.  En revanche, un pays disparaît si son substrat ethnique, c’est-à-dire anthropologique et culturel est bouleversé. C’est ce qui est en train de nous arriver. C’est pourquoi la démographie est, de toutes les sciences humaines, la plus importante. 

Donc, ce n’est pas de l’Union européenne supranationale , qui restreint et rogne sa souveraineté, que la France risque de mourir. Mais de la transformation ethnique de sa population, c’est-à-dire à la fois dans les domaines anthropologiques, culturels, religieux. Elle s’appellera toujours peut-être ”France”, mais ce ne sera plus qu’une enveloppe, qu’une France simulée. Comme une bouteille qui porte l’étiquette ”bordeaux” mais qui contient un autre type de vin.

 Ce ne sont pas les crises économiques ni les défaites militaires qui jettent à bas un pays (on peut toujours s’en remettre) mais l’affaiblissement et le délitement de son germen, de sa colonne vertébrale anthropologique.  C’est-à-dire les racines de l’arbre. Imagine-t-on le Japon peuplé de 50% d’Africains ” japonisés ”, avec d’autres peuples asiatiques ? Israël, lui-même, est menacé par la croissance des Arabo-musulmans sur son territoire plus que par un danger militaire. Cela vaut pour tous les pays.

 Une France, qui non seulement serait massivement islamisée (première religion pratiquée, ce qui commence) mais dont une part grandissante de la population ne serait plus de souche européenne, ne serait tout simplement plus la France. Et ne serait même plus son héritière !  De même que l’Égypte actuelle n’est pas l’héritière de celle des Pharaons, ni le Pérou l’héritier des Incas.

3. L’ imposture de l’idéologie républicaine française

 La grande erreur de l’idéologie républicaine, partagée par tous les partis, a été de croire que l’essence de la France (ou de tout autre pays) était intellectuelle, c’est-à-dire uniquement fondée sur l’adhésion à des idées, à des valeurs, à un projet.  Ce n’est que très partiellement vrai. L’essence d’un pays est d’abord sa cohésion charnelle. C’est-à-dire l’apparentement ethnique, qui relève du concret et non pas de l’abstraction. Aristote parlait de philia (amitié intraethnique des citoyens de même origine) indispensable à l’existence stable d’une Cité. De Gaulle, de manière très contraire à l’idéologie républicaine officielle, avait expliqué à Alain Peyrefitte le fond de sa pensée, rapporte ce dernier dans C’était De Gaulle : la France est, disait-il en substance, un pays de race blanche, de religion chrétienne et de culture gréco-romaine et ne peut accueillir que de toutes petites minorités d’autres origines. Cette position de bon sens est aujourd’hui rejetée par tous les ”républicanistes”, y compris les pseudo gaullistes de l’UMP, pour qui a France est un melting pot qui devrait miraculeusement être cimenté par l’ ”idée” quasi métaphysique de République. Cette conception est gravement idéaliste et ne fonctionnera jamais.  

 Dans un article du Figaro pour lequel il a été poursuivi en vain par la justice, La République contre la Nation, Jean Raspail expliquait que l’idéologie républicaine française entrait en conflit avec l’idée nationale au sens ethnique, par son universalisme débridé. Il prévoyait, à terme, une guerre civile ethnique, qu’il estimait d’ailleurs perdue d’avance, ce qui n’est pas mon avis, on le verra plus loin. La République s’impose donc comme une idéologie (alors qu’elle ne devrait représenter qu’une forme de gouvernement) contre la patrie et la France. Cet abstractivisme est intenable à terme.

 En tant qu’admirateur d’Aristote en effet, je ne combats évidemment pas la république comme forme de gouvernement ni la démocratie comme principe, mais simplement l’idéologie républicaine française qui détourne le sentiment populaire de l’ethnicité, fondement de la démocratie.   Détournant l’idée de république, le républicanisme français actuel se rapproche de l’idéologie soviétique qui considérait les hommes comme des briques indifférenciées, venant de toutes origines mais fédérés par le ”Diamat” (dogme marxiste-léniniste du matérialisme dialectique). 

 Née à une époque  où il n’y avait pas d’immigration de peuplement, l’idéologie républicaine pouvait rabâcher gratuitement tous les slogans les plus ineptes : « tout homme a deux patries, la sienne et la France ».  Ou  bien souscrire à l’idée stupide de Renan : la France comme idée, comme projet opposée à l’Allemagne, fondée sur l’ethnicité. En réalité toutes les nations, tous les peuples, tous les pays sont, même s’ils le refusent dans l’idéologie, fondés sur l’ethnicité, sur la parenté ethnique. Autrement, ça finit par exploser.

De plus, cette idéologie républicaine ou pseudo républicaine ne maintient plus la souveraineté de l’État défenseur, mais seulement son poids d’État Providence, protecteur d’abord des étrangers, même clandestins et illégaux. Ce qui frappe, depuis les années 80, et qui est un signe inquiétant de délitement de la France (comme au moment de la chute de l’Empire romain), c’est l’affaiblissement de l’État, dans tous les domaines régaliens : laxisme judiciaire, forces de l’ordre paralysées, impuissance croissante face à la criminalité, législation soit imposée par Bruxelles soit redondante, inextricable, inapplicable ; reculades constantes face aux corporations, syndicales et autres ; impotence complète face à l’immigration clandestine, absence totale de contrôle des frontières, etc. Bref, le déclin de l’autorité publique. Mais paradoxalement,  cet État impuissant sur le plan régalien se montre un pachyderme invasif dans les domaines réglementaire, bureaucratique, fiscal. C’est exactement ce qui se produisit quant au IVe siècle, l’État romain brillait de ses derniers feux, avant de s’effondrer avec fracas.    

4. Le  mauvais plombier et le mauvais médecin

 Le problème principal, à la fois français et européen (hors Russie) est la médiocrité générale de la classe politique, élus et gouvernants confondus, sauf exceptions minoritaires, très accentuée depuis la mort de Georges Pompidou. Globalement, on ne se préoccupe pas de la question fondamentale, tonitruante, la colonisation migratoire et l’islamisation qu’on n’arrête pas, et qu’on n’essaie de résoudre que par des cautères sur un jambe de bois comme la ”laïcité” contre le ”communautarisme”, tout en mentant effrontément au peuple de souche, encore majoritaire –pour l’instant– sur ce qui l’attend. Le mauvais plombier propose, non pas de couper l’eau pour réparer la fuite, puis de refouler l’inondation, mais de bricoler les tuyaux et d’utiliser la serpillière. Le mauvais médecin a peur de révéler à son patient l’ampleur de son mal, soit qu’il l’ignore ou le lui dissimule. Il lui prescrit donc des médicaments chers mais inopérants, ou bien il nie le mal et prescrit des analgésiques et des anxiolytiques pour faire cesser provisoirement les douleurs. Le problème central n’est pas résolu. L’aggravation du mal est inéluctable. La classe politique est ainsi : elle ne raisonne qu’à très court terme. L’idée de ”patrie” est très éloignée de ses préoccupations. Elle est à la fois torpillée par l’idéologie dominante et paralysée par ses avantages financiers, la ”corruption légale”. Pis encore : même si elle sincèrement attachée à l’idée de ”France”, elle ne la comprend que dans un sens restreint, intellectuel et non pas charnel, abstrait et non pas concret.

En dehors de toute polémique, il faut reconnaître que De Gaulle (seul opposant de droite dès 1940 au Troisième Reich alors que les collaborateurs de Vichy venaient à 80 % de la gauche) a défendu une vision ethniste de la France. C’est pour cela qu’il a voulu la décolonisation et l’indépendance de l’Algérie. Alain Peyrefitte raconte (livre précité) qu’il estimait impossible la cohabitation, où que ce soit, entre Européens et musulmans et qu’il s’opposait à toute immigration nord-africaine en France. Il n’avait évidemment pas prévu ce qui se passerait après lui. Aujourd’hui, le Front national qui semble se rapprocher du gaullisme après l’avoir longtemps combattu, se souvient d’un des fondamentaux du vrai gaullisme : l’identité ethnique, appelée ”nationale”, ce qui a exactement la même origine étymologique.

 5. Des dirigeants apeurés ou cyniques

 Les dirigeants politiques, journalistiques, intellectuels, économiques font comme si rien ne changeait. L’eau monte dans le Titanic éventré mais on réagit comme si rien de grave ne se passait. L’orchestre continue à jouer.  Champagne ! Toujours, le court terme est préféré à l’avenir. Le faux optimisme (”non, non, on ne coule pas, tout va bien, on va s’en sortir par l’intégration républicaine”) le dispute au mensonge des pleutres et des idiots utiles ( ”l’immigration, une chance pour la France”) et au cynisme de ceux, comme le lobby socialiste Terra Nova d’obédience trotskiste, qui veulent clairement la disparition de la France (et de l’Europe) dans leur identité historique, parce qu’ils sont motivés par un sentiment  trouble, à la fois masochiste, haineux et xénophile.

Pointons les raisonnements biaisés des élites, fondés sur le déni de réalité et sur des diagnostics falsifiés : 1) l’immigration de peuplement, soit n’en est pas une, soit constitue une chance, un atout ; quand à l’islam, ce serait un enrichissement et l’islamisme un phénomène limité et sous contrôle. 2) Grâce à l’”intégration” ou, nouveau concept, au ”vivre ensemble” sans intégration, la nouvelle France sera plus riche de sa diversité, mot fétiche. Pourquoi cette falsification de la réalité par les élites ? 1) À cause de l’idéologie humanitariste, antiraciste, anti ethniste (pour les Européens seulement) et d’une vision faussée de la Nation par un républicanisme délirant qui bafoue les intérêts et l’avis du peuple autochtone ; ce dernier étant méprisé, coupable de se laisser flatter par les ”populismes”. Une désagréable contradiction apparaît ici : au delà d’un certain seuil, si ça continue, au cours du XXIe siècle, la France multicolore et en voie d’islamisation ne sera plus du tout une ”république démocratique” mais ressemblera au Liban , au Maghreb et à leurs régimes. 2) La peur, pour les politiciens, des nouvelles populations, jugées dangereuses sans qu’on n’ose se l’avouer vraiment, peur assortie de réflexes  électoralistes. 3) Le besoin de se rassurer, de s’aveugler soi-même, de se mentir à soi-même. 4) Le terrible esprit collaborationniste de soumission qui est malheureusement récurrent dans l’histoire de France. (1)

6) Course à l’abîme ou simple maladie ? 

Bien sûr, la France a encore d’énormes atouts : dynamisme des start-up (malgré une fiscalité délirante) succès des multinationales (qui créent surtout des emplois à l’étranger), haut niveau de formation, richesse du patrimoine. Mais ne s’agit-il pas de ”beaux restes”, comme on dit d’une femme ? Quelques arbres vivants ne cachent-ils pas une forêt en train de dépérir ?   

 La situation économique et financière catastrophique de la France provoquée par la gestion socialiste aggrave encore les choses. Mentionnons par exemple, la fuite des cerveaux, les jeunes Bac +6  autochtone remplacés par des Bac – 6 venus d’ailleurs. Les forces vives qui émigrent et d’autres ”forces” qui immigrent… L’état de l’Éducation nationale ne prépare pas non lus un avenir rieur pour les générations futures. La France a encore des atouts (recherche scientifique, secteurs performants, etc.) mais tout cela s’érode. Comme un belle toile qui n’est pas restaurée et perd de son éclat, peu à peu. Néanmoins, une crise économique explosive pourra avoir un effet imprévu positif, révolutionnaire, qui pourrait renverser la situation.

 Les actes de haine antisémite  qui ont marqué – entre autres – les manifestations pro palestiniennes de juillet sont probablement la préfiguration de ce qui attend les Français de souche. Comme je l’ai dit dans un précédent article, le compte à rebours d’événements insurrectionnels très graves a probablement commencé, préludes à une possible guerre civile ethnique. Cette dernière, couplée à une dépression économique, peut inaugurer un cycle révolutionnaire d’où tout peu sortir. C’est ce point qui sera abordé dans le prochain article.  

Les nouvelles populations ne veulent plus de la France et de son histoire. Avec la complicité et/ou l’aveuglement d’une partie des élites, la colonisation de peuplement et le grand remplacement sont entamés. La mathématique démographique est en route, implacable. On peut intégrer, c’est-à-dire absorber des minorités, mais pas des masses qui deviennent peu à peu majoritaires dans des zones de plus en plus nombreuses et qui imposent, objectivement, leurs mœurs. Les changements de langue, de religion, de culture sont en cours. L’histoire en offre maints exemples. Pourquoi la France et l’Europe y échapperaient-elle ? Ceux qui nous racontent, à gauche comme à droite, que l’intégration fonctionne ou doit absolument fonctionner sont des myopes ou des menteurs. Au contraire, ce qui fonctionne, c’est la partition et la haine de la France (même chose chez nos voisins).  Tous les événements récents le prouvent. Errare humanum est ac perseverare diabolicum. (”Se tromper est humain, mais il est diabolique de persévérer dans l’erreur”, proverbe latin)

L’islam est un facteur lié et aggravant. Contrairement au mensonge d’État, comparable à ceux des anciens pouvoirs soviétiques qui falsifiaient l’histoire et les faits, l’islam n’a jamais été partie prenante de l’histoire de France ; il en est même le contraire par essence, avant et après 1789. L’hostilité de l’islam aux valeurs européennes, qu’elles soient chrétiennes ou laïques, est un fait historique constant et structurant. La volonté universaliste de l’islam de conquête (et de revanche) est un constat objectif. La criminalisation de l’”islamophobie” par la jurisprudence est un signal fort de soumission (et de permission) envoyé aux agents de l’islamisation de la France. Dans un entretien entre Bruno Le Maire et Pascal Bruckner (« La barbarie gagne la France », Le Figaro, 04/08/2014), ce dernier déclare : « Place de la République, le 27 juillet, les manifestants ont fait leur prière de rue par terre, ce qui veut dire très clairement : là où sont les musulmans, là est la terre d’islam.[...] Dès que nous réaffirmons l’identité nationale, nous sommes accusés de racisme. Le mot ”islamophobie” est devenu un moyen d’assimiler toute critique de l’islam à du racisme. En revanche personne ne parle de christianophobie » Propos intéressants. Il faisait référence aux chrétiens déportés et massacrés par nos chers musulmans en Irak et en Syrie.   

 La catastrophe militaire de 1940, qui n’a pas été la première dans la longue et lourde histoire du pays, fut une piqure de guêpe en comparaison de ce qui nous arrive actuellement, c’est-à-dire la destruction progressive de nos racines et de notre identité française et européenne, de manière peut-être irrattrapable. L’exemple du Japon est parlant : écrasé en 1945 comme jamais aucun pays ne le fut, seul à avoir subi dans l’histoire le feu nucléaire, l’Empire du Soleil levant s’est relevé et persiste. Pourquoi ? Parce qu’il s’est abrité de toute immigration étrangère, parce que ses valeurs ancestrales, historiques, spirituelles, nationales, ethniques on prévalu – en dépit de la société de consommation et du matérialisme. Le Japon a trouvé dans son âme ancestrale la force de rester lui-même. Il a eu l’intelligence de ne pas compenser fallacieusement sa dénatalité par une immigration étrangère qui aurait dénaturé sa substance, son germen. (2) 

CONCLUSION.

 Il y a un créneau pour l’optimisme : c’est la reprise en mains. C’est pourquoi, au fond, je suis peut-être pessimiste mais pas fataliste. Dans l’histoire, tout est imprévisible et possible. Ce que j’expliquerai dans mon prochain article. En effet, face à cette disparition possible, tragique, de la France avant la fin de la première moitié du XXIe siècle, quels sont les scénarios possibles ? Que peut-il se passer ? Mort lente, mort brutale, résistance explosive, révolution, renaissance ?  Dans le prochain article, je vous proposerai trois scénarios . L’article s’intitulera : « 2014-2040 : les 3 scénarios. Fin ou renaissance de la France ? »  À suivre …

(1)Des tribus gauloises liguées contre Vercingétorix et collaborant avec les Romains (Éduens, notamment) à la Seconde guerre mondiale, en passant, entre autres, par l’épisode de Jeanne d’Arc qui eut à combattre autant des Français que des Anglais et qui ne fut pas brulée à Rouen par ces derniers… 

(2) L’exemple du Japon infirme l’argument rebattu selon lequel les ”sociétés fermées” seraient improductives. Au contraire, ce sont les sociétés trop ouvertes qui le sont, car menacées d’explosion. Les Japonais ont eu cette lucide intelligence de comprendre qu’en dépit de leur dénatalité, l’immigration n’était pas la bonne solution. Seraient-ils plus intelligents que nous ?

 

dimanche, 13 juillet 2014

La Troisième guerre mondiale: prédictions

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La Troisième guerre mondiale: prédictions

Une Troisième guerre mondiale, d’une ampleur probablement égale ou supérieure aux deux précédentes est en préparation et éclatera dans la première moitié de ce siècle. Voici pourquoi et voici quels seront ses protagonistes.

La guerre de 1914-1918 dont nous fêtons le centenaire et qui fut une catastrophe majeure pour l’Europe était prévisible bien des années auparavant. La Seconde guerre mondiale ne fut que son prolongement et, elle aussi, était prévisible dès la signature du Traité de Versailles et surtout dès l’arrivée de Hitler au pouvoir et du parti belliciste au Japon.

La ”Guerre froide” (1945-1991) qui opposa les Alliés, sous direction américaine, au camp soviétique (et, partiellement communiste chinois) ressembla à un avortement. Parce que c’était un affrontement sans enjeux forts. L’Urss s’est effondrée comme un soufflet, sans violences. Pourquoi la guerre froide, communisme contre monde libre, n’a-t-elle jamais débouché sur une guerre chaude ? Parce qu’elle était idéologique et non ethnique, religieuse ou économique. Les trois ressorts passionnels et belliqueux de l’humanité, ceux qui donnent naissance aux guerres, sont le nationalisme ethnique, la religion et l’intérêt économique sous toutes ses formes. La sacralité et le matérialisme vital. L’affrontement communisme/capitalisme, purement idéologique, relevait d’une forme froide de conflit qui n’a jamais débouché sur une confrontation générale, mais seulement sur des guerres limitées (Corée, Vietnam). C’est cette raison, et non pas la crainte d’une apocalypse nucléaire, qui a évité la guerre généralisée entre l’Otan et l’Urss.

Dans l’Antiquité, les guerres puniques étaient prévisibles parce que Rome et Carthage étaient dans une rivalité économique vitale pour le contrôle des circuits économiques de la Méditerranée occidentale. La Première guerre mondiale était prévisible (et tout le monde s’y préparait ) à cause de l’exacerbation nationaliste des États européens et de leurs peuples, opinions publiques chauffées à blanc. De même, aujourd’hui, une troisième grande confrontation mondiale est prévisible, nous allons le voir.

Depuis l’Antiquité, le déclenchement des guerres est, au fond, prévisible. Il repose sur les mêmes mécanismes que les lois de la physique : une tension finit toujours par éclater en déflagration. La montée en température d’un gaz donne lieu à une explosion, la poussée de plaques tectoniques se termine en séisme, l’accumulation de cumulo-nimbus finit par provoquer un orage, des précipitations trop fortes provoquent des inondations, etc. On peut parfaitement prévoir, donc, le déclenchement des guerres. En revanche, on ne peut pas pronostiquer la forme qu’elles prendront.

Comme l’éthologie humaine le démontre, l’état de paix ne correspond pas à la nature humaine. L’agressivité intraspécifique est la règle dans notre espèce. L’idéal kantien ou chrétien moderne de la ”paix perpétuelle”, n’a jamais fonctionné. L’histoire humaine est véritablement structurée par la guerre. L’état de paix n’est qu’une transition passagère entre deux états de guerre. La guerre est très ambiguë, ambivalente plutôt, comme la fameuse ”innovation destructrice” de Schumpeter. Elle est à la fois un facteur de destruction et d’évolution. Contrairement à une idée reçue, depuis la fin du néolithique les guerres n’ont représenté qu’une cause marginale de la mortalité. Vouloir éliminer la guerre (idéologie pacifiste), c ‘est aussi stupide que de vouloir éliminer la sexuation (idéologie du genre), la religion et l’économie privée (idéologie marxiste) ou le sentiment d’appartenance et d ‘identité ethniques (idéologie cosmopolite).

Le problème n’est pas d’ éliminer les guerres, c’est de les gagner ; et le plus rapidement possible, pour que les effets positifs de la victoire l’emportent sur les effets négatifs de l’effort guerrier trop prolongé. L’auteur de cette vision de la guerre n’est ni Sun-Tzu ni Clausewitz, c’est un certain Jules César.

Pourquoi parler de ”guerre mondiale” ? Depuis 1945, on s’imagine qu’il n’y aura plus jamais de guerre mondiale, mais seulement des guerres locales et régionales, et que l’ONU parviendra à éviter une Troisième guerre mondiale. On avait commis la même grave erreur après 14-18 – qu’on appelait d’ailleurs la ”Der des Ders” – et la création de la SDN. Or, dans un environnement mondialisé, ce qui est le cas, en gros, depuis 1880, il est inévitable qu’éclatent des guerres mondiales. Dire ” il n’y aura plus jamais de guerre mondiale”, c’est comme dire ” je ne mourrai jamais” ou ”l’été durera éternellement”.

Étudions maintenant le scénario de la future Troisième guerre mondiale, la TGM.

Les foyers de tensions sont multiples et ne cessent de s’aggraver. Jamais, dans toute l’histoire de l’humanité, d’une humanité devenue globalisée et de plus très nombreuse (9,5 milliards bientôt), sur une planète rapetissée, les risques d’un incendie général n’ont été aussi forts. La globalisation est un facteur de confrontation géante, plus que de création d’un État universel qui n’aurait que des problèmes de police à régler. Cette globalisation (ou mondialisation poussée au maximum) n’est pas un facteur de paix, mais de guerre généralisée.

Voici quels sont les foyers de tension qui risquent d’interagir et de provoquer un embrasement général :

1) L’immigration massive en Europe (surtout de l’Ouest) sous la bannière de l’islam va progressivement dériver vers une guerre civile ethnique. L’incapacité de l’Europe à endiguer l’immigration invasive en provenance du Maghreb et de l’Afrique continentale en explosion démographique débouchera inévitablement sur un conflit majeur. (1) La présence en Europe de très fortes masses de manœuvres jeunes, d’origine arabo-musulmane, de plus en plus islamisées, avec une minorité formée militairement et voulant en découdre dans un djihad d’émeutes insurrectionnelles et de terrorisme, sera le facteur déclencheur d’une spirale incontrôlable.

2) La confrontation globale entre islam et Occident (y compris Russie) en dépit de la guerre de religion entre sunnites et chiites va peu à peu dominer le paysage et prendre une forme militaire, avec conflits interétatiques. Impossible actuellement de prévoir leur forme. À l’échelle du monde, l’islam – qui est une idéologie-religion, ou idéoreligion fortement ethnicisée – ne cesse de se renforcer et de s’extrémiser dans le monde entier. L’islam est un facteur majeur de l’explosion mondiale inévitable.

3) Le problème d’Israël, insoluble, va inévitablement déboucher sur une nouvelle guerre entre l’État hébreu et ses voisins, avec, en toile de fond la révolte contre les colons juifs intégristes de Cisjordanie et la montée en puissance des organisations terroristes islamistes. Sans oublier que l’Iran réussira très probablement à se doter de quelques têtes nucléaires. L’éradication d’Israël est une idée fixe de tous les musulmans. Y compris du régime turc d’Erdogan, néo-islamiste et néo-ottoman. L’embrasement est programmé et les USA ne pourront pas ne pas intervenir.

4) Le monde arabo-musulman (à l’exception du Maroc) est entré dans une spirale de chaos qui ne va que s’accentuer, avec deux fronts entremêlés : sunnites contre chiites et dictatures militaires contre islamistes. Sans oublier la volonté de liquider tous les chrétiens. D’où l’accentuation des désordres qui ne peuvent qu’amplifier l’immigration vers l’Europe. Les actuels événements guerriers de Syrie et d’Irak qui voient la naissance d’un État islamique ”sauvage” (le ”califat”) sont un pas de plus vers une confrontation

5) Le conflit Chine-Usa dans le Pacifique, choc entre deux impérialismes de nature essentiellement économique, va déboucher sur un heurt géopolitique majeur. La Chine veut ravir aux Usa le statut de première puissance mondiale. Circonstance aggravante : la tension Chine–Japon (allié des Usa) ne fait que croître et ce dernier pays, travaillé par un néo-nationalisme, vient de lever l’obstacle constitutionnel aux interventions armées.

6) Les conflits en latence Inde-Pakistan et Inde-Chine (toutes puissances nucléaires) doivent aussi être pris en compte.

Il faut mentionner les facteurs aggravants, essentiellement économiques et écologiques, qui vont peser sur le climat, sur les ressources énergétiques fossiles, sur l’eau (le bien rare par excellence), sur les ressources minières. Le point de rupture physique se situe dans la première moitié de ce siècle. Sans oublier évidemment le terrorisme de grande ampleur, notamment avec des moyens nucléaires ”artisanaux”, ce à quoi nous n’échapperons pas.

L’islam est le principal facteur de déclenchement d’une TGM, dans la mesure où l’on assiste partout à la montée du radicalisme islamiste, en partie financé par l’Arabie et le Qatar, avec un ennemi implicite mais très clairement présent dans les esprits : la ”civilisation occidentale”, à laquelle la Russie est d’ailleurs assimilée. En gros, dans l’esprit des islamistes du monde entier, dont l’idéologie se répand comme un virus, l’ennemi c’est ”le monde blanc et chrétien”, même si cela ne correspond à aucune réalité sociopolitique. (2)

Les lignes de force des confrontations et des alliances seront complexes, plus encore que pendant la précédente guerre mondiale. Les zones majeures géopolitiques d’explosion sont l’Europe, l’Afrique du Nord, le Moyen Orient et, éventuellement le Pacifique. La forme de cette guerre : elle sera à foyers multiples et additionnera les guerres civiles, les affrontements interétatiques, les guérillas et les frappes nucléaires. À ce propos, l’État d’Israël est en grand danger. Bien qu’il dispose de la dissuasion nucléaire, cela n’empêchera pas certains de ses voisins, probablement bientôt dotés de la même arme, de jouer les kamikaze et de le frapper. On imagine le carnage…Il faut bien comprendre que les fanatiques islamisés ne raisonnent absolument pas comme les Russes et les Américains pendant la guerre froide, avec la retenue de la dissuasion mutuelle. Israël peut parfaitement être l’amorce de l’explosion générale.

Contrairement à ce rabâchent tous les perroquets, la Russie ne sera absolument pas un facteur de troubles. L’impérialisme russe orienté vers l’Europe orientale et qui constituerait un danger d’agression est un mythe construit par la propagande de certains cercles de Washington. En revanche, la Russie, elle aussi, est aux prises avec l’islam.

La prévisible confrontation mondiale produira bien entendu une catastrophe économique, notamment à cause de la rupture des approvisionnements pétrogaziers de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Une économie mondialisée, très fragile parce que très complexe, fondée sur les flux intenses (maritimes, aériens, numériques, etc.) tombera comme un jeu de dominos en cas de perturbation conflictuelle de grande ampleur.

La principale faiblesse des Occidentaux, surtout des Européens de l’Ouest, réside dans leur vieillissement démographique et dans leur ramollissement mental, leur passivité, leur crainte de se défendre, un syndrome qui avait frappé les Romains à partir du IIe siècle. La TGM, comme la Première guerre mondiale, pourra commencer par un événement localement limité et se poursuivre par un enchaînement de faits incontrôlables, comme une avalanche. La TGM verra très probablement des échanges de coups nucléaires. Mais ils ne seront pas plus graves qu’Hiroshima et Nagasaki. Leurs effets seront plus destructeurs sur le plan psychologique que physique.

On pourra assister à un recul global de l’humanité, sur les plans technique et démographique, pendant plusieurs siècles. Pas du tout du fait des morts de la TGM, mais à cause de l’effondrement économique et sanitaire qu’elle provoquera. L’embrasement risque de se produire vers 2025-2035. Après, les choses pourront mettre plusieurs siècles à se rétablir. Le recul de civilisation s’est déjà produit au Ve siècle quand Rome s’est effondrée. On a mis mille ans à s’en remettre. Une pichenette à l’échelle de l’histoire. Simplement, au moment où l’on va fêter, dans une euphorie feinte, le centenaire de la Première guerre mondiale, il serait bon de se préparer à la Troisième qui se profile.

NOTES.

(1). Thèse défendue par l’économiste Jean-Hervé Lorenzi dans son récent essai Un monde de violences, l’économie mondiale 2015-2030. (Eyrolles). Pour lui, les fortes migrations en Europe occidentale, tendant à un véritable remplacement de populations, associées à un vieillissement des autochtones et à une stagnation économique, déboucheront sur le retour du populisme et de la guerre. Il écrit : « ce scénario, qui paraît utopique aujourd’hui, est inéluctable et doit donc être pris en compte comme un invariant ». Cf. aussi La convergence des catastrophes. Guillaume Corvus. Voir référencements net.

(2). N’oublions pas ce qu’expliquait Carl Schmitt : ce qui compte le plus en politique et en polémologie, ce n’est pas la définition que l’on se donne de soi-même mais celle que donne l’ennemi de nous-mêmes, selon ce qu’il perçoit.

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